52

115 7 2
                                    

/// PDV AKARI

Je disais au revoir à Mida alors qu'elle rentrait retrouver sa copine, encore étonnée de savoir qu'elles sortent ensemble. Je me dirigeais vers le placard de rangement, prenais tout le nécessaire de ménage et allais retrouver Kilari dans le CDI, notre premier lieu à nettoyer.
Comme tout les lundis, la journée avait été épuisante, l'idée même de faire du ménage me fatiguait à l'avance. Toutefois, un sentiment étrange me parcourait, un sentiment de bonheur et d'excitation. Était-ce seulement car je pouvais être avec Kilari durant un long moment ? Était-ce simplement de la culpabilité mêlée à de la honte ? Mon coeur battait à chaque nouveau pas me rapprochant de cette salle, me donnant envie de fuir.

J'arrivais enfin devant la vitre du CDI, sans réfléchir je m'y précipitais, Kilari ne me remarquant pas tant la musique dans ses écouteurs était prenante. Je pris quelques secondes pour la regarder, son corps élancé, ses longs cheveux blonds, ses gestes gracieux même dans les situations qui le sont le moins, comment pouvait-elle être amoureuse de moi ? Ne mérite-t-elle pas mieux ? Pourquoi n'arrivais-je plus à me sortir tout ça de la tête ?
Je ne peux expliquer ces sentiments, est-ce si difficile pourtant ?
Elle m'a expliqué ce qu'elle ressentait, je n'arrive pas à y croire. Elle m'intimide, elle réussit tout ce qu'elle entreprend et reste forte dans toutes les situations. Mon esprit continue sans cesse de se dire que je ne suis pas assez bien pour elle, elle pourrait facilement trouver mieux. J'ai peur de briser notre amitié. Si mes sentiments sont bons, je suis terrifiée à l'idée de ce qu'il pourrait se passer si je lui disais ce que je ressens.

« Tu vas rester là à rêvasser combien de temps encore ? M'interrompit Kilari tout en me faisant sursauter.

- Désolée, je m'y mets tout de suite.

- Ne t'inquiètes pas je te comprends, après une longue journée de cours, faire du ménage en plus est vraiment épuisant.

***


Une heure plus tard, alors que nous étions dans une des salles de classe de seconde, Kilari s'asseya sur un bureau en soupirant. Des gouttes de sueur dégoulinaient le long  de son cou et ses joues étaient rougies, image très peu déplaisante à voir.
Je décidais de m'arrêter afin de la rejoindre sur le bureau voisin.

- Kilari ?

- Oui ?

Me détachant de ma honte et de mes doutes, seul mon coeur me dirigeait. Sans même la prévenir, je posais mes mains sur son visage avant de déposer mes lèvres sur les siennes. Une vague de chaleur vint s'emparer de moi tandis que mon corps s'affaiblissait à chaque nouvelle seconde. Elle ne se détacha pas du baiser, elle le prolongeait même, nos langues dansaient ensemble dans un fond de respirations bruyantes. Ses mains étaient maintenant serrées sur mes épaules.
Je n'arrivais plus à penser, mes idées n'avaient plus de sens, seul nos corps décidaient de ce qui était judicieux. J'avais déjà franchi le cap, il n'était plus possible de retourner en arrière, nous pouvions maintenant seulement profiter de l'instant.

- Je t'aime.

Des larmes apparurent sur son visage désormais pivoine tandis qu'elle détournait le regard. Nos deux respirations, dans une union saccadée nous ramenaient à la réalité.

- Je t'aime aussi, Akari.

Mon coeur battait la chamade alors qu'elle me serrait fort dans ses bras, jamais je n'aurais pensé vivre ce genre d'événement à ses côtés. Mon premier baiser avec Riyusaki n'avait pas eu ce genre d'effet sur moi, j'avais été surprise certes mais là je ressens un épanouissement et une bienveillance sans pareille lorsque je suis avec elle.

- Je crois que faire du ménage après tout ça va être assez difficile, commenta Kilari en riant avec gêne.

- C'est sûr, de toute façon nous avons fini nos deux heures, nous pouvons enfin rentrer.

- Allons-y.

Nous sortions ainsi du lycée désormais vide, regardant chacune un côté opposé au nôtre.
Côte-à-côte, je décidais de prendre la main de Kilari, geste qui la fit sursauter.

- Désolée, bégaya-t-elle, je ne m'y attendais pas.

- Il n'y a aucun problème, ne t'inquiètes pas, pour me faire pardonner je te ramène chez toi.

- Dis surtout que tu n'as pas envie de me laisser.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! M'écriais-je avec embarras tandis que j'accélérais le pas. »

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant