Mercredi 11 juin 2025 - V3

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Île de Tory — mercredi 11 juin 2025

Léna

J'ai du mal à croire que je vais faire ce que je m'apprête à faire. Si quelqu'un m'avait dit un jour que je participerais à ce genre de jeu que je considère comme ringard, j'aurais pris mes jambes à mon cou. J'aurais fui loin, très loin. Et encore plus avec Enzo comme partenaire.

« L'équipe qui éclate le plus rapidement tous ses ballons gagne l'épreuve de confort et par conséquent la récompense qui lui est associée  ».

Jusqu'ici tout va bien. C'est la suite qui me laisse perplexe.

« A l'aide uniquement de vos corps ».

Hum et je ne parle même pas des emplacements prédéfinis de ses fameux ballons de baudruche.

Deux lignes, une pour la gente féminine, une pour la gente masculine, avec chacun derrière nous, une chaise, un bac contenant des ballons et un schéma des actions à réaliser. Tout est prêt pour le lancement.

— À vos marques ! Prêts ! Partez !

Gênée de devoir participer, et ce devant la France entière, je ronge mon frein. Enzo s'élance alors dans ma direction, positionne cet objet incontournable des fêtes d'anniversaire entre nous au niveau de mon ventre et vient se coller à moi pour tenter de l'éclater. En vain. Il s'appuie sur moi, mais le latex se déforme uniquement, sans céder. Enzo s'écarte légèrement et m'enlace de ses bras puissants pour s'écraser contre moi avec un peu plus de vitesse. Il lâche enfin dans un bruit sourd.

Et de un. Le plus soft.

Enzo court reprendre sa place et se positionne dos à moi m'offrant une vue imprenable sur son postérieur. Ses mains agrippent le dossier et d'une œillade au-dessus de ses épaules, il vérifie que je le rejoins. Je pioche rapidement dans mon bac, avant de me précipiter vers mon coéquipier. Je place le ballon au niveau de ses fesses.

Sympa la position à mimer en pleine émission.

Je donne des coups avec mon bassin pour crever ce qui se trouve entre nous. Je suis la seule maître de cette manche, lui ne pouvant que subir mes accoups. Frustrée de ne pas parvenir à mes fins, mes doigts s'ancrent autour de ses hanches pour le maintenir fermement et me donner plus de stabilité.

— Heureusement que ce n'est pas toi le mec, me charrie Enzo.

Humiliée, je grogne de frustration et mon acharnement finit par payer.

Je crois que je préfère encore une épreuve sur l'eau plutôt qu'une épreuve comme celle-ci.

Pour le round 3, je m'allonge au sol, tandis qu'Enzo positionne le ballon sur mon entrejambe. Son regard intense me fixe quand il donne un coup de rein net et précis. L'air s'expulse du contenant déchiré et se répand dans l'atmosphère ambiante, qui s'est chargée d'une électricité toute autre. Pourquoi s'est-il mordu la lèvre quand le bruit sourd provoqué entre nos deux corps a retentit ? A quoi a-t-il pensé ?

Quatrième position, Enzo est assis sur sa chaise. Tandis que je m'avance, il me met au défi.

— Prouves moi que tu peux être aussi efficace que moi !

Le ballon sur le haut de ses cuisses, je me mets à califourchon sur lui. Provocante, le menton légèrement relevé, mes iris s'accrochent aux siens. Je m'appuie sur ses épaules musclées et d'un mouvement sec je simule un empalement sur mon membre en étouffant un cri que seule lui peut entendre entre mes lèvres pincées. Aucune chance que l'objet faisant office de barrière entre nos parties intimes ne résiste.

— Moi aussi, je peux être convaincante mais pourquoi toujours aller trop vite, lui chuchoté-je à l'oreille.

Ok, je me suis emballée et sa pique à réveiller en moi un désir dissimulé. Il veut jouer, on va jouer.

Notre duel de séduction pour montrer qui de nous deux mènerait la danse dans un lit, m'obnubile complètement. J'en oublie ce qui nous entoure, les caméras, les concurrents et profite simplement du plaisir grandissant dans mon bas ventre. Cette épreuve met le feu aux poudres.

Notre besoin de prouver à l'autre que nous ferions un bon parti ne nous suffit pas pour finir premier mais nous propulse cependant à la seconde place. Satisfaite de repartir avec quarante tickets, mais frustrée de louper le restaurant en amoureux des gagnants, je me demande quand même ce qu'il s'est passé dans mon cerveau pour avoir vrillé ainsi, et laisser mon corps et mon esprit de compétition prendre le dessus dans un moment pareil. Comment ai-je pu passer du sentiment de pure honte à celui de fierté ? Ce n'était que de fichus ballons de baudruche, qui ne reflètent absolument pas la réalité d'une partie de jambe en l'air. Pourtant, la moiteur de mon sous-vêtement me rappelle à l'ordre et m'informe que le manque devient insoutenable. Est-ce que les roues rouges de mon partenaire traduisent le même état d'esprit ?

Amour et Embûches [Sous contrat d'édition]Where stories live. Discover now