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Chapitre vingt-quatre : "Je me soucie de toi."

Je me réveille en sursaut lorsque le bus s'arrête. Je suis devenue tellement habituée à dormir quand le conducteur conduit que chaque fois qu'il s'arrête, je me réveille. J'attends que le bus de la tournée se remette en marche, mais il ne le fait jamais.

Je me retourne sur le petit lit et j'essaie de retrouver le sommeil. Mais au bout d'un moment, je sais que je n'y arriverais jamais. Mon esprit est à des kilomètres de là, ayant désespérément besoin du bruit du bus pour me rendormir.

À présent, je pense que le conducteur est devenu trop fatigué et qu'il a décidé de prendre quelques heures de sommeil.

En regardant mon téléphone, je soupire en voyant que Carter ne m'a toujours pas rappelée. En me réveillant ce matin avant de retourner dans le bus, j'ai essayé d'appeler Carter, mais il n'a jamais décroché. Tout au long de la journée dans le bus, je lui ai envoyé des messages qui n'ont jamais reçu de réponse.

Il devait être occupé. Probablement à faire la promotion de son nouveau film avec Lia. Mais au fond de mon esprit, je ne peux pas m'empêcher de me demander si Lia n'a jamais voulu se venger de moi. Et si elle voulait sortir avec Carter pour me rendre la pareille ?

Je chasse ces pensées hors de ma tête et je referme à nouveau les yeux.

La prochaine étape de notre tournée est à Hershey, en Pennsylvanie. C'est un long trajet, mais j'aime les longs voyages. La mauvaise partie de tout ça est de partager le bus avec les garçons. Il n'y a pas de place ni d'intimité.

Tomber sur Harry est donc inévitable. Il évite autant le contact visuel avec moi que je l'évite avec lui.

Je peux à peine entendre un faible bruit sonore. Immédiatement, je me retourne là où est mon téléphone en étant si sûre que c'est Carter qui me rappelle. Mais la déception me frappe quand je vois que je n'ai pas de nouvelles notifications. Ça ne vient pas de mon téléphone, mais de celui de l'un des garçons.

"Allô ?" quelqu'un gémit d'une autre couchette.

Je ne peux pas m'empêcher d'écouter la conversation.

"Comment tu as fini près de lui ?" questionne-t-il d'une voix faible.

La voix d'Harry semble inquiète, fatiguée et furieuse à la fois, ce qui me donne seulement envie de savoir qui est sur l'autre ligne.

"Mais déjà pourquoi tu lui as répondu ?!" Harry grogne encore plus fort. Maintenant je peux l'entendre sortir de sa couchette. Je l'imagine en train de mettre un pantalon et une chemise, sachant qu'il ne dort qu'en caleçon.

Avant qu'il ne puisse dire autre chose, j'entends la porte du bus de tournée s'ouvrir et se refermer immédiatement après. J'ouvre les rideaux près de couchette pour voir si Harry est encore près de l'extérieur et, comme je m'y attendais, il n'y est plus.

J'essaie de me forcer à refermer le rideau et à fermer les yeux, mais je ne peux pas. Au ton de la voix d'Harry, je ne sais pas à quoi m'attendre et étant donné que c'est le milieu de la nuit, c'est encore pire dans mon esprit.

Je sors rapidement de ma couchette aussi silencieusement que possible pour que personne ne puisse m'entendre et je me dirige vers la porte du bus. Sachant qu'il fait probablement froid dehors, je prends le premier pull que je peux trouver dans l'obscurité. En arrivant à la porte, je jette un coup d'œil au visage d'Harry par la fenêtre. Il continue à parler à quelqu'un au téléphone, toujours visiblement encore frustré.

J'ouvre la porte, laissant le vent froid souffler contre moi. Après avoir fermé la porte derrière moi, je regarde Harry de nouveau. Il porte un jean bleu et une chemise blanche avec des boutons qui n'est pas du tout boutonnée, montrant tous ses tatouages ainsi que le peu de muscle qu'il a. Mes yeux se déplacent de haut en bas jusqu'à ce que mes yeux atteignent enfin les siens.