Souls of Alphas

Re-enlèvement

   Il était là, à nouveau, mais seul cette fois. Il alla s'accouder au comtoir, et je lui demandai d'une voix désinteressée:

- Qu'est-ce que je te sers?

- Ce que tu as de meilleur, soupira-t-il. 

     Je n'avais pas l'habitude d'être au bar. Mon élément, c'était la salle. Je lui servis la bière pression qui avait le plus de succès et allai m'occuper des autres clients. Ils commandaient, décommandaient... Je ne m'énervais pas, préférant les laisser et être au dessus d'eux. Ils sentaient l'alcool à des kilomètres. Je leur amenai donc leurs boissons sur mon plateau et allai vers d'autres clients. Ce fut ainsi toute la journée. Jusqu'à ce qu'on groupe de policiers ouvre la porte. Un silence relatif se fit entendre. Je m'approchai d'eux.

- Je peux vous aider?

      Ils me regardèrent, appréciant de toute visibilité ce qu'ils voyaient, et le plus jeune me répondit:

- On peut voir votre carte d'identité?

      J'allai chercher mon sac à main, ouvrit mon porte monnaie et en sortit ma carte d'identité. Je la leur amenai. Ils la regardèrent, visiblement surpris. Pourquoi voulaient-ils ma carte?

- Où est mr Porter?

- Il se sentait mal, ce soir. J'ai pris la relève. Je suis sa serveuse.

       Ils hochèrent la tête, peu convaincus. Puis, ils repartirent aussi vite qu'ils étaient venus. Je ne savais pas ce qu'ils étaient venus faire. Peut-être simplement une tournée ordinaire. Je haussai les épaules et mis la musique un peu plus fort. Les gens recommencèrent à parler, d'abord doucement, puis plus fort. Je me dirigeai vers le comptoir pour remettre ma carte d'identité dans mon porte monnaie, que j'avais laissé sur mon sac, quand je me rendis compte qu'il n'était plus là. Je me figeai, surprise. Puis, j'ouvris mon sac, espérant l'y découvrir. Il n'y était pas. Je vérifiai chaque endroit possible et imaginable, mais sans succès. Je commençai à paniquer. Il y avait ma carte de banque, et elle était toujours au nom de Corinne Brown, à l'intérieur. Frustrée, je regardai sur le comptoir, et je le remarquai enfin... dans les mains de Jace. Il l'avait ouvert et regardai, discrètement, son contenu. Ses voisins, trop bourrés, ne remarquaient rien. Je m'approchai à grand pas de lui et tendis la main, furieuse. Il releva la tête, un petit sourire victorieux aux lèvres. J'hésitai à le baffer mais me retins. Il n'avait pas encore vu la carte. Je m'élançai au dessus du comptoire pour le récupérer, mais rien n'y fit: il s'éloigna de quelques centimètres en rigolant doucement. J'avais l'impression d'avoir commis une grosse bêtise. Il sortait les cartes une à une, comme s'il cherchait quelque chose. Et il le découvrit enfin. Mais il n'avait pas sorti ma carte. Seulement le billet que j'avais payé avant, dans l'après midi. Un café. Chez Cloud's. Il me le montra.

- Ok, j'avoue. Je prends des cafés à la concurrence. Rends-moi mon porte-monnaie maintenant!

- Mais bien sûr, mademoiselle Thorne, fit-il. Il souriait. Il allait me le donner quand il changea brusquement d'avis et le revrit pour regarder la carte postale. Le compte avec mon argent épargné. 

- Ou devrais-je dire, Corinne?

       Je rageais. Il m'avait découverte. Comment pouvait-il être sûr de ce qu'il allait trouver dans ce porte-monnaie? Je ne voyais aucune issue praticable. La seule était derrière lui. Je pris mon plateau et allai chercher les bières vides. Puis, je pris leurs commandes et les amenai. Jace ne me quittait pas du regard. Je le sentais sur moi à chaque seconde. J'avais l'impression qu'il pouvait m'enlever cette nouvelle vie en un clin d'oeil. Pourtant ce n'était pas aussi simple. Il n'avait, outre cette carte, aucune preuve. Il avait le contrôle sur tout, et ça m'énervait encore plus. Quand tous les clients furent servis, je m'approchai de lui et lui demandai, hargneuse: