Chapitre 37

9K 599 293
                                    

-Tu as eu 16,5 donc tu as droit à ta récompense...

-On dirait que tu parles à ton chien !

-Ne me tends pas de perche pour faire de blagues perverses !

J'écarquillais les yeux. Ça n'était pas du tout mon but !

Il se passa la main dans les cheveux, puis tout d'un coup, il m'attira à lui et il m'embrassa, un peu timidement, ce qui était une première, puis nos corps prirent le dessus. Il me cala la nuque de sa main gauche, et passa la droite dans mon dos, au niveau de mes hanches. Je sautais, sans détacher ma bouche de la sienne, et j'enroulais mes jambes autour de son torse, tout en continuant à l'embrasser et à lui caresser les cheveux.

Je n'aurais jamais cru que ce serait aussi grisant de l'embrasser devant tout ce monde. J'avais l'impression d'être vivant, d'arrêter enfin de me cacher. Je me doutais qu'on devait nous regarder, mais aucune importance.

Bientôt (trop tôt), il se détacha. La façon dont il me regardait me clouait sur place. Puis, comme si on avait décidé ça depuis longtemps, il m'entraîna vers le macdo le plus proche, et on commanda. On ne parlait pas, comme dans une sorte de rêverie. A la fin du repas, alors qu'on s'était posés sur un banc, je lui demandais :

-Au fait, ça s'est passé comment ta soirée de jeudi soir ?

-Ben, en fait, je me suis fais chier ! Même avec l'alcool et l'herbe, j'ai pas passé une si bonne soirée.

-Pourquoi ?

-T'as remarqué que je t'avais évité toute la semaine ?

Je plissais les yeux. Alors, ça n'était pas qu'une impression. Il passa la main dans ses cheveux. Qu'est-ce qu'il allait encore m'avouer cette fois ?

-Je me suis rendu compte, genre carrément, que j'avais envie de passer tout mon temps avec toi, et je me suis dit que c'était flippant, que vu que tu sais, on aura jamais vraiment d'histoire, enfin... Bordel, je m'enfonce, non ?

Je ne répondis pas.

-Bref, je me suis dit que j'allais essayer de voir comment ça nous réussissais une semaine sans se parler, sans communication. Et puis jeudi, y'a plein de meufs qui sont venus m'accoster, je vais pas te mentir. Mais quand bien même j'aurais voulu, aucune m'attirait, j'arrêtais genre pas de penser à toi, ce que t'aurais dit, de me rappeler des moments et tout... Tu vois ?

J'hésitais.

-En conclusion ? demandais-je.

-En conclusion, je crois que tu campes dans ma tête, et que m'éloigner de toi ça serait une bonne chose dans l'absolu, mais dans la réalité c'est pas pensable.

Je soupirais.

-Parfois, tu me fatigues, Iliès Aladawi.

-Tu peux mettre tes lunettes ?

-Quoi ?

-J'aime trop quand t'as tes lunettes, elles te vont bien.

-Dis-moi-quel-est-ton-problème, fis-je en obéissant quand même.

-Toi.

-Je savais que tu dirais ça !

-Je suis prévisible ?

-Trop

-Toi, tu l'es pas peut-être ?

-Iliès ?

-Beau gosse ?

-Je t'aime.

Je retins ma respiration. 10 secondes, 20 secondes. Il me fixait, muet, et je n'arrivais pas à réaliser que je lui avais dit.

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant