Chapitre 32

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Sport. Course d'orientation. Binôme, Iliès Aladawi. Ces informations me tournaient dans la tête inlassablement, et j'avais du mal à me concentrer sur des choses simples comme mettre du dentifrice rouge et blanc sur ma brosse à dents bleue. Tiens, bleu blanc rouge. Le drapeau français. J'arrivais au lycée sans même savoir comment, tant je me demandais comment seraient ces deux heures.

Pierre me proposa de me mettre avec lui, mais le prof, qui veillait apparemment, me rappela que je devais me mettre avec Iliès. J'arguais qu'il n'était pas là, le prof rétorqua qu'il arriverait en retard. Bien sûr, il eut raison et 7 minutes plus tard, Iliès tenait la carte et moi, les indications.

-Ça va ta lèvre ?

-Ah oui ça va merci.

Un silence.

-Et toi avec Martin ?

-On s'est réconciliés.

-Ah ok.

Un nouveau silence. Il se tourna vers moi.

-Viens, dans le bois y'a un endroit tranquille.

Je le suivis.

Une fois qu'on y fut, il parut se détendre.

-Pour hier, désolé. Je pensais pas qu'il voudrait se venger, on en a parlé et je pense qu'il te laissera tranquille.

-Ah, cool.. Au fait il paraît que tu "tabasses des petites merdes comme moi sans poser de questions" ? Ça t'arrive souvent ?

Je n'avais pas l'intention d'être agressif, mais c'était venu tout seul.

Il se passa la main dans les cheveux, signe qu'il était gêné. Mauvais signe.

-Non, mais genre.. en fait, des fois, Martin ou Farid avait besoin de régler des comptes, et je marche toujours avec eux. C'était pareil pour moi, on se soutenait toujours et c'est pour ça qu'il a mal réagi hier.

-Ah ok, je m'excuse d'avoir été l'exception alors ! ironisais-je.

-Non, mais là je sais qu'il avait rien à te reprocher, donc bon.

-Et qui te dit que c'était pas la même chose pour les autres ?

-En tout cas, on s'est calmé, je t'assure. Et je t'ai défendu, je le laisserai pas te tabasser sans raisons, beau gosse. Tu m'excuses ?

Je soupirais. J'aurais voulu lui poser d'autres questions, mais ça n'était pas le moment.

-Bien sûr, crétin !

Il sourit, et sa bonne humeur revint. Il passa les deux heures à me faire rire et alors qu'on rentrait à la fin du cours, il m'attrapa par le bras.

-Ça te dirait de venir dormir samedi soir ?

-Ah euh... ouais pourquoi pas !

-Cool et puis on pourrait en profiter, t'sais, pour réviser le français et tout...

Il se passait les mains dans les cheveux. Mon dieu, ses cheveux me rendaient dingue. Il n'y avait pas d'explication rationnelle.

-D'une pierre deux coups, résumais-je.

-Ouais voilà !

J'adorais quand il était gêné. Mais bientôt, Farid et Nancy nous rejoignirent et il changea d'attitude, en se vantant, comme d'habitude. Même si Farid me jetait des regards mi-méfiant mi-intrigué, je crois que Nancy m'avait adopté. Fidèle à elle-même, elle souriait en se moquant gentiment d'Iliès.

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Onde histórias criam vida. Descubra agora