Samedi 17 mai 2025 - V2

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Essonne — samedi 17 mai 2025

Léna

J'enfile ma robe, souligne mon regard d'un trait d'eye liner, dépose une couche de mascara sur mes cils et de rose pailleté sur mes lèvres. Mes mains lissent le pan de mon vêtement, un dernier baiser séducteur à moi même à travers le miroir et me voila parée pour fêter dignement notre sélection.

— Enzo, tu es prêt ?

— Tu occupes la salle de bain depuis une heure, tu te fous de moi ?

— C'est toujours le même qu'on attend, me moqué-je.

Dix-neuf heures, c'est l'heure du départ, Enzo finit en vitesse d'enfiler son jean. Bon choix ! Léna détourne les yeux.

— Tu sais, ça ne se fait que dans les films ça ? taquiné-je Enzo tandis qu'il m'ouvre la portière.

— Ouais mais je me prépare pour l'émission, c'est juste un entraînement, ni vois rien de galant.

Pourtant, son clin d'œil et son sourire ravageur racontent autre chose. Après des mois de bataille, je découvre une autre facette de lui qui me séduit. Léna, n'oublie pas la règle sacrée.

— Tu permets qu'on change de radio ? Non, parce que la dernière fois que j'ai pris ta voiture, au secours mes oreilles.

— Tu as volé ma caisse alors qu'aucune fille n'a le droit de conduire titine et en plus tu as déréglé toutes mes stations radios.

— C'était rien qu'une minuscule vengeance ! Et titine c'est moche comme nom de bagnole. Tu pourrais faire plus viril !

— Je suis viril pour deux t'inquiète pas.

Et des images de lui accroché à son lit me reviennent en mémoire. Vite Léna, détourne le regard à travers la vitre, tu rougis.

La légèreté nous poursuit tout le trajet et c'est de bonne humeur que nous passons les portes du restaurant.

— Bichette ! hurle Chloé en me voyant. Ce n'est pas trop tôt.

— Prends toi à lui !

— Alors Enzo, on met du temps à se faire beau ?

— Vous n'allez pas vous y mettre toutes les deux ! proteste-t-il.

Tandis que nous échangions la bise avec Nathan et Eric, Chloé prend place parmi les deux hommes.

— Ceux-là tu me les laisses Léna, je peux ?

— Fais-toi plaisir, je ne mets mon véto que sur celui-ci, dis-je en attrapant le bras d'Enzo.

— Je vois que ça va mieux entre vous, intervient Nathan.

— Il faut bien qu'on fasse un effort pour l'émission, on doit gagner je te rappelle ! Hein Léna.

— Bien sûr c'est uniquement pour le jeu.

Pourtant, je n'en crois pas un mot. Il se passe quelque chose entre nous que je ne peux pas décrire. Je ne souhaite pas mettre de mots sur l'alchimie qui se crée. Fermer les yeux et jouer à l'autruche est une bonne solution tandis que je campe sur ma position: un enfant et uniquement ça.

— Félicitations pour votre sélection. Je suis contente pour vous. Mais bon, tu vas me manquer bichette.

— Toi aussi poulette, tu sais. Mais tu me suivras à distance.

— Ça c'est sûr, je ne louperais pas un seul épisode ! Fais gaffe Enzo, je te surveillerai ! Je cafterai tout à Léna à son retour !

— On fera de même avec Léna, t'inquiète pas mon pote, balance Nathan à Enzo.

— Elle est chelou cette meuf, elle ne mange même pas la croûte de sa pizza ! ajoute Eric à l'intention d'Enzo, tout en parlant de moi.

— Un peu spéciale, mais tu vas voir, elle va dire qu'elle n'a plus faim, et puis elle va bouffer toute la croûte qu'elle a mis de côté.

— Comment tu sais ça toi ? m'offusqué-je.

— Contrairement à ce que tu pourrais penser, je t'ai bien observé le premier soir au restaurant. C'est exactement ce que tu as fait.

— Putain Léna, mais il a retenu un truc pareil. Tu es sûre que tu veux pas plus qu'un sexe friend ?

Je m'étouffe avec mon verre d'eau, tandis que les deux hommes se marrent. Enzo, lui, me regarde pupilles brûlantes. Merci Chloé pour ce moment de gêne et de solitude. La sonnerie de mon téléphone sonne. J'en profite pour m'échapper.

— Comme par hasard, ça te sauve bien la mise ! C'est ton réveil pour la pilule ? Tu sais, tu peux la prendre devant nous, me taquine Enzo.

— Occupe toi de tes fesses !

— Tu es obligé de prendre ton sac ?

— Enzo, ton cul j'ai dit !

Je me dirige vers les toilettes. Mes mains, que je frotte frénétiquement pour enlever toutes traces de potentiels microbes, moussent sous l'effet du savon. Mon regard dévie vers le miroir. Pourquoi il y en a-t-il toujours un au-dessus des lavabos dans les toilettes ?

Génial Léna ! Enzo ne va pas te louper après ça !

Mes joues sont encore rouges de la gaffe de ma meilleure amie. J'arrache quelques serviettes et ouvre une cabine de libre. Je protège ma paume avec le papier, histoire de ne pas récupérer quelques bactéries au passage. Je ne suis pas psychorigide la dessus, mais vu ce que je m'apprête à faire, les précautions sont de mise.

Vivement que je n'ai plus à faire ces satanées piqûres. 

Amour et Embûches [Sous contrat d'édition]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن