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Chapitre vingt-huit : "C'est un meilleur acteur que ce que quiconque pensait."

Je griffonne quelques paroles en laissant sortir tout ce que je ressens. C'est mon évasion de la réalité et je ne veux pas en sortir.

Je termine la chanson que j'ai commencé à écrire hier soir et j'attends. J'attends qu'Harry revienne pour terminer les chansons avec lui. Lui et moi avons écrit quelques nouvelles chansons aujourd'hui, mais sans inclure celle que j'ai entre les mains. Celle-ci a été écrite pendant son absence, alors que j'étais seule. Harry m'a étonnamment soutenue au cours de ces deux dernières semaines. Ce n'est pas que je ne pensais pas qu'il me soutiendrait, mais je ne pensais pas qu'il serait si bienveillant à mon égard.

Harry a été à mes côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, en ne laissant jamais de personnes malintentionnées se mettre en travers de mon chemin. Comme je ne peux pas retourner directement sur scène à cause de mon opération, tous les concerts ont été annulés jusqu'à ce que le médecin m'autorise à reprendre le chemin de la scène. J'ai tenté de convaincre les garçons de continuer sans moi, mais ils ont refusé.

Le label est furieux de toute cette situation parce qu'ils savent que ça signifie une perte d'argent. James a tiré quelques ficelles et a convaincu le label de simplement reprogrammer certaines dates au lieu d'annuler toute la tournée. Dans mon esprit, je sais que le label commence à regretter de m'avoir engagé dans le groupe, je ne fais que causer des problèmes. La pensée de tout abandonner m'a traversé l'esprit, mais ça voudrait alors dire que je devrais abandonner tous les garçons et je ne suis pas préparée à ça.

Je lève les yeux pour voir le garçon aux boucles sombres faire son apparition.

"Tu as fini la chanson ?" Harry sourit à moitié.

Je hoche la tête en tenant le carnet contre ma poitrine.

"Écoutons ça." dit-il.

"Je ne veux pas la chanter devant toi." Je lui avoue.

"Pourquoi ça ?" me demande-t-il.

"Cette chanson me fait paraître tellement vulnérable et je pense que tu m'as vue de cette façon trop souvent." Je lui explique en haussant les épaules.

Le regard dans ses yeux est doux. Le même regard qu'il me porte depuis deux semaines. Je n'ai toujours pas décidé pas si c'est un regard bienveillant ou uniquement un regard de pitié. J'espère que c'est un regard bienveillant parce que j'en ai assez que beaucoup de personnes me regardent désormais avec pitié. J'ai du mal à distinguer, car Harry n'est pas quelqu'un qui a beaucoup de regards différents.

"Tu n'as pas à t'inquiéter de ça avec moi, tu sais que je me soucie de toi." Il esquisse un sourire.

"Merci." Je lui réponds en souriant à moitié.

...

Quitter le studio est un cauchemar. Depuis que l'histoire est sortie à propos de Carter qui me battait, les paparazzis sont devenus fous autour de moi et des garçons. Je déteste les caméras dans mon visage et la façon dont ils forcent en s'approchant de moi. C'est comme une intrusion, émotionnellement douloureuse.

Ils crient des questions, se poussent les uns les autres juste pour tenter de me filmer dans mon pire moment. À cause de tous mes bleus, je me couvre autant que possible, même en portant un foulard sur le visage. Malheureusement pour moi, ils ont réussi à prendre une photo de moi dans le hall de l'immeuble, un cliché parfait de ma lèvre cassée et de mon œil au beurre noir.

Hormis ça, les photos de mes bleus et de mes blessures, tirées du rapport de police, ont été dévoilées, rendant ainsi mon visage présent sur tous les tabloïds. À cause de ça, tout ce que je veux, c'est rester cachée, au moins pendant un certain temps. Les garçons craignent que je fasse une dépression et je ne peux pas les en blâmer. Tout ce que je veux, c'est rester à la maison et ne parler à personne d'autre qu'eux.