Welcome to my Life - Tome 2 - Senior Year

Un homme bien

Mon père m'attendait dans la cuisine. Il chantait de sa belle voix grave.

-Bonne journée mon trésor ?

-Pas vraiment non. Paul est chez Sophie. Il s'est fâché avec ses parents et Line lui a dit que s'il n'était pas content, il devait partir.

-Quoi ? Oh mince. Comment va-t-il ?

-J'ai besoin de savoir une chose et je sais que tu es la seule personne qui le saurait... est-ce que Ben a trompé Line ? Parce que Paul et Marc en sont persuadés et ils sont tellement en colère contre lui que ça a mené à cette situation. Alors j'aimerai savoir si y'a un fondement ou pas...

Mon père cessa de couper les fruits pour le crumble et me fixa les yeux écarquillés.

-Non. S'il y a bien une chose que je sais c'est que Benjamin place la fidélité au dessus de tout. Je sais que parfois dans une vie de couple il y a des moments difficiles, de doutes et non. Ben n'a jamais trompé Line. Il la vénère. Et en plus de ça, il me l'aurait dit. Pourquoi les garçons pensent ça ?

Je lui racontai toute l'histoire et mon père poussa une exclamation.

-Oui, la secrétaire nympho. Elle lui a fait du rentre dedans pas possible, il en était mortifié le pauvre. Il avait peur qu'elle véhicule des idées d'harcèlement sexuel ou quelque chose dans le genre. Elle avait couché avec un collaborateur junior de Ben et visiblement elle voulait pécher un plus gros poisson. Il en a parlé à Eric qui lui a conseillé de la renvoyer avec des indemnités conséquentes. Il a appris qu'elle s'était marié avec une vieux de Beverly Hills. Et je le sais parce que moi aussi, elle m'a dragué un jour de manière très insistante et désagréable. Apparemment, l'idée de se taper un homme riche lui plaisait beaucoup. Alors, je pense que Marc a dû voir son père entrain de la repousser et il a cru autre chose. C'est... assez classique mais il a été blessé alors il n'a pas voulu en reparler. Je vais prévenir Benjamin.

-Non. S'il-te-plaît. Il va savoir que ça vient de moi.

Mon père prit ma main entre les siennes et la caressa.

-Je ne peux pas laisser Paul souffrir pour une histoire qui n'existe pas. Et je ne peux pas non plus laisser Benjamin être en froid avec ses garçons alors qu'il les aime plus que tout. Surtout Paul.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? Il fait une préférence entre ses enfants ?

Mon père soupira et abandonna sa préparation pour s'asseoir à côté de moi sur un tabouret du bar.

-Je ne sais pas si Paul le sait, aussi je te demanderai de rester très... discrète sur le sujet mais... Quelques mois après la naissance de Marc, Line est retombée enceinte et elle a fait une fausse couche à trois mois et quelques. Elle est arrivée aux Urgences pendant que j'y étais, c'est comme ça que je l'ai su. Elle a eu tout un temps de passage à vide et un jour quand Benjamin est rentré elle n'était plus là. Elle avait laissé un mot pour dire qu'elle avait besoin de temps parce qu'elle souffrait trop et elle lui demandait de ne pas venir la chercher.

-T'es sérieux ? Mais elle est partie combien de temps ?

-Six mois. Benjamin a assuré seul son rôle de parent et son métier. Et pas une seule fois pendant cette période où il ne savait pas où était sa femme, si elle allait revenir ou si elle allait lui envoyer les papiers du divorce, il ne l'a trompé. Pas une seule fois. Il a repoussé toutes les avances qu'on lui a faites. Il était persuadé qu'elle lui reviendrait. Il savait qu'elle était en vie parce qu'elle parlait à Elena de temps à autres. Mais il l'aimait tellement qu'il était impensable pour lui de coucher avec une autre femme.

-Mais elle est revenue et ils ont repris le vie comme ça sans encombre ?

-Pas sans encombre. Mais il lui a pardonné de l'avoir laissé tout seul, d'avoir loupé les premiers instants de vie de Marc, de ne pas avoir donné de nouvelles. Je crois même qu'il l'a aimé encore plus qu'avant si c'était possible. Et Paul lui est arrivé après ça. Un bébé en bonne santé, un bébé d'un amour renouvelé. Il l'aime d'autant plus qu'il est la preuve que la foi inébranlable en l'autre existe. Benjamin est un homme formidable. Je suis beaucoup trop vindicatif mais lui... il a assimilé la notion de pardon plus que n'importe qui de ma connaissance. Je n'ai pas pardonné à mon père d'être parti, alors je l'aurais pas pardonné à ma femme de m'avoir fait un coup pareil avec un bébé sur les bras. Alors, je vais le dire à Benjamin. Il va se rendre chez les Harper et rassurer son petit garçon. Vous avez beau... grandir, vous avez beau faire des choses qu'on ne cautionne pas, mais vous resterez toujours nos petits bébés. Apporte moi mon téléphone s'il-te-plaît.