𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]

2

/// PDV AKARI

Chacun de mes pas faisait résonner ma faim, un léger gargouillis se faisait entendre, j'essayais de le cacher, sans succès.

« Je n'en peux plus, ma faim est trop forte pour continuer ce chemin, geignais-je tout en me tenant le ventre, les bras croisés.

- Ça non plus ne change pas de d'habitude, c'est pour ça que je prévoie toujours un gâteau pour toi.

- Ce n'est pas ma faute, c'est mon corps qui est un véritable goinfre, je n'y peux rien.

- Je le sais, c'est pour ça que je pense toujours à ramener une brioche en plus, je sais à quel point ça peut te mettre mal à l'aise.

Alors que nous marchions avec hâte, un bruit nous interpella : des jeunes hommes venaient de nous siffler et voulaient entamer une conversation. Contrariée, Kilari prit ma main et m'entraîna en vitesse loin d'eux. Toutefois, ils n'en démordaient et commençaient à nous suivre.

Ils commencèrent à nous demander de venir avec eux, en insistant plus particulièrement sur la présence de mon amie qu'ils qualifièrent de "beauté".
Elle était très réticente et n'hésitait pas à leur demander de partir. Ils s'en prirent ensuite à moi, Kilari n'ayant pas voulu les accompagner.

- Non merci, maintenant, on s'en va, dis-je avec fermeté, accélérant le pas.

- Finalement tu étais aussi moche que ton amie, déclara un des jeunes hommes, hébété et furieux d'avoir laissé passer mon amie.

- Je prends cela pour un compliment alors, répondit Kilari sans même se retourner, les laissant seuls.

Étonnamment, le compliment de mon amie faisait écho dans mon esprit, il était si spontané et différent. Elle m'avait déjà complimentée de nombreuses fois auparavant, mais, cette fois-ci le rouge m'était monté au joues. Elle qui est si belle avait osé accepter une comparaison de ce genre, ce n'était pas possible.

Quelques dizaines de mètres plus loin, leur musique pénible résonnait encore à travers les rues.

Sans un mot, nous marchions, le lycée n'étant plus qu'à quelques minutes.
Interpelée depuis la remarque de Kilari, ma curiosité ne pouvait s'empêcher d'intervenir.

- Dis moi Kilari, tu pensais vraiment ce que tu as dit à la fin ?

- Bien sûr, je te l'ai déjà dit plusieurs fois, tu es très belle, tu es seulement trop bornée pour l'assumer. Le jour où tu te rendra compte de ton réel potentiel, une confiance sans pareille s'emparera de toi, c'est ce qu'on appelle le charisme.

- Merci beaucoup, c'est simplement très difficile, mais je compte faire des efforts ! Toi aussi tu es très belle.

- C'est très gentil.

Ses yeux s'éclairèrent tandis qu'elle me prenait dans ses bras avant de m'embrasser avec douceur la joue.

Nous arrivions au lycée.
Je finissais la dernière bouchée de ma brioche avant de jeter l'emballage à la poubelle.

Alors que je me dirigeais vers les salles de classe, une voix familière se dit entendre à travers la cour.

- AKARI, VIENS, QUELQU'UN DOIT TE PARLER !»