Chapitre 4

12.9K 815 140
                                    

                    

Ce soir-là, il me donna effectivement son adresse après m'avoir envoyé une invitation sur facebook. Mes parents furent ravis de savoir que j'étais invité chez un "ami", quand bien même c'était pour un travail. Pour eux, je m'intégrais et c'était très bien. Je ne voulais pas briser leurs illusions sur la vraie nature de ma relation avec Iliès, alors je me contentais de hocher la tête. Selon eux, je pouvais même dormir chez lui si je voulais. Non merci ! Mes vagues espoirs pour qu'ils m'interdisent d'y aller étaient donc réduits en cendres. Bon, ça n'était pas si terrible, si ?

Le lendemain, vendredi, Iliès ne m'adressa même pas la parole si bien que je crus qu'il avait oublié notre rendez-vous. Je m'en réjouissais jusqu'à ce que lors du dernier cours (maths), au moment de la sonnerie :

-Eh Marguerite !

Et merde. Je fis semblant de ne pas entendre juste pour le plaisir de le voir galérer. Mais il n'eut aucune peine à m'attraper par le bras alors que je sortais :

-Oublies pas que tu viens demain hein ! 15h ça te va ?

-Mince, moi qui voulait te poser un lapin, marmonnais-je.

-Hein ?

-Laisses tomber, et t'inquiètes je serais là.

-Nickel à demain...

Il était capable d'être gentil et poli ?

-...petite fleur des champs ! 

Et il partit en ricanant. Je retirais quoi que ce soit de gentil que j'ai pu penser à son sujet. Ce gars était vraiment l'incarnation de la peste (la maladie, celle qui nous ronge et que l'on déteste sans pouvoir s'en débarrasser).

Je rentrai chez moi et relus la pièce que j'avais déjà terminée la semaine dernière. Je résistai à l'envie de préparer un plan de travail pour l'exposé de demain, et je finis par me coucher, en essayant de me convaincre que tout se passerait à merveille.

Le lendemain matin, je préparais une affiche, des feuilles de brouillon (au cas ou il n'aie vraiment rien chez lui), un carnet pour noter des idées et une trousse basique, remplie de ce qui caractérise une trousse en général.

Je partis de chez moi à 14h pile. Selon ce que j'avais calculé, avec le GPS sur mon portable et les indications de google maps, je mettrai une demi-heure à pied pour me rendre chez lui. Mais je préférais partir en avance, et marcher lentement pour réfléchir à un peu tout, regarder les vitrines, etc. Flâner était le bon verbe. 

Je sonnais chez lui à 14h45, avec l'espoir que ça serait super. Qui sait, si nous devenions amis, je serais peut-être plus populaire ? Mais ça ne devait pas me motiver, c'était stupide et je le savais.

-Je savais que tu serais en avance ! Allez entre vas-y ! fit-il de son visage rieur.

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Where stories live. Discover now