Vendredi 9 mai 2025 - V2

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Essonne — vendredi 9 mai 2025

Enzo

L'aguicheuse blonde aux yeux océans accrochée à mon bras me rappelle vaguement la femme qui dort probablement derrière le pas de la porte, avec une bonne quinzaine de centimètres en plus. Je tourne la clé, tandis que la demoiselle se frotte déjà contre mon dos, impatiente. Léna, elle est pour toi celle-là, ne me remercie pas. Mec, tu te rends compte de ce que tu es obligé de faire pour te sortir cette nana de la tête ?

Les rires stridents de ma rencontre promettent des effusions bien plus bruyantes dans quelques minutes. J'ai tiré le gros lot. Je l'entraîne jusqu'à mon lit, non sans avoir jeté un coup d'œil à la chambre de Léna. Fermée. Bingo !

Très entreprenante, elle enlève ses vêtements dans des gestes sensuels, habiles et contrôlés. Elle maîtrise à merveille son enchaînement, appris par cœur c'est certain. La question reste à savoir si elle a passé des heures à répéter la séquence devant son miroir ou alors c'est la multitude de conquêtes qui sont passées sur elle qui lui donne cette assurance sans faille. La réponse m'importe peu, le résultat est le même. A califourchon sur mes cuisses, elle se dandine sur mon entrejambe, sa poitrine dans mon champ de vision. Mon jean devenu trop serré fait obstacle. Je lui laisse la main sur la suite des événements alors qu'elle entreprend de me libérer.

— J'ai quelques accessoires dans mon chevet, si ça te dit ! l'informé-je.

— Quel genre d'accessoires ?

— Regardes, tu verras.

Son regard s'illumine à la vue de mes trésors. Nu comme un ver, elle encercle mon poignet d'une menotte à fourrure et l'attache sur le haut du lit avant de partir à la découverte de l'objet de sa convoitise. Dès que nos regards se sont croisés, je connaissais l'issue de la soirée. C'était évident comme écrit au milieu de son front. Je me détends, je profite, l'excitation déjà palpable monte d'un cran sous ses mouvements de va et vient. Je chasse toutes pensées parasites pour me satisfaire de l'instant présent, de l'instant de plaisir que m'offre cette inconnue.

— C'est quoi ce bruit ? se stoppe-t-elle.

— Hum.. c'est rien ne t'en fais pas continue. Ça doit être ma colocataire.

— Tu as une colloc ? me demande-t-elle incrédule.

— Ouais, ponctuellement. On s'en fout, la supplié-je presque.

Léna, pas dans un moment pareil. Reste sagement où tu es. Pourquoi faut-il qu'elle vienne polluer mon esprit à la moindre occasion. Le festival musical ne fait que commencer. Mon intimité malmenée par l'intérieur de sa bouche est au bord de l'implosion. Je tire sur mon bras coincé, et de l'autre j'empoigne le drap pour contrôler les râles de plaisir qui m'envahissent. La porte s'ouvre brusquement. C'est quoi ce bordel ?

— Mais c'est qui elle ?

Je relève la tête laborieusement.

— Léna, enchantée.

Double bordel. Léna se trémousse jusqu'à nous dans un body noir très suggestif. Qu'est ce qu'elle fout ?

— Vous avez commencé sans moi ? C'est pas très sympa.

Ma conquête reste interdite tandis que je suis incapable de faire le moindre mouvement. Plus aucun son ne franchit mes lèvres, hypnotisé par le spectacle que m'offre cette lingerie.

— Enzo, fais la sortir, dis quelque chose ! me ramène-t-elle à la réalité.

— Il est adepte des plans à trois, tu ne le savais pas ?

— Enzo !

— Oui Lé.. euh Sarah.

— T'es pas sérieux ! Putain, dire que j'ai perdu mon temps, m'assome-t-elle en récupérant ses affaires avant de filer en vitesse.

Victorieuse, Léna me regarde alors que je suis bloqué par le jouet qui m'enserre le poignet.

