Souls of Alphas

Un message bien sanglant...

     Stephen m'avait invitée. Malgré le fait que je sois surprise, j'étais excitée comme une puce. Moi, la nouvelle inconnue du lycée, moi qui venais d'essuyer l'attaque d'un loup... Moi à qui il venait de dire tellement de choses bizarres... à la fin du cours, Stephen disparu. Normalement, nous avions la deuxième heure ensemble, mais il comptait visiblement sécher. Tant mieux. En sortant du cours, je rejoignis Ronan pour notre dernière heure. Il me souriait, mais je voyais dans ses yeux qu'il y avait quelque chose qui clochait. 

- Qu'est-ce que tu as? lui demandai-je, inquiète.

- Eh bien... Tu sais, pour le Bal de Glace... J'aimerais y aller avec une fille, mais je ne sais pas comment elle prendrait mon invitation.

- Avant tout, tu sais comment tu veux qu'elle la prenne?

- Ben justement, non... Je suis pas sûr. 

- De toute façons, tu as encore le temps avant de te décider... Et moi aussi, rajoutai-je pour moi-même.

    Il me regarda de façon significative. Accouche, semblaient dire ses yeux. Je ne savais pas si je devais lui dire... Et puis oui, pourquoi lui mentirai-je? Je n'étais pas stupide.

- Stephen m'a demandé de l'accompagner au Bal...

    Il ouvrit de grands yeux. Puis, ceux-ci redevinent à la normale et il semblait fâché. Pourquoi? Après tout, il traînait avec Stephen. 

- Et tu as accepté?

- Non... Pas encore.

- Donc tu vas le faire.

- ça dépend de si quelqu'un d'autre me le demande.

     Par quelqu'un d'autre, j'entendais lui. Je ne savais pas s'il l'avait compris, mais ses yeux semblaient s'être calmés. Il se détendit et nous entrâmes en silence dans la salle de classe. Je lui racontai en détail ce qu'il s'était passé alors que le prof tardait à arriver. Puis, la porte s'ouvrit brusquement, et il entra, en catastrophe. 

- Corinne Brown. La police est là... C'est urgent.

     Je sursautai. Avaient-ils trouvé quelque chose d'autre? Je me levai comme un automate, attappai mon sac et sortit rapidement, suivie du prof qui rassura les autres sur le fait que je n'avais commis aucune infraction. Je marchai rapidement, toujours talonnée par mon professeur. à la sortie de l'école, je trouvai une voiture de police dans laquelle je m'engouffrais tandisque le chef de police me saluait.

- Corinne, ce matin nous sommes allés faire une ronde chez toi. Ton père nous a donné l'autorisation de fouiller ta chambre. Ne t'inquiète pas, nous n'avons pas... pas trop violé ton intimité. Mais nous avons découvert un message codé contre ton miroir... Il a été signé avec du sang. Animal, le sang. Ton père ne voulait pas te le dire par peur de t'inquiéter... Mais il a finit par accepter. 

    Je restai silencieuse, bouche bée. Je ne demandai pas en quoi consistai le message, je le verrais bien moi-même. Ce n'était pas cela qui m'inquiétait. Quand, ou comment avait-il pu laisser un message chez moi? Et surtout, qui était-ce? Etait-ce l'homme de la forêt? Plongée dans mes pensées, j'en ressortis pour poser quelque questions:

- Le sang était... frais?

- Oui, il dégoulinait encore. Si nous étions venu quelque minutes plus tôt, nous aurions pu savoir de qui il s'agissait... Désolé, Corinne. Au fait, as-tu eu un rapport particulier avec le grec?

- Ma mère le parlait couremment et nous enseignait beaucoup de choses, à mon père et à moi.

    Il hocha la tête, et nous arrivâmes enfin. Je sortis de la voiture, claquai la portière et montai à l'étage, passant devamt plusieurs policiers qui durent me reconnaître car ils me laissèrent passer. Arrivée dans ma chambre, je regardai directement mon miroir. Il y avait inscrit un message sanglant:

"κορίτσι, άλφα λύκος, choisis, et vite... La mort n'attend pas. Je n'attendrai pas."

    Choisis, choisis, choisis! Mais que devais-je choisir, à la fin?! Qu'est-ce que tout cela signifiait? D'abord mon cauchemard, puis l'étrange chant provenant de la forêt et maintenant ce message sanglant sur mon miroir... Je sentis des larmes de rage couler le long de mon visage. Mon père me prit dans ses bras par derrière, et je me laissai aller. Pourquoi avions-nous déménagé? Je préférais de loin être superficielle que d'affronter tout cela... 

- Corinne, il faudra que l'on parle ce soir...

      κορίτσι, άλφα λύκος. Jeune fille, la signification de Corinne en grec. Et Louve Alpha. Pourquoi tout me ramenait aux loups? Peut-êre était-ce simplement quelqu'un qui me faisait une  blague... Une blague extrémement cruelle. Mais une blague. C'était tout ce que j'espérais.

      Pourquoi, pourquoi devais-je subir tout cela? N'avais-je pas suffisemment à gérer avec l'assassina de ma mère? S'en était trop pour moi. Je me retournai et enfouis mon visage dans le thorax de mon père. Les policiers restèrent à une distance respectueuse. L'un d'eux finit par nous séparer, gentillement, mais fermement, en disant d'une voix forte:

- Et nous avons retrouvé votre stylo. Il était dans la forêt. Nous avons suivi les traces du loup, et il était en haut d'un rocher, à côté d'un cerf. C'était ce cerf qui a... servi à délivrer ce message.

    Où est-ce que tout cela me ménerait? De quoi voulait me parler mon père? Pourquoi tant de coïcidences me faisaient penser à des loups-garous?