Chapitre 70

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Comme à son habitude, Harry trébucha à son arrivée et Drago le rattrapa de justesse, surpris de l'endroit où ils se trouvaient. Harry ne les avait pas ramenés chez Drago, mais dans l'appartement misérable qu'il occupait dans le monde moldu.

Drago regarda autour de lui, un peu perplexe.

— Harry ? Il y a un problème ?

Les yeux brillants, Harry secoua la tête.

— J'avais totalement oublié. Je dois juste récupérer quelques affaires.

Il se passa la main sur le visage, en laissant échapper un soupir un peu tremblant.

— Tu te souviens de ce que je t'ai expliqué au sujet de la baguette de Dumbledore ?

Drago fronça les sourcils, fouillant sa mémoire.

— Tu m'as dit que c'était une relique importante.

Harry gloussa.

— La baguette de sureau... ou le bâton de la mort. Une des reliques de la mort, décrite dans ce conte pour enfants.

Drago hocha lentement la tête.

— Je l'ai déjà lu, quand j'étais plus jeune. Trois frères défient la mort et remportent de précieuses reliques.

Harry eut un sourire approbateur.

— C'est ça. Je t'ai déjà parlé de la cape d'invisibilité, n'est-ce pas ? Je l'ai hérité de mon père et c'est une des reliques.

Drago soupira.

— D'accord. Tu prétends que cette baguette est puissante et que tu en es le maître, mais tu as gardé ta baguette habituelle, non ?

Harry rougit légèrement.

— Je préfère ma baguette, c'est pour cette raison que je l'ai réparée.

Cette fois, Drago fronça les sourcils.

— Réparée ? Comment ça ?

Harry renifla.

— Elle était brisée.

Drago marmonna avant de secouer la tête.

— Tu sais que c'est impossible, n'est-ce pas ? Une baguette brisée ne peut pas être réparée.

Harry gloussa.

— Sauf que j'ai pu la réparer, grâce à la baguette de sureau.

Drago le dévisagea longuement, puis il renifla.

— Bien entendu. Il faut compter sur toi pour bouleverser les lois de la magie n'est-ce pas ? Si cette foutue baguette si précieuse est puissante à ce point, pourquoi tu ne l'utilises pas ?

Harry s'empourpra légèrement et il avança dans l'appartement sombre, s'agenouillant près du mur le plus éloigné de la porte. Il marqua une pause, puis il haussa les épaules.

— Elle me met mal à l'aise. Cette baguette. Je sais qu'elle a été utilisée pour répandre la mort et elle...

Harry déglutit, puis il secoua la tête.

— Je n'ai pas besoin d'autant de puissance, Drago. C'est... ça me submerge et je n'aime pas ça.

Drago ne fit pas la moindre remarque, fixant juste le dos de Harry. Ce dernier poussa fermement la plinthe et plongea la main dans l'espace sombre ainsi dévoilé. Il en sortit un paquet soigneusement enroulé dans un morceau de tissu et il se redressa, sans prendre la peine de remettre en place la plinthe.

Il fit face à Drago et il croisa son regard, puis il lui adressa un sourire malicieux.

— J'avais aussi complètement oublié un léger détail.

Il déroula le morceau de tissu et il en montra le contenu au jeune homme, observant sa réaction.

Drago ignora la baguette de sureau, les yeux fixés sur sa propre baguette, qu'il avait perdue le jour où Harry s'était enfui de son manoir. Il cligna des yeux, un peu pâle.

— Tu l'as gardée ?

Harry haussa les épaules.

— J'espérais pouvoir te la rendre un jour. Tu m'as sauvé la vie ce jour-là.

Drago déglutit nerveusement et il ferma un instant les yeux. Il passa le doigt sur le bois de son ancienne baguette et il frissonna.

— Elle... Elle me répond encore...

Harry approcha de Drago et déposa un baiser sur ses lèvres.

— Ce jour-là, je n'essayais pas de te blesser, Drago. J'ai vu tes efforts pour m'aider et ta peur. Je suppose que c'est pour ça qu'elle t'appartient toujours, elle sait que... nous n'étions pas ennemis.

Drago hocha la tête et écarta sa main pour examiner l'autre baguette. Elle semblait terriblement ordinaire en dehors de sa forme inhabituelle et il fit la moue.

— Pourquoi as-tu besoin de cette baguette ?

Harry eut un rire amusé.

— Si tu te souviens du conte, tu sais qu'il y a trois reliques appartenant à la mort, n'est-ce pas ?

Drago hocha la tête un peu vivement, en roulant des yeux.

— Oui. Et la légende prétend que le possesseur des trois reliques serait plus puissant que n'importe qui d'autre. Ce qui n'est qu'une légende, puisque personne n'a jamais possédé les trois objets.

Harry lui fit un clin d'œil et il désigna la baguette.

— Ceci est donc la première relique. Je t'ai déjà parlé de la cape d'invisibilité, qui est dans mes affaires chez toi. Nous sommes à deux reliques...

Drago écarquilla les yeux alors que Harry passait dans la pièce d'à côté, la chambre et se dirigeait sans hésiter vers le lit. Il souleva le matelas et fouilla dessous quelques instants, puis il en extirpa une pierre sombre qu'il fit rouler dans sa main.

Il la fixa quelques secondes et il murmura, en croisant le regard de Drago.

— Enfin, voici la pierre de résurrection, la troisième relique.

Drago hoqueta, choqué, et il secoua la tête.

— Comment... comment as-tu fait ? Harry...

Harry haussa les épaules.

— Dumbledore était fasciné par ce conte et il possédait la baguette. Il savait que je possédais la cape d'invisibilité bien sûr, et il a passé une grande partie de sa vie à chercher la pierre. Il l'a trouvée... et c'est ce qui a précipité sa mort.

Drago se tendit et il fronça les sourcils.

— C'est Rogue qui l'a tué, tu te souviens ?

Harry hocha la tête.

— Oui. Mais il était mourant. Je te l'ai déjà dit. Il avait... Sa main était nécrosée, touchée par un sort de magie noire et l'infection ne pouvait pas être contenue. Rogue a réussi à ralentir sa progression, mais...

Drago ouvrit la bouche et la referma brutalement. Il soupira avant de murmurer, sous le choc.

— Comment ?

Harry se mordilla la lèvre puis il laissa échapper un rire amer.

— Il en avait fait un horcruxe. C'était un bijou appartenant à sa famille maternelle, les Gaunt, et il ignorait ce que c'était en réalité. Après avoir détruit l'horcruxe, Dumbledore a voulu utiliser la pierre de résurrection, je suppose, mais il y avait ce maléfice censé la protéger... Il me l'a léguée après sa mort, et désormais je possède ces trois reliques.

Drago vacilla, son regard passant de la petite pierre noire au visage de Harry, terriblement pâle, puis il laissa échapper un rire nerveux.

— Merde...

Faux SemblantsWhere stories live. Discover now