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/// PDV KILARI

« Je suis vraiment déçue de vous les filles.

Honteuses, nous baissions la tête tout en sortant du lycée, après deux heures de rappels des règles de l'établissement dans le bureau du directeur. Notre accident avait gâché le reste de la sortie, obligeant notre classe à rentrer plus tôt. Mais cet accident n'était pas le problème, ce qui n'est pas passé était le fait que nous ayons bu.
Comme n'importe quelle conséquence d'une bêtise, nous devions réparer nos erreurs. Ainsi, pendant deux semaines, nous devions un soir sur deux s'occuper du nettoyage de l'école.

- Il fallait s'y attendre, au moins nous avons échappé à l'exclusion définitive, expliqua mon amie tandis qu'elle essayait de trouver le bon positionnement de ses béquilles afin d'avoir une vitesse constante.

- Lorsque nous serons remises en état, nous devrons rester une heure et demi de plus dans l'établissement, la punition n'est pas si horrible en fin de compte.

- Ce qui m'embête ce n'est pas ça.

- Alors qu'est-ce ? Questionnais-je tout en imaginant les pires scénarios possibles.

- Comment vais-je expliquer ça à mes parents ?

- Alors ça c'est une très bonne question, nous sommes fichues, ravie de t'avoir connue.

Akari sourit alors que nous arrivions en bas de chez elle. À ma grande surprise, elle déposa un baiser sur ma joue avant de trottiner jusqu'à la porte de son bâtiment.

- Et n'oublie pas ce que je t'ai dit, tu peux le faire, tu es forte, bien plus que tu peux le penser, répéta à nouveau mon amie sans même se retourner pour me faire face.

***

- Bonjour maman, je suis enfin rentrée.

Ma mère ne daigna même pas m'adresser un regard, sa voix était étonnamment glaçante et son expression trahisait sa déception.

- Je suis désolée, j'imagine que tu es déjà au courant.

- L'école m'a appelé, la mère de ton amie a sûrement dû avoir pareil. Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis déçue. Toi et ton amie, dans un fossé car vous aviez trop bu. Tu n'es même pas encore majeure que tu fais déjà ce genre d'activités, je n'aurai jamais cru ça de toi.

- Je ne voulais pas que ça se termine comme ça, Riyusaki nous a piégées pour embrasser Akari, nous voulions juste passer une bonne soirée.

- Je ne sais même pas quoi te dire, je n'aurais jamais pensé que tu puisses faire quelque chose comme ça.

- Et tu n'es même pas inquiète de savoir comment je vais ? M'écriais-je tout en laissant couler des larmes de long de mon visage, tu ne te rends même pas compte du mal dont je souffre en permanence, un bras cassé ou même ta déception ne sont rien à côté de ce mal qui me détruit petit à petit. Avoir bu m'a permis d'enfin ne plus y penser.

- Que veux-tu dire par là, demanda alors ma mère avec appréhension.

- Au point où j'en suis, je peux bien te l'expliquer je pense. Je te conseille toutefois de venir t'installer sur le canapé.

Elle s'exécuta et vint s'assoir à côté de moi. Son expression glaciale avait disparu au profit d'une grande inquiétude. Tout semblait se dérouler au ralenti, comme dans un rêve, cette situation ne pouvait pas être réelle, c'était sûrement un nouveau tour que me jouait mon imagination. Jamais je n'aurais cru que nous pourrions parler de ça, je m'en étais persuadée tant de fois. Ma respiration s'accélérerait et mes jambes tramblaient, ce que m'a mère remarqua.
Elle posa alors sa main sur ma cuisse tout en me faisait un sourire timide.

- J'ai beau être en colère contre toi, tu restes ma fille, dis moi ce qui ne va pas.

- J'espère seulement que tu va me croire.

- Je te croirais toujours, qu'importe ce que tu peux me dire.

Comme lors de ma discussion avec Akari, je ne fus pas capable de m'arrêter dans mon explication au vu du nombre d'idées qui me parcouraient l'esprit. Des images me revenaient en tête, images me donnant la nausée. Une vingtaine de minutes plus tard mon discours était fini, ma mère abasourdie ne fut capable pendant quelques secondes de ne rien prononcer.

- Dès ce soir, les choses vont changer, d'accord ? »

Elle me prit instantanément dans ses bras durant d'interminables minutes avant de se lever et de commencer à mettre dans un sac poubelle toute les affaires lui appartenant.

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant