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/// PDV KILARI

La nuit fut courte, l'anxiété et l'inquiétude se révélaient être d'une compagnie curieusement apaisante, ceci se faisant remarquer jusqu'à sur mon visage. Je me levais avec difficulté avant de me diriger jusqu'à la cuisine, accueillie par ma mère ainsi que l'odeur difficilement manquable de la confiture de fraises.

« Bonjour ma chérie, tu es bien matinale aujourd'hui, constata ma mère avec surprise tout en me tendant une tasse et des biscuits.

- Oui, répliquais-je avec enthousiasme tout en avalant une gorgé de thé, aujourd'hui il y a le bal organisé par l'école, je ne peut qu'être excitée.

Coupant court à ma joie, mon beau-père entama une rafale de conseils et d'avertissements tous plus faux les uns que les autres, sa manière de prouver à ma mère son intérêt envers moi.

- Je suis assez inquiet, ajouta-t-il d'une voix ridiculement aiguë, la soirée va se finir assez tard, les mauvaises rencontres n'arrivent pas qu'aux autres, j'espère que tu feras attention.

Je déglutis difficilement tout en le fixant avec mépris, son culot m'empêchant de répliquer.

***

Un fois le déjeuner prit, je marchais en direction de la salle de bain avant de commencer une série de soin de beauté afin d'avoir un visage correct ce soir. Masques, soins pour les cheveux, soins pour le corps, patchs anti-cernes, aucun détail n'était oublié. Je me devais d'être resplendissante afin qu'Akari se retourne sur moi ou au moins qu'elle ne fasse une quelconque remarque. Mida aura sûrement fait la même chose, mais la personne visée ne sera sans doutes plus la même. Tandis que mes cheveux séchaient, je passais d'innombrables crèmes sur mon visage tout en essayant différentes tenues. La seule qui réussit à me satisfaire était la robe que Mida m'avait fait acheter. Je ne pu m'empêcher de complimenter à nouveau son choix, la robe m'allant à merveille.

Midi ne se fit pas attendre, mes essayages et préparations touchaient à leur fin. La soirée commençait à dix-neuf heure, j'avais ainsi tout l'après-midi pour me maquiller et m'habiller.

***


18h35. 
Il était temps de retourner au lycée, accompagnée de Mida. Je passais dire bonne soirée à ma mère et mon beau-père, baignée de compliments en tous genres, laissant apparaître un sourire de côté sur mon visage pourtant crispé.

- Ma chérie, souffla ma mère tout en essuyant ses yeux remplis de larmes et de fierté, tu es magnifique, profite de ta soirée, ce genre d'occasions n'arrive pas deux fois.

Je me jetais dans ses bras, aussi émue qu'elle.

- Merci beaucoup maman, mais fais attention, repris-je tout en empruntant une attitude sérieuse, si je pleure mon maquillage risque de couler.

Nous nous regardons avant d'exploser de rire.

- Vraiment magnifique, répéta mon beau-père tout en insistant discrètement du regard sur mon corps, bonne soirée à toi, à ce soir.

Il me lança un regard que seuls nous deux pouvions comprendre.

Je fermais la porte et me dirigeais dehors, le vent léger faisait voler quelques-unes de mes boucles blondes, éclairées faiblement par la pâle lumière de la lune. Le bruit de mes talons résonnait sur le trottoir, les rues étaient vides, je ne croisais que quelques chats, à la recherche d'un endroit où aller.
Mon portable sonna, me coupant dans mes pensées. C'était Mida qui s'impatientait car il faisait trop froid et que la solitude commençait à l'effrayer. Sans bruit, je marchais jusqu'à arriver derrière elle. Soudain, je posais mes deux mains sur ses épaules en lâchant un cri. Sans même se retourner, elle me frappa du coude de toutes ses forces et commença à se débattre.

- Ne me touchez pas, je vais appeler la police ! Hurla t-elle, emplie de panique.

- Mida, c'est moi, ne t'inquiètes pas comme ça, dis-je en la prenant par les épaules afin de la mettre face à moi.

- MAIS ÇA VA PAS ?! Tu m'as fait une peur bleue, on ne rigole pas avec ça ! 

- Excuse moi, la tentation était bien trop forte.

Alors que je baissais la tête d'embarras, elle prit soudainement mon menton dans sa main avant de le relever et de rapprocher son visage à quelques centimètres du mien, gardant son sourire suffisant comme pour narguer ma honte.

- Ma belle, êtes vous prête à partir ? Demanda-t-elle tout en me tendant sa main comme pour m'inviter à danser.

- Heureusement que le ridicule ne tue pas, balançais-je tout en essayant de contrôler le rouge qui montait en vitesse jusqu'à mes joues.

- C'est peut-être ridicule mais tu as quand-même rougi.

- Seulement car j'étais gênée.

- Quel beau mensonge, il est presque aussi joli que toi.

Je lui tapais presque instantanément le bras, sentant à nouveau la chaleur monter sur mon visage. Elle cria mais ne pu s'empêcher de sourire, me laissant la suivre dans son fou rire. Le chemin fut ainsi extrêmement mouvementé du début jusqu'à la fin.

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Where stories live. Discover now