Chapitre quarante : "Fous le camp."

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Silence.

Le trajet en voiture jusqu'à la maison de Louis se fait en un pur silence. Je jette un coup d'œil à Harry qui est au volant, mais ça ne dure que deux secondes avant que je ne regarde ailleurs.

Je tiens mon blouson en cuir sur mes genoux, dans l'espoir qu'il me détende, mais c'est inutile.

Pas un mot n'a été dit depuis qu'il m'a embrassée à l'extérieur du bar. J'attendais une explication alors que nous courions vers la voiture, mais au lieu de cela, Harry est resté silencieux jusqu'à maintenant, ignorant mes regards sur lui.

Je veux qu'il me dise quelque chose, n'importe quoi.

Harry gare la voiture devant la maison de Louis et éteint le moteur. Aucun de nous ne bouge d'un pouce. L'air autour de nous ne fait que devenir plus épais. La seule chose que je peux entendre est nos respirations.

"Pourquoi tu as fais ça là-bas ?" Je lui demande.

"Fais quoi ?" soupire-t-il.

"M'embrasser devant tout le monde." Je lui dis.

Harry ne me répond pas immédiatement. Au lieu de cela, il passe ses doigts dans ses longs cheveux bouclés et détourne le regard de moi. Même si ses yeux fixent le bout de la rue, son esprit est ailleurs.

"C'est ce que tu voulais, non ?" Il me lance un regard furieux avant d'éviter le contact visuel avec moi.

"Pourquoi tu penses ça ?" Je lui lance un regard noir en retour.

"Ça en avait juste tout l'air au bar. Tu te comportais vraiment comme une garce." crache-t-il.

Je connais trop bien Harry pour savoir ce qu'il tente de faire. Il essaie de me faire sentir comme une merde pour que le vrai problème ne soit pas soulevé.

"Je n'ai pas agi comme une garce ! Tu t'es comporté comme un crétin toute la soirée ! Tu es différent depuis que je suis venue dans ta chambre ce matin !" Je lui crie dessus.

Maintenant, ses yeux rencontrent vraiment enfin les miens. Il a l'air irrité, furieux, nerveux, un mélange de tout.

"C'était quoi ce coup de téléphone ?" Je lui demande en me souvenant qu'il m'a dit qu'il était au téléphone avec Jess. Mais quelque chose cloche, tout cloche. Je commence à penser que ce coup de fil n'était même pas été avec Jess.

"Ça ne te regarde pas, Cailin !" Il grogne alors que sa prise se resserre autour du volant.

"Même si tu n'agis pas comme si tu l'étais, tu es mon petit ami, donc si ça me regarde." Je secoue ma tête.

"Alors, tu dois être heureuse que le monde entier sache maintenant que nous sommes ensemble. Tu vas avoir toute l'attention que tu voulais." Il soupire.

"Pardon ?" Je le foudroie du regard.

"Tu as entendu ce que j'ai dis." me répond-il en détournant encore le regard.

Ses mots durs me frappent encore. Il sait combien ses mots sont parfois blessants et pourtant il les dit toujours. Il le fait sans jamais éprouver de remords. Personne ne mérite ça. Je ne mérite pas ça...

"Tu sais quoi ?" Je lui dis en remettant ma veste en cuir noire.

"Quoi ?" grogne Harry.

"C'est fini entre nous. J'en ai marre que tu me traites comme de la merde. Tout ça est terminé. Tu dis des choses sans réfléchir et tu sais quoi, Harry ? Les mots font mal. Ce n'est pas juste pour moi. Je mérite mieux que ça !" Je lui crie dessus.

Les yeux d'Harry rencontrent les miens à nouveau. Mais cette fois, ils sont différents. Pendant un bref instant, je ne vois dans ses yeux que du désespoir. C'est le genre de regard qu'il a quand il sait qu'il a encore une fois tout gâché, où il a encore une fois tout perdu, où il se sent une fois de plus déçu et abandonné. Après ce désespoir, vient la tristesse, puis vient sa colère.

"Sors !" Il aboie.

Sous le choc de sa parole dur, je reste figée sur le siège passager.

"Je t'ai dit de sortir de cette putain de voiture !" Il me crie dessus.

Après quelques secondes pendant lesquelles je n'ai pas répondu ou n'ai pas bougé, sa main passe devant moi et m'ouvre la porte pour que je puisse sortir encore plus rapidement.

"Fous le camp." Il m'ordonne.

Cette fois, je le fais. Cette fois-ci, je saute de la voiture en larmes. Je claque la portière et je lui hurle dessus à travers la fenêtre ouverte : "T'es qu'un putain d'idiot, Harry Styles ! Tu ruines toutes les relations que tu as avec les gens. Tu fais du mal à tous ceux qui t'aiment !" Je lui crie dessus avec des larmes coulant sur mon visage.

Harry me regarde pendant quelques secondes sans dire un seul mot. J'ai besoin qu'il me dise quelque chose, une réponse simple. Au lieu de ça, il redémarre la voiture et part. Je regarde la voiture disparaître dans l'obscurité de la nuit, me laissant seule en larmes, une fois de plus.

Je remonte lentement l'allée en essayant d'essuyer mes larmes, mais c'est inutile, d'autres larmes continuent à s'échapper. Je suis fatiguée de pleurer à cause d'Harry. C'est fini et d'une certaine manière, ça me fait encore plus mal.

Quand Harry est-il devenu une personne si essentielle dans ma vie ? Quand est-il devenu si important pour moi au point que j'en ai mal physiquement de le laisser partir ? Je tiens ma veste en cuir encore plus fermement alors que je monte les escaliers dans la maison silencieuse. J'essaie de faire de mon mieux pour ne pas faire de bruit, en espérant que personne ne me surprendra avec des larmes qui coulent sur mon visage.

J'arrive dans ma chambre et je vois quelqu'un d'autre dormir dans le lit. Je soupçonne qu'il n'y avait plus de lits dans la maison et la mère de Louis a pensé que nous serions dehors toute la nuit. Maintenant, je n'ai plus d'endroit pour dormir.

À ce moment-là, tout ce que je veux, c'est partir. Je veux quitter l'Angleterre. Je veux récupérer mes affaires et prendre un vol. Mais en ce moment, nous sommes au milieu de la nuit, ça me semble donc impossible de faire quoi que ce soit pour l'instant.

Je fais le tour de la pièce sur la pointe des pieds, en ramassant rapidement mes affaires et en partant avant que quelqu'un ne me remarque. Je les ramène dans la chambre d'Harry en sachant qu'il ne reviendra pas pour la nuit. Je les pose dans le coin de la pièce et je ferme rapidement la porte derrière moi.

Je m'assois sur le plancher et je mets ma main contre mes bras. J'ai besoin de me ressaisir. Je suis mieux que ça. Je n'ai jamais été le genre de fille qui agissait ainsi à cause d'un garçon stupide. Je suis la fille qui se moquait des autres filles qui se comportaient comme ça.

Le karma est une garce.

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