𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]

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/// PDV MIDA

Je suivais Riyu à travers les couloirs du lycée, laissant la musique devenir de moins en moins audible. Il ne prenait même pas la peine de se retourner pour me parler ni même vérifier si j'étais toujours là. Je sentais au plus profond de moi une légère appréhension qui augmentait à chacun de mes pas. Nous étions arrivés dans une salle de classe, assez loin pour que personne ne vienne nous déranger. Il s'asseya sur un des nombreux bureaux et je fis de même. Au bout de quelques minutes, la discussion commença.

« Alors, pourquoi voulais-tu me parler ? Dis-je avec impatience afin de rentrer rapidement dans le vif du sujet.

- Tu es belle ce soir, ta robe te va très bien.

- Explique moi tout de suite, je sais très bien que tu ne viens pas me parler après un mois de froid seulement pour me complimenter.

- Mida, tu sais, tu m'as manqué, plus que je ne le pensais, lâcha-t-il tout en arrangeant ses mèches blondes désormais tombées sur ses yeux.

- Je sais très bien que tu te moques de moi. Tu m'as clairement dit que tu ne voulais plus que l'on se parle et à quel point c'est bien mieux comme ça.

Il ne répondit pas et se contenta de s'approcher sans un bruit de moi.

Oubliant toute règle que le couple impose, je sentis sa main parcourir minutieusement tout le bas de mon dos, il me fixait comme je l'avais toujours imaginé durant ces dernières années. Riyu me prit par la taille et m'embrassa délicatement sur la joue. Je fermais les yeux, encore abasourdie et incapable de comprendre les innombrables émotions qui me parcouraient. Colère, tristesse, confusion, mais encore plus important : le sentiment de n'être ici que pour remplacer.
Avant qu'il n'aille plus loin et dépasse définitivement la barrière de l'amitié, je me déplaçais afin de m'assoir sur un bureau plus éloigné.

- Arrête, on a pas le droit, tu as une copine, chuchotais-je alors d'une voix tremblante tout en essayant de me remettre de mes émotions.

- Je pensais que tu apprécierais. Après tout, tu es amoureuse de moi, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais pu réellement comprendre ce que tu ressentais.

- Je n'étais pas supposée tomber amoureuse de toi. Je le savais, je me l'étais interdit car je savais ce qu'il se passerait dans le futur. Tomber amoureuse de son meilleur ami, le pire moyen pour briser des amitiés. Je connaissais les conséquences où t'aimer me mènerait, mais il semble que je ne pouvais pas m'arrêter. Tu m'as toujours soutenue, dans les bons comme les mauvais moments. Je pouvais me confier à toi sans crainte car tu étais ma personne préférée, je n'exagère même pas. Nous avions une complicité extraordinaire, nous pouvions rire d'un rien. Je me levais le matin et ma première pensée t'appartenait, rien qu'imaginer passer une nouvelle journée à tes côtés suffisait à me mettre de bonne humeur. Ils disent que l'amour est un des sentiments les plus fort au monde, mais je ne suis pas d'accord, le sentiment le plus fort est la douleur de passer devant toi et faire comme si j'avais oublié tout ces souvenirs que nous avons partagé.

- Je ne savais pas tout ça, je suis désolé. Maintenant que je sors avec Akari, je ne peux plus correspondre à ce que tu voudrais, j'aurais aimé savoir tout celà avant.

- Tu n'as pas besoin de te justifier. Balançais-je tout en le fixant droit dans les yeux.

- Après, j'ai peut-être une solution, si tu veux bien sûr, nous pourrions aussi ne pas le dire à Akari et se voir plus souvent.

- Tu comptes tromper Akari pour moi ? Pourtant vous êtes considéré comme un des couples les plus beaux du lycée, hurlais-je avec stupeur, tu ne m'aimes même pas, qu'est-ce que ça te rapporterait ?

- Tu n'as pas besoin de comprendre. Tout ne dépend que de toi, qu'en penses-tu ? Comme au bon vieux temps.

- Je dois y réfléchir, on se reparle plus tard.»

Alors que je sentais mon corps s'effondrer, je prenais la fuite, laissant Riyu seul dans la pièce avec comme seule lumière la pâle lueur de la lune.