Chapitre 44

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Drago resta un instant silencieux, puis il déglutit nerveusement.

— Un loup-garou ? Comment as-tu pu te trouver face à un loup-garou ?

Il vit Potter s'empourprer légèrement et Drago se traita mentalement d'idiot en se souvenant de leur troisième année. Il souffla doucement.

— Lupin...

Potter hocha la tête et haussa les épaules, écartant le sujet en silence et Drago supposa qu'il y avait une histoire intéressante sous ces quelques mots. Il poserait peut-être un jour la question à Potter, s'il en avait un jour l'occasion.

Drago fronça les sourcils, réfléchissant à ce que Potter lui avait raconté et il demanda soudain, tirant le jeune homme de ses pensées.

— Une seconde. Tu as assisté à la mise à mort de Rogue, mais pourquoi t'a-t-il donné ses souvenirs ?

Potter grimaça et détourna le regard en haussant les épaules.

— Je t'ai déjà parlé des horcruxes, n'est-ce pas ? Que j'en étais un ?

Drago hocha lentement la tête, essayant de relier les points, sans comprendre où voulait en venir Potter. Après une légère pause, le regard perdu dans le vague, ce dernier reprit, dans un souffle.

— Dumbledore le savait. Il l'a annoncé à Rogue et... il l'a chargé de me le dire le moment venu.

Drago intervint, choqué.

— Tu l'ignorais ?

Potter laissa échapper un rire sombre.

— Je l'ignorais. Jusqu'à la toute dernière minute, je ne savais pas que je devais mourir. Que mon rôle héroïque dont j'ai tant entendu parler se résumait à me laisser sacrifier, une fois devant... lui.

Drago haleta et il secoua la tête, horrifié.

— Mais pourquoi te cacher une telle chose ?

Potter lui lança un regard moqueur et il haussa un sourcil amusé, bien que ses yeux brillaient de colère retenue.

— Tout simplement parce qu'il ne fallait pas risquer que je prenne la fuite, n'est-ce pas ? Je devais rester plein d'espoir et d'envie de vengeance, prêt à me battre et surtout, prêt à me sacrifier le moment venu.

Drago ferma les yeux, en réprimant une vague de nausée. Il avait tant envié Potter, pensant qu'il avait une vie de rêve et qu'il était privilégié... pour au final découvrir que tout ça n'avait été qu'une illusion.

Potter tenait toujours sa main et Drago la serra, espérant lui faire comprendre à quel point il était désolé pour tout. Pour ne pas avoir compris plus tôt, peut-être, mais surtout pour avoir été tellement stupide. Après un long moment de silence, Drago murmura, espérant tirer Potter de ses pensées sombres.

— Quel rapport avec ma présence ici ?

Potter cligna des yeux et il sourit, la malice brillant dans son regard d'émeraude.

— Ça... c'est la suite de l'histoire. Après avoir vu les souvenirs de Rogue, j'ai compris que je n'avais pas le choix et j'ai convaincu Ron et Hermione de rester en arrière. Plus exactement, je leur ai demandé d'aller chercher un objet pour tuer le serpent pendant que j'irais faire face à... lui. Ensuite... tu le sais, il m'a lancé un Avada et je suis tombé.

Drago leva un sourcil amusé.

— Mais tu n'es pas mort, visiblement.

Potter se rembrunit, puis il pinça les lèvres un instant avant d'avouer, d'une voix blanche.

— Je suis mort. Quelques instants. J'ignore comment c'est possible, mais ça ne change rien au fait que l'horcruxe en moi m'a permis de... revenir. De survivre une fois de plus si tu préfères.

Drago ne fit pas le moindre commentaire, mais il nota l'information dans un coin de son esprit et il se jura de faire des recherches sur les horcruxes et leurs effets. Potter semblait hanté par sa supposée mort et s'il pouvait lui offrir un peu de soulagement, il le ferait avec plaisir. Il le lui devait bien, après tout.

Potter secoua la tête et il chassa son air maussade pour retrouver son sourire malicieux.

— J'avais ma cape d'invisibilité dans ma poche, j'ai profité du désordre autour de moi pour me cacher dessous. J'en ai également profité pour subtiliser la baguette de Dumbledore. Visiblement, j'en suis toujours le maître même s'il m'a attaqué...

Drago haussa les épaules.

— Ce n'était pas un duel. Il t'a juste... lancé un sort et tu as survécu. Techniquement, il ne t'a pas vaincu, puisque tu n'as pas levé ta baguette contre lui.

Potter renifla, puis il haussa les épaules.

— Peu importe, je me suis caché, puis à l'instant où j'en ai eu la possibilité, j'ai quitté Poudlard.

Il se leva d'un bond, tirant Drago à sa suite.

— Ensuite... tu dois venir avec moi, mieux vaut que je te montre directement.

Drago grommela, mais il laissa Potter l'entraîner à sa suite jusqu'à l'escalier qu'il avait révélé un peu plus tôt. Le jeune homme frissonna une fois encore en voyant les marches disparaître dans l'obscurité.

Drago se détendit légèrement lorsque Potter lança un lumos, et il le suivit, grimaçant à chaque fois que les marches en bois grinçaient. C'était sinistre et il espérait que le bois n'était pas vermoulu.

Potter tourna la tête vers lui, mais il ne put lire son expression. Il faisait si sombre qu'il ne voyait que le reflet de la faible luminosité offerte par sa baguette sur ses lunettes.

— Ne t'en fais pas, c'est solide. Les premières fois que je suis venu ici, j'ai pensé que cet escalier allait s'écrouler sous mes pieds, mais apparemment, il a été renforcé par des sorts durant des années.

Drago haussa un sourcil perplexe, mais il ne demanda pas comment Potter pouvait le savoir. Il le suivit juste en silence et ils arrivèrent rapidement à l'étage. L'endroit était minuscule, juste un palier avec deux portes fermées. Potter s'approcha de l'une des portes sans la moindre hésitation et il posa la main sur la poignée. Il marqua un bref temps de pause, comme s'il voulait dire quelque chose, puis il sembla renoncer, puisqu'il ouvrit la porte.

La pièce était plongée dans le noir et Potter le tira à sa suite, se servant juste du Lumos de sa baguette plutôt que d'allumer les bougies présentes dans la pièce. Il s'arrêta devant le mur et il leva sa baguette, suffisamment pour éclairer le cadre qui y était fixé.

Drago leva les yeux pour regarder ce que c'était et il écarquilla les yeux, choqué.

Il vacilla brièvement et sans la main de Potter pour le garder stable, il n'était pas certain qu'il aurait pu conserver son équilibre.

Il croisa le regard amusé du portrait devant lui et ce dernier le salua, avec un rictus moqueur.

— Bonjour, monsieur Malefoy.

Faux SemblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant