Partie 12

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Je le rattrape à la sortie du lycée, juste avant qu'il ne monte sur sa moto qu'il a apparemment récupérée.

Je m'arrête devant lui, et il s'escrime à ne pas me regarder.

-Iliès.

Il sort finalement ses clés de son sac, les enfonce sur le compteur et se retourne pour me regarder. Il a les mains qui tremblent et je sens un frisson me parcourir. Je ne suis pas dans le mood pour la violence. Je recule d'un pas. Mais je ne renonce pas pour autant.

-Tu sais que me quitter après m'avoir vu faire un câlin à ma meilleure amie, c'est pas seulement pathétique, c'est surtout un manque de confiance?

Il se passe la main dans les cheveux, l'air perdu ; et je regrette un peu ma méchanceté. Je reprends plus doucement :

-Comment tu as pu croire...

Soudain il m'interrompt, m'attire et me serre contre lui avec force. Je me laisse aller, je l'enlace, je l'écoute respirer avec empressement.

-Je n'ai rien cru du tout, dit-il en me lâchant brutalement.

Je fais la moue, au fond très content de ce câlin, mais il reprend avant que j'aie eu le temps de dire quoi que ce soit :

-Tais-toi et monte, beau gosse.

Alors je monte, sans hésiter. Après avoir mis le casque qu'il me réservait, évidemment. Je souris en pensant qu'il ne serait sûrement pas parti sans moi.

Il enfourche cette moto qui, décidément, aura été témoin de moult aventures, je m'accroche à lui et il démarre. 
Ou plutôt il démarre et ensuite je m'accroche à lui, et je ferme les yeux de toutes mes forces, comme s'il était la seule chose qu'il me restait au monde -et aussi parce qu'il conduit tellement vite que je ne suis pas super rassuré.

Mais de fait, on est chez lui en deux temps trois mouvements, et il me fait ce sourire ravageur que je ne vois jamais venir et qui me fout à terre.

On est très vite dans sa chambre. Je l'attire à moi pour l'embrasser, mais il me retient et plonge son regard dans le mien.

-Pardon d'avoir osé douter.

-J'avoue que j'ai eu peur, j'ai pas compris, comme si tu sentais pas...

-Ce truc qu'il y a entre nous, que j'peux pas réfréner?

Il me relève et il me plaque contre le mur, il ne m'arrache pas un baiser parce que je me défends mais c'est tout comme, j'ai l'impression de brûler tellement je suis bien contre lui.
Il m'écrase et j'adore ça, j'ai envie de me fondre en lui.

Puis il s'écarte un peu de moi et je reprends mes esprits, je ris doucement.

-On refait un brockeback mountain contre ton mur ? je murmure.

Il hausse un sourcil, j'aurais du m'en douter :
-Je connais pas tes références de geek, beau gosse.

-Mais pourquoi tu regardes aucun film gay, me lamenté-je.

-C'est une blague, ça suffit pas de baiser un gars pour être pédé il faut mater les films en plus! rit-il.

Je le tape, pour le principe.

-Y'a Heath Ledger dedans, je bougonne.

-C'est qui ce Ledger ? Il te plaît ? Jvais le démonter moi, direct !

-Tu vas avoir du mal... t'es si con.

-Et toi t'es trop canon.

On fait une courte pose, l'un contre l'autre, haletants, durs. Je détourne la tête. Des fois, ça me fait peur de l'aimer à ce point. Je sais que c'est beaucoup et que mon bonheur dépend de ces yeux bruns et c'est terrifiant.

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant