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/// PDV KILARI

La sonnerie allait bientôt retentir, annonçant le début des cours.
Je restais encore surprise de la déclaration de Mary, la possibilité de plaire aux filles n'était donc pas impossible, même si celle-ci ne m'avait jamais traversé l'esprit, l'idée de sortir avec quelqu'un non plus en toute honnêteté. Mon amie, pourtant très peu motivée par une vie à deux avait changé d'avis, qu'attendais-je ?

Seulement quelques secondes plus tard, des pas hésitant se faisaient entendre non loin de moi. Mon esprit s'emmêlait et mes lèvres tremblaient, une colère illégitime naissante, une jalousie douloureuse. Je levais la tête et faisait mine de ne rien savoir sur son identité.
Soudain, des bras délicats vinrent s'enrouler autour de moi, dégageant un grand sentiment de tristesse tandis que sa respiration accélèrait au fil des secondes. Son étreinte se resserrait tandis que ses points se fermaient.

« Pourquoi m'avoir laissée seule ce matin ?

- Je n'ai plus besoin de le faire, désormais.

- Que veux-tu dire ?

- Tu pourrais faire le chemin avec ton copain, répondis-je d'un ton sec.

- Mon copain ?

- N'essaye même pas de me mentir.

Je m'écartais d'elle, la laissant seule dans son inconfort.

- Comment as-tu su ? Questionna-t-elle tout en me suivant d'un air désespéré.

- Je vous ai vus vous embrasser.

- Quand ça ?

- Le jour de ma sortie de l'hôpital.

- C'est pour cette raison que tu n'es pas sortie par la porte principale ?

- Tu as tout compris.

En arrivant devant notre salle de classe, je déposais mes affaires sur mon bureau. Akari fit de même, essayant à tout prix d'attirer mon attention.

- Je ne comprends toujours pas, lâchais-je dans sa direction, il y a seulement quelques semaines tu me reprochais mon manque de communication, finalement nous sommes aussi mauvaises amies l'une que l'autre.

- Ne dis pas ça.

- Pourquoi ?

- Ce que tu as vu était notre premier baiser, je n'étais moi-même pas au courant de ses sentiments à mon égard.

- Dis moi, Akari, où étais-tu après t'être rendue compte que je n'étais pas à l'hôpital ?

- Dehors, avec lui.

- Je vois, je comprends mieux pourquoi je n'ai reçu aucun message.

- Je comptais le faire, reprit-elle en frappant ses mains sur le bureau.

- Et pourtant tu n'as rien fait, belle amitié.

- Arrête, tu n'as pas à m'en vouloir s'il m'a choisie à ta place.

- Tu penses que j'ai des sentiments pour lui ?

- Bien sûr, répondit-elle, dans le cas contraire tu n'aurais pas agi de cette façon.

Épuisée par ce débat sans finalité, je m'éloignais d'elle afin d'aller discuter avec d'autres élèves.

***


Environ une demi-heure après le début du cours, Akari leva la main, demandant au professeur la permission de sortir car elle se sentait assez mal. Comme le règlement l'oblige, elle se devait d'être accompagnée par une personne du même sexe, je fus désignée, étant la fille dont elle était le plus proche.

Alors que nous marchions en silence à travers le couloir, elle me demanda soudain de l'attendre devant la porte des toilettes, m'interdisant formellement d'y rentrer, longues consignes ne me valant en aucun cas l'attention d'un regard. J'acquiescais et me tenais dos contre le mur, admirant la vue des couloirs vides et des rayons de soleil à travers les branches.
Une dizaine de minutes plus tard, celle-ci n'était toujours pas revenue. Ne voulant pas faire attendre le professeur plus longtemps, je me décidais à enfreindre sa directive, laissant la porte et son long grincement résonner à travers la pièce. Je fus très vite accueillie par des sanglots étouffés, ceux de mon amie, les mains cachant son visage maintenant couvert de larmes.

- Je ne voulais pas détruire les choses entre nous en agissant de façon si égoïste, balança-t-elle tout en essuyant grossièrement son visage avec le bout de sa manche.

- Je suis la principale fautive, rétorquais-je tout en l'aidant à se relever, j'ai laissé ma peur de te perdre prendre le dessus.

- Mais alors, tu ne ressens rien à son égard ?

- Non, je n'ai jamais été intéressée par lui, tu n'as pas à t'en faire.

- Je suis si bête d'avoir pu croire ça.

- Et je suis idiote d'avoir pensé te perdre seulement car tu partages désormais ta vie avec lui.»

Elle se précipita dans mes bras, ne me laissant que très peu de liberté de mouvement.

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt