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/// PDV MIDA

Kilari venait de partir, sa réponse n'était que trop claire, je n'avais aucune chance d'un jour faire d'elle ma copine.
Sans même s'en rendre compte, elle assumait maintenant pleinement son amour pour Akari. À nouveau, je me retrouvais seule avec mes sentiments non réciproques et un vide dans le coeur.
C'est bien de rester sans espoir, lorsque le cœur vide n'est rempli que d'un léger courant d'air, quand on prend conscience que tous les êtres qui vous ont tenus par la main ne vous retiennent plus, et que votre poignet glisse de leur paume. Mais personne n'a besoin de courant d'air dans sa vie amoureuse. 

Son parfum flottait encore dans l'appartement tel un spectre venu me hanter par pur sadisme, elle était toujours là, dans mes pensées, quoi que je fasse.

« J'imagine qu'il est préférable de faire comme si rien de tout ça ne s'était passé et de pousser Kilari à enfin être claire sur ses sentiments, balançais-je tout en ramassant ses vêtements oubliés de la veille, à nouveau je dois faire l'impasse sur mes sentiments afin de ne blesser personne, mais prendre sur soi en permanence devient usant.

Une dizaine de minutes plus tard, un sentiment plus qu'étrange s'empara de moi : l'air devenait lourd, ma respiration difficile et ma vision trouble. Mon coeur battait la chamade tandis que mes jambes chancelaient, plus rien n'arrivait à me calmer alors que la situation empirait au fil des secondes. Ne sachant plus quoi faire, je décidais de sortir pour essayer de faire disparaitre cette sensation d'étouffement. J'enfonçais les clés dans la porte et me jetai dehors.

***

Environ une demie heure plus tard, j'arrivais à trouver l'apaisement. Je me baladais dans les rues près de chez moi sans aucun but précis, écoutant les conversations de différentes personnes, allant d'un homme d'affaires pressé inventant de nouveaux motifs de retard à des enfants jouer aux jeux de mon enfance. C'est en passant du temps à tendre l'oreille que l'on se rend compte que chacun à ses propres problèmes, souvent plus graves que les nôtres et que l'on devrait donc arrêter de se faire du mal avec des choses si bêtes et profiter de notre unique vie. 

Alors encore perdue dans mes pensées et réflexions, une voix familière me coupa nette, celle de Riyu. De nature curieuse, je décidais de me cacher derrière une petite haie afin de profiter de sa conversation passionnée avec sa copine, qui avait malheureusement décidé de le pardonner.

- Je suis vraiment heureux que tu aies pris la peine de lire ce que je t'ai écrit, après tout, c'était seulement quelques mots sur un morceau de serviette.

- Je ne vais pas vous mentir, sur le moment j'ai hésité puis je me suis dis que vous aviez l'air d'être une personne intéressante, c'est pour cela que je suis là devant vous, répliqua une voix féminine assez différente de celle d'Akari.

Je ne comprenais plus rien, pourquoi diable la jeune femme le vouvoyait-il ? Et surtout, qu'est-ce que veut dire cette histoire de serviette ?

- Puis-je te demander ton nom ? Je m'appelle Riyusaki, enchanté.

- Je m'appelle Misumi, enchantée de même. Mais je voulais savoir, pourquoi vouloir faire connaissance si vous avez déjà une copine ?

- La fille avec qui je mangeais ? interrogea-t-il en riant, elle est amoureuse de moi depuis des années, je voulais juste faire en sorte qu'elle arrête un peu de me suivre. De plus, ce n'est vraiment pas mon type, contrairement à la personne en face de moi. Tu peux me tutoyer au fait.

- Tu vas me faire rougir attention, mais je te remercie du compliment. Toi aussi on peut dire que tu es pas mal dans ton genre.

- Aurais-je tapé dans l'oeil de la jolie Misumi ? Me voilà maintenant très flatté.

- Je n'ai pas dit ça non plus.

- Tu es adorable, la timidité te va très bien, insista Riyu avec amusement. Je suis vraiment désolé mais je vais devoir partir, tu veux bien me donner ton numéro de téléphone avant ça ? Ça me ferait mal de ne plus pouvoir te contacter.»

Toujours dissimulée derrière les arbustes, j'entendis Misumi récupérer son téléphone de sa poche et le tendre à Riyu. Encore choquée de voir que mon ancien ami n'avait pas fait le coup de tromper sa copine qu'à moi, je décidais de rentrer afin de réfléchir à tout ça.

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant