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/// PDV KILARI

Perdue dans ma solitude, Akari vînt m'en sauver avec brio. Après un certain temps qui semblait être devenu une éternité, elle me contacta pour me proposer un rendez-vous. Elle souhaitait venir chez moi afin que l'on parle comme nous le faisions auparavant.
Ma discussion avec Mida avait longtemps résonné dans ma tête durant ces dernières semaines jusqu'à en arriver à une conclusion : j'étais amoureuse d'Akari, folle amoureuse d'elle et rien ne pouvait m'empêcher de porter ces sentiments envers elle, la barrière de l'amitié n'existait plus. Après avoir prit soin de choisir ma plus belle chemise et d'avoir ajouté une légère touche de maquillage, j'attendais non sans impatience l'arrivée de mon amie.

Une dizaine de minutes plus tard, quelqu'un sonna à la porte, il était 15h24. Le coeur battant et les jambes chancelantes, j'ouvris la porte sans hésitation. Je ne pus m'empêcher de remarquer son teint beaucoup plus pâle que d'ordinaire et ses yeux vides de réelle énergie.

« Salut, ça faisait longtemps, entre.

Elle enleva ses chaussures, passa le bonjour à ma mère puis se dirigea dans ma chambre d'un pas rapide avant de s'allonger sur mon lit.

- Je vois que tu n'as pas perdu les bonnes habitudes, remarquais-je en riant afin de détendre un minimum l'atmosphère, qu'est-ce qui t'amène ?

- J'ai quitté Riyu.

- C'est une blague ?

- J'ai l'air de rire ?

Les secondes suivant sa déclaration devinrent aussi longues que des heures. Un sourire quasi imperceptible se dessina sur mon visage tandis que je cherchais à savoir la raison.

- Il n'était pas celui que je pensais, sa seule préoccupation était de se faire toutes les filles possibles.

- Et quand as-tu appris cela ?

- Hier, grâce à ta chère amie.

- Mida ? N'es-tu pas censée la détester ?

- On va dire que les choses ont changé.

- Quelle honte, il avait la chance de sortir avec une fille comme toi et a osé te tromper pour sûrement moins bien, répliquais-je avec indignation.

- Merci, on dirais on dirait que je n'étais pas assez pour lui.

- Je suis vraiment désolée, je peux faire quelque chose pour toi ? N'hésite pas.

- Je crois bien oui.

Sans prévenir, un bruit très peu discret se fit entendre à travers la pièce, celui de l'estomac d'Akari qui n'avait pas eu suffisamment assez au précédent repas. Habituée à ce genre de scénario, je sortis une brioche de son emballage avant de la lui tendre, celle-ci répondit avec un sourire tandis qu'elle la dévorait, un air satisfait au visage.

- Je viens juste de le remarquer mais les cheveux courts t'iraient vraiment bien, déclara mon amie, la bouche encore pleine et des miettes autour de la bouche.

Je me sentis rougir et aucune réponse claire n'arrivait à sortir de ma bouche. À la place, je me levais et me dirigeais vers elle, plaçais ma main sur sa joue et balayais les quelques miettes encore éparpillées. Elle ne réagit pas et se contenta de me regarder faire.

- Dis-moi Kilari, es-tu amoureuse de quelqu'un ?

Mon coeur rata un battement et mes yeux n'arrivaient même plus à croiser les siens.

- Qui t'a dit ça ?

- Mida, mais je ne connais pas son prénom. Alors ?

- Je ne suis pas encore sûre de vouloir en parler pour le moment.

- Tu en as pourtant parlé à Mida.

- Je ne n'ai pas eu besoin, elle l'a deviné seule.

Environ une heure plus tard, à discuter de choses diverses et variées, Akari vînt me serrer dans ses bras sans même considérer l'idée de me lâcher. Des larmes coulaient le long de son visage et ses mains tremblantes tentaient désespérément d'attraper les miennes. Elle recula de quelques centimètres et me fit face, honteuse.

- Je suis désolée, je regrette tout ça. Je n'aurais jamais du te laisser pour quelqu'un d'autre comme cela. J'espère que tu arriveras à me pardonner et continueras d'être présente à mes côtés, bafouilla-t-elle avec difficulté tout en me serrant de plus belle, ses ongles plantés dans mon dos.

- Tu ne comprendras donc jamais. Je n'ai jamais arrêté de penser à toi, chacune de mes pensées t'est dédiée, chaque seconde de mon existence t'appartient, je ne peux m'endormir sans espérer te voir dans mes rêves. Je pense à ce que je pourrais te dire, mais j'hésite, je fuis. Akari, je préfère me perdre dans l'obscurité éternellement que de perdre un instant sans penser à toi, être à tes cotés est le plus beau des cadeaux que tu peux me faire. Alors ne t'excuse pas, profitons simplement du fait de nous retrouver. »

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Where stories live. Discover now