Partie 13

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J'ouvre les yeux. Mes paupières sont lourdes, mais je m'efforce de me tourner pour regarder Iliès. Je décale sa main, encore posée sur mon torse, et je la repose sur moi une fois tourné.
Il ne bouge même pas : ce type est un loir.

Au bout de quelques minutes, il remue et il ouvre ses yeux de quelques millimètres. Ses longs cils sont particulièrement visible, il est magnifique.
-Qu'est-ce que tu fais réveillé ? grogne t-il.
-Bonjour, Iliès, je réponds en souriant.

Il m'attire contre lui, et je colle ma tête contre ses cheveux. J'adore son odeur, l'odeur de shampooing et de matin en même temps.

-Rendors-toi, murmure t-il alors en poussant un lent soupir ensommeillé.

Deux heures plus tard, je me réveille pour la deuxième fois, seul dans le lit. Je jette un œil sur le réveil : il est 10h. Je me lève et m'habille, toujours endormi.

J'entends un bruit, et Iliès débarque quelques secondes plus tard, toujours en caleçon.

-Tu te réveilles pile quand je sors pisser, t'as le sens du timing toi.

-Trop de poésie, dis-je en me laissant retomber mollement sur son lit.

-Debout, on va p'tit dej', continue t'il l'air amusé.

Je ne réponds pas et il s'approche, me tends la main. Je l'attrape et le fais basculer sur moi.

-Qu'est-ce que tu branles, j'ai faim, râle t'il.

Je l'embrasse tendrement, et il me réponds tout aussi doucement. Il avance sur moi, sur le lit, me redresse et continue de m'embrasser. Imbriqués l'un contre l'autre, son étreinte se fait plus pressante, il tire sur mes cheveux et m'embrasse dans le cou. Je gémis doucement et je me colle à lui, mais avant que son corps ne me réponde, je le repousse et le regarde dans les yeux.

Il y a quelque chose dans ces yeux qui me fait perdre les pédales, qui me rend dingue. Je lui souris.

-Maintenant on peut aller déjeuner !

Il lève les yeux au ciel et descend du lit. Je le suis et on se rend à la cuisine, ou toute sa famille petit-déjeune. Ses petits frères et sa sœur sont là et avalent des tartines, pendant que sa mère s'affaire derrière le repas de midi.

-Vous avez fait la fête hier les garçons ? demande t'elle à son fils.

Iliès grogne un oui et je souris poliment. Je les regarde, tous autant qu'ils sont. A part la mère, ils viennent tous de se réveiller, et ont le meme air endormi et aimable qu'Iliès. Ils sont tellement beaux que l'émotion me serre la gorge. Je suis peut-être un peu trop émotif.

On remonte très vite, et on s'installe l'un contre l'autre dans son lit. J'ai l'impression qu'on a passé une étape, comme si notre première fois avait changé la donne.

-C'était plus ma première fois que la tienne, relativise Iliès, narquois.

-C'que t'es con.

-Et toi..

-Oui, je sais, dis-je en l'embrassant.

-Bah tu me laisses pas ma replique ? Tu trouves ça répétitif ?

-Oui, tu m'agaces, répliqué-je pour rire.

Il me mordille l'oreille.

On passe toute la journée l'un contre l'autre, à se tripoter, à regarder la télé. 

Vers 15h, il s'exclame :
-J'ai quelque chose pour toi !

Je hausse les sourcils. Il descend du lit et s'agenouille, l'air important. Je m'assieds en tailleur.

-Tu vas me demander en mariage ?

-Ta gueule. Écoute.

Et il déclame d'un trait :
-« Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ? Un serment, fait d'un peu plus près, une promesse ; Plus précise, un aveu qui veut se confirmer : un point rose, qu'on met sur le i du verbe aimer »

Puis il me fixe sans rien dire de plus, avec un air dramatique qui me fait éclater de rire.

-Euh.. C'était quoi, ça ?

-En sah t'as pas reconnu ? J'ai appris par cœur bro !

-Bro ?

-Mon cœur.

-C'était quoi du coup?

-C'était Cyrano, double con ! Le moment mignon, la au balcon ! T'as pas reconnu j'suis dégoûté.

Il a dit double con. C'est assez mignon, même si c'est n'importe quoi. Mais ce qui est encore plus mignon, c'est d'avoir appris un extrait de Cyrano...

-La pièce qui nous a réunit !

Il bougonne.

-Tu vas bouder ?

-J'étais ridicule, du coup! Putain j'suis toujours à côté..

-C'est fini les coups de colère comme ça ? Tu me laisses être ému tranquille maintenant ?

Il me jette un œil.

-En vrai c'est de ta faute, t'aurais pu reconnaître...

J'éclate de rire.

-T'es unique !

-J'adore quand tu me fais des compliments. Et tu sais quoi d'autre ? Dans 15minutes, y'aura personne chez moi...

-Et ?

-Tu pourras crier aussi fort que tu veux...

-T'as abandonné la subtilité très tôt, pas vrai ?

-Ça va... j'ai appris du théâtre pour toi !

-T'as fait ça uniquement pour m'amadouer, c'est ça ?

-Comme si j'en avais besoin!

-C'est pas faux, je murmure en m'approchant pour l'embrasser.

J'avais rarement été aussi heureux qu'en étant contre lui, dans son lit et dans son pull. Pull qu'il commence à m'enlever très rapidement d'ailleurs.

-Ca tombe bien, j'avais chaud, murmuré-je.

15minutes plus tard, alors qu'il s'apprete à me retirer le dernier morceau de tissu qui nous sépare, mon téléphone se met à sonner.

Il grogne, et retire ses lèvres du bas de mon torse -sensation de torture très efficace.

-Éteins-le.

Je me lève, en fronçant les sourcils tout de même. Personne ne m'appelle jamais, à part Iliès, et surtout pas le week-end.
C'est un numéro inconnu.

-C'est peut-être urgent, dis-je à destination d'Iliès qui hausse les épaules d'un air boudeur.

Je décroche, sans m'attendre à rien de particulier. Ça ne peut rien être d'important.

-Allô ?

-Allô, Thomas? C'est maman.

J'avais tort.

***
Chapitre court... mais je voulais une petite transition. Avec un peu de suspense en plus !!!

J'essaie et je vais essayer de publier le plus régulièrement possible jusqu'à la fin de l'histoire !!

Merci pour votre soutien , tous ceux qui commentent vous êtes super mims ou drôles ou les deux et j'adore ! Ceux qui votent vous me remontez tjr le moral ! Ceux qui lisent seulement vous me faites super plaisir, j'ai vu passer les 300k c'est OUF !!!! Plein d'eau fraîche et de bon temps à tous <3

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Where stories live. Discover now