𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]

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/// PDV KILARI

La réflexion du soleil grimpait à une vitesse folle sur le mur blanc de la chambre de celle avec qui j'avais passé la nuit.
Mes yeux encore très fatigués avaient du mal à s'habituer à cette lumière si vive.
Ma partenaire de lit me tournait le dos, la couverture déposée sur ses hanches, me laissant contempler sans retenue son corps dénudé.
Embarrassée de mon regard curieux, je ne pus m'empêcher d'enfouir mon visage dans les draps comme pour me cacher de mon esprit désormais rempli de pensées honteuses.
Les draps se froissèrent soudain, laissant apparaître le visage de Mida qui venait de se  réveiller.
Mon cerveau luttait pour ne pas baisser les yeux plus bas que son visage.

« Tu sais, je ne t'en voudrais pas si tu osais regarder un peu plus, Kilari, chuchota t-elle en riant avec décontraction.

- Oh non mais je ne pensais pas à ça ! Ne t'inquiètes pas ! bégayais-je tout en me retournant afin d'éviter de lui faire face, les joues complètement rouges.

Elle déposa ses doigts sur mon dos avant de les faire glisser jusqu'à ma nuque et y déposer un baiser.

- Je vais préparer le déjeuner, habille toi et rejoins moi ensuite, à tout à l'heure.

Maintenant seule dans la chambre, je repensais à la nuit dernière tout en enfilant des vêtements déposés au préalable par Mida. Le sommeil n'était passé qu'au second plan durant ces longues heures.
L'odeur du café venant s'infiltrer dans la chambre ne pouvait que me réveiller encore un peu plus alors que je finissais de m'habiller.
Une fois prête, je me dirigeais vers la cuisine, le corps encore endolori et fatigué, me faisant avoir une démarche particulièrement ridicule.

Je m'installais sur une des chaises et attendais l'arrivée de Mida afin d'entamer une vraie discussion.
Quelques minutes après, elle déposa sur la table deux verres de jus de fruit, des viennoiseries en tout genre, de la confiture et tout un tas d'autres aliments avant de venir s'assoir.

- Pas trop fatiguée ? La nuit a été assez courte.

- Je pense que tu peux deviner rien qu'en regardant mon visage pour être honnête, raillais-je tout en pointant du doigt les cernes assez prononcées sur mon visage.

- Concernant celà, je voulais m'excuser, je ne t'ai pas vraiment laissé le choix hier soir, au fond de moi je ne peux que m'en vouloir. Est-ce que tu as au moins apprécié ?

- Je n'en sais rien pour être honnête, je ne peux dire que j'ai complétement détesté. Mais tu n'aurais pas dû faire ça avec moi, tu es amoureuse de Riyu, et tu le sais. Je hais cette idée de n'avoir en ma possession qu'un corps et devoir compter sur mon imagination pour le confondre avec celui d'une autre.

- Kilari, tu crois vraiment que si c'était le cas je me serais permise de faire ça ? Les sentiments que je lui porte ne sont dorénavant basés que sur des souvenirs communs et du dégoût.

- Du dégoût ? Interrogeais-je alors Mida avec une envie de savoir pourquoi son point de vue avait aussi drastiquement changé.

- Je t'en parlerais plus tard, là nous parlons de nous et d'un sujet bien plus important : que sommes nous réellement l'une pour l'autre, Kilari ?

Le temps s'arrêta, plus rien n'avait de sens, ni mes pensées ni même mes gestes.
Je demeurais immobile face à une interlocutrice inquiète, les yeux divaguant dans le vide, me posant des questions auxquelles je n'avais jamais eu l'occasion de penser.
En seulement quelques secondes j'étais au courant des sentiments de Mida envers moi, moi qui était persuadée qu'elle ne pensait que par lui.
En seulement quelques secondes j'étais maintenant confrontée à cette question qui pouvait avoir un grand impact sur notre relation.
Et en seulement quelques secondes je devais réfléchir à ma réponse de la façon la plus claire possible.
De nombreux visages firent leur apparition dans mon esprit : Akari et notre baiser sur le toit, Riyusaki le créateur d'ennuis, Kimy et enfin Mida, la seule personne qui ne m'a jamais laisser tomber ces derniers temps.

- Ne crois-tu pas que la nuit dernière était une erreur, que nous étions juste toutes deux frustrées et dans une ambiance propice à ce genre d'égarement ?

- Donc tu essayes de me dire que mes sentiments ne sont pas partagés, reprit Mida, visiblement très déçue.

- Je ne vais pas mentir, je t'apprécie beaucoup mais je n'avais jamais pensé à ce que cette éventualité arrive. Je ne sais pas, désolée. Je ne peux pas sortir avec quelqu'un pour le moment.

- Tu es amoureuse d'Akari, non ? Je le savais depuis le début, tu es la seule à encore te cacher la face. Arrête de prendre comme excuse le fait que tu es sa meilleure amie, les sentiments que tu lui porte sont bien plus forts que ça, rétorqua-t-elle en souriant avec difficulté. Si je peux te donner un conseil, remets-toi en question et arrête de perdre du temps sinon tu arriveras trop tard.

- Trop tard ? Que veux-tu dire ?

- Tu verras.

- Je n'arrive même plus à te suivre, excuse moi, je crois que je vais devoir partir, dans cet état d'esprit je ne suis même plus capable de penser à autre chose, ajoutais-je en soupirant de culpabilité tout en préparant mes affaires pour partir. J'espère que tu ne m'en veux pas, bonne journée et merci encore...»