Chapitre 26

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-T'es vraiment une marmotte, c'est pas croyable !

Je me réveillais d'un coup, et j'aperçus son visage au-dessus du mien.

-Y'a que chez toi, parce que d'habitude je me réveille tôt ! marmonnais-je.

-J'ai une mauvaise influence ?

-Non, c'est juste que je me sens bien ici je crois !

-Viens habiter là, plaisanta t-il.

-T'es fou ? Je te supporterai jamais !

-Pas faux. C'est pareil pour moi. Allez viens, je nous ai monté des croissants et des chocolatines !

-On dit pain au chocolat, grommelais-je.

-Si tu dis chocolatine, t'as droit à un bisou de ton plus grand fantasme.

-Emma Watson est ici ?

-Crétin !

-Passes-moi un pain en chocolat s'il te plaît, fantasme de ma vie !

-Hmm. Seulement pour cette fois !

-J'ai quand même droit à mon bisou ?

-Même si je suis pas Emma Watson ?

-Bah, elle est un peu trop vieille pour moi !

Il ricana et me tendit le plateau.

On termina de manger, et je lui demandais de me ramener.

Il me déposa deux rues plus loin. Je descendis de la moto et lui jetais un coup d'œil : il retira son casque pour le prendre à la main. Il n'y avait personne dans la ruelle, et, se penchant vers moi, il m'embrassa doucement, passant ses bras autour de mon cou. Et il repartit en me jetant un dernier coup d'œil, accompagné de son sourire charmeur.

C'est ma mère qui ouvrit :

-Il est pas là, Pierre ?

-Non, son père et lui m'ont déposés en voiture, ils sont repartis.

-Faudrait que tu l'invites, cette semaine ! Lui qui t'invite si souvent chez lui, ce serait poli !

-Oui, maman...

-Allez ! Proposes-lui ce soir !

Je soupirai.

-Allô ?

-Ouaip qu'est-ce qu'il y a Stendhal ? Encore besoin d'une couverture ? Et je parles pas d'une couverture pour le lit, t'as bien compris...

Je souris. En ce moment, j'accumulais les blagues immatures et il m'imitais.

-Non, c'était pour te proposer de dormir à la maison ce soir. T'es libre ?

-Absolument ! T'es sûr que je dérange pas au moins ?

-Mais non, t'inquiètes ! T'es là vers 19h ?

-Ok ! Merci

Je raccrochai.

-C'est bon, t'es contente ?

-C'est bien mon chéri, au moins on est poli !

Je remontais dans ma chambre en soupirant, et je m'allongeais sur mon lit, un coussin sur le torse. Je fermais les yeux, et je me repassais le film de toute la soirée d'hier. Iliès avait beau me dire que c'était lui qui était différent avec moi, c'était pareil de mon côté. Je rougis en repensant à certains passages de notre après-midi. Jamais je n'aurais cru être entrepreneur comme ça...

A 19h pile, Pierre était devant chez moi. On dînait à 19h30, donc on n'eut pas vraiment le temps de parler.

Après le repas, on se rendit dans ma chambre. Pierre s'assit sur mon lit et me regarda, de son air curieux qui lui faisait une tête de furet. Oui, de furet.

-Alors ? T'étais où hier soir ?

J'avais le choix. Soit je mentais, mais je ne me voyais pas inventer un mensonge qui tenait la route, vu comment Pierre était doué pour poser les questions les plus stressantes. Lui mentir, c'était risqué. Soit je ne lui disais rien, mais ça n'était pas très correct. Soit... J'arrangeais la vérité.

-Tu réfléchis si tu me mens ou pas ? demanda t-il.

-Oui, avouais-je.

-Et alors ?

Je pris une petite inspiration.

-J'étais chez Iliès.

Il fronça les sourcils.

-Iliès ? Je m'attendais à une fille, avec qui tu aurais eu une petite aventure, etc.

Tu ne crois pas si bien dire.

-Eh ben non. Iliès.

-Et je peux savoir pourquoi tu as menti et tu as dis que tu allais chez moi ?

Je détestais avouer ça, et c'était la deuxième fois en un week-end.

-Mes parents sont racistes.

-Oh, merde ! Je savais pas ! Bah t'as bien fait alors.

-Merci

Il fronça à nouveau les sourcils. Fais chier.

-Mais du coup, pourquoi t'étais chez Iliès ?

-Bah... Il avait besoin d'aide pour un devoir de français.

-Ça nécessitait d'y dormir ?

-Ça nous a prit plus longtemps que prévu.

-Ah bon. Et c'était quoi le devoir de français ?

Pourquoi j'avais un pote aussi intelligent et malin.

-En fait, il voulait surtout que je l'aide à comprendre le chapitre, parce qu'il a du mal.

-Ah, d'accord. C'est marrant parce que c'est pas son style !

-Ouais je sais. Mais il m'a demandé de pas le raconter à tout le monde.

Pierre me fixa. Je crus qu'il allait continuer à me questionner, mais au final il laissa tomber.

-Ok !

J'en profitais pour changer de sujet.

-Bon et sinon tes vacances, racontes !

On passa la soirée à discuter, du monde, des cours, des profs, de la politique... etc. on se coucha a 11h, lui dans un matelas par terre et moi sur le lit.

Il rentra chez lui le lendemain matin en me remerciant. Je l'aimais vraiment bien.

Les vacances furent bientôt finies, et les cours reprirent. Une espèce de routine s'installa entre Iliès et moi : un week-end sur deux, je dormais chez lui une nuit, et les autres week-end, on se voyait au moins une heure dans la journée. De temps en temps, il me ramenait du lycée et en français et en sport, on était plutôt complices.

Les vacances de Noël arrivèrent vite. Je partais dans la famille de mon père. J'étais content car ma cousine Évelyne, que je ne voyais pas beaucoup, serait là. J'avais acheté des cadeaux pour elle, pour mes parents et mes grand-parents.

Mais avant ça, j'allais dormir chez Iliès...


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Petit chapitre de transition (:

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Where stories live. Discover now