— Oh, je suis navrée, je ne voulais vraiment pas la faire fuir. Je pensais qu'on pouvait profiter ensemble cette fois.

Elle s'approche dangereusement de moi, que va-t-elle faire ? Que veut-elle dire ? Léna veut... avec moi ? Non Enzo, arrête de rêver, redescends sur terre. Pourtant, c'est bien ce que traduisent ses gestes, ses déplacements, sa tenue. Tout. Son regard brillant se répercute jusqu'à mon membre qui avait perdu toute sa vigueur et qui désormais se redresse fièrement sous l'afflux sanguin. C'est très embarrassant.

— Eh bien, je vois qu'au moins ça, ça fonctionne !

J'ai perdu toute assurance, en proie aux questionnements et aux doutes, alors que celle de Léna monte en flèche. Merde qu'est ce qu'il m'arrive ! Elle me domine, confiante. Elle a l'avantage et elle le sait. Dans une démarche sensuelle, elle réduit la distance qui nous sépare, ses yeux parcourent la courbe de mon corps, remontent sur mes abdos, mon cou avant de se fixer dans les miens. Le feu brûle, ses joues rougissent. Elle en a envie. Des frissons apparaissent sur la peau dénudée de ses bras, de ses jambes. Elle perd le contrôle une demi-seconde avant que sa bouche ne trouve mon oreille, qu'elle lèche délicatement, me tirant un râle involontaire.

— Tout doux Enzo, je récupère juste ça ! me susurre-t-elle.

Et elle fuit aussi vite qu'elle est apparue, emportant la clé de ma liberté, après m'avoir claqué une bise. Une bise ! Sérieusement !

— Léna ! Reviens là, tu ne peux pas me laisser attaché.

— Et continuer à voir des horreurs ? Non merci, je ne veux pas faire de cauchemar ! se moque-t-elle.

— Arrêtes tu t'es rincé l'œil.

— Bonne nuit Enzo !

Ai-je déjà été autant humilié qu'en cet instant ? Pas que je m'en souvienne. Je ferme les yeux. Faites que ce ne soit pas réel ! Ma raison ordonne à mon corps de faire quelque chose. Léna s'est enfermée dans sa chambre, pour confirmation, le bruit du loquet. Elle ne viendra pas m'aider. Je tire de toutes mes forces pour faire lâcher le plastique jusqu'à érafler ma peau. Plus jamais, me promis-je. Je fonce sous la douche pour me calmer. Calmer ma rage, calmer mon désir. L'eau chaude détend mes muscles frustrés et ma main finit le boulot commencé et non terminé. Hors de questions de rester sur ma faim. Pourtant, pendant que le plaisir m'envahit de nouveau au rythme de mes mouvements, c'est l'image de Léna dans son body que je visualise, pas de la mannequin qui aurait dû finir sa nuit ici. Non, Léna. Juste elle.


Léna

Je peine à reprendre mon souffle. J'ai détalé aussi vite que possible avant que mes envies ne prennent le dessus sur ma raison. J'étais sûre de moi, confiante. Je devais lui faire comprendre que je n'en peux plus d'entendre gémir tous les soirs. Alors j'ai enfilé mon body noir caché sous mon matelas depuis mon arrivé pour pas qu'Enzo tombe dessus en fouinant dans l'armoire. J'ai pour habitude également, de garder mes sous-vêtements dans un sac ici avec moi, dans ma chambre.

A sa tête, et pas que, mon intervention dans cet accoutrement a eu son petit effet. Il bavait presque. Néanmoins, j'ai oublié un détail important: mes nerfs allaient aussi être mis à rude épreuve à la vue de ce corps bien gaulé. Un moment d'hésitation où j'ai failli me laisser prendre à mon propre jeu.

Maintenant, je suis là, seule dans mon lit avec l'image d'Enzo en tenu d'Adam, la main entre les jambes parce que le sommeil ne viendra pas tant que je ne me serais pas vidé la tête.

Amour et Embûches [Sous contrat d'édition]Where stories live. Discover now