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/// PDV KILARI

« - Je veux que tu me dises la raison pour laquelle Riyusaki et toi étiez fâchés le soir du bal.

- Tu es sûre que c'est si important que ça de savoir ? Demanda-t-elle en bégayant.

- Oui.

- Eh bien, le soir avant le bal, Riyusaki m'a invitée chez lui, proposition que j'ai accepté. Lorsque je suis arrivée dans sa chambre, tout était bizarre. Je ne savais pas ce que je faisais ici mais je suis tout de même restée par amour. Il a commencé à me toucher, sans même me consulter avant, il ne me laissait pas dire non, j'ai eu peur mais je me suis laissée faire. Il commençait à aller plus loin mais, à ce moment là j'ai fait une bêtise, j'ai pensé à toi, si fort que j'ai dis ton nom à haute voix.

- Tu as prononcé mon nom dans ce genre de situation ?

- Oui, et j'en suis désolée. Mais t'avoir vue aux côtés de Mida un peu plus tôt dans la journée m'avait vraiment contrariée, Riyusaki en a simplement été témoin.

Encore sous l'effet de la surprise, je me sentais rougir. Même durant ce genre de situation, elle avait pensé à moi, je n'étais pas si insignifiante à ses yeux, elle tenait à moi. Malgré tout, un sourire se dessina sur mes lèvres.

- Je vais être honnête, je suis plutôt flattée que tu penses à moi, même si le moment était mal choisi. Je comprends mieux pourquoi il a agi de cette façon, son souhait d'exclusivité dans ta vie à été ébranlé.

- Voilà, il n'y a rien de plus à ajouter.

J'étais heureuse que mon amie m'ait expliqué toute cette histoire mais, je me sentais mal à l'idée de lui raconter la mienne. Après une longue respiration, je me décidais à parler de nouveau.

- J'imagine que c'est à mon tour, c'est ça ?

- Tout à fait.

- Je te demande juste une chose : après avoir fini, je ne veux pas que tu me regarde, ton regard de pitié me fera beaucoup trop mal.

- D'accord, répondit mon amie avec appréhension.

- Je ne sais même pas par où commencer.

Tout en fermant les yeux, je débutais mon long monologue. Je lui expliquais la raison pour laquelle j'ai dormi chez Mida le soir du bal pour éviter mon beau-père, ses arrivées dans ma chambre il y a 6 ans, les paroles de ma mère à son propos ainsi que sa reprise récente de ce genre d'activités, raison de ma venue à l'hôpital. Je n'omettais aucun détail, c'est elle qui voulait savoir, être pitoyable à ses yeux ne me dérangeait plus.
Une fois fini, je n'arrivais plus à penser, le vide m'avait engloutie, mon regard fixait un point, sans faiblir. Je m'imaginais déjà en train de pleurer mais, je n'y arrivais pas, je ne ressentais rien.

Comme promis, Akari ne me regardait pas. À la place, elle avait tourné la tête à mon opposé, serrant le poing à l'en faire saigner.
Après plusieurs minutes à ne rien dire, elle me regarda, un sourire rempli de douceur aux lèvres.

- Merci beaucoup de m'avoir fait confiance, tu viens de faire preuve d'un courage impressionnant dont tu ne dois surtout pas avoir honte. Tu n'as rien fait de mal dans cette situation, le seul fautif est ton beau-père, j'espère que tu le sais, tu restes toujours une personne formidable.

- Ce n'est pas non plus incroyable, j'ai attendu très longtemps avant d'en parler, c'est surtout ridicule.

- Ce n'est pas facile d'avouer ce genre de choses tu sais, il faut une sacré force mentale, ce n'est pas rien. Sache que je te crois, et si tu as besoin d'une quelconque aide, je serai là pour toi. Si tu m'en as parlé aujourd'hui, c'est que tu te sens prête à avancer, à deux cette fois-ci.

- Ne te sens pas obligée, je peux très bien continuer seule.

- Je veux être présente pour toi car j'en ai envie. Bien sûr, je ne prendrais aucune décision à ta place, mais si tu as besoin de soutien pour certaines démarches, je t'accompagnerai, plus personne ne doit te faire du mal.

- Merci Akari, je savais que je pouvais te faire confiance.»

Sans nous blesser davantage, mon amie me prit dans ses bras, me laissant pleurer le temps qu'il me fallait.

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Where stories live. Discover now