Un peu plus que la vie (TERMINÉ)

Chapitre 14

Ça devait faire environ cinq minutes qu'on s'était séparés et depuis, on était silencieux. Mais ce n'était pas pesant, au contraire, plutôt reposant.

-On est pas très responsables, déclara t-il.

-Et ne parlons pas de la sagesse, répondis-je.

-Tu restes dormir ce soir ?

-J'appelle ma mère.

-Cool.

Ma mère rechigna à me donner l'autorisation, mais j'argumentais en disant que je dormais rarement chez des amis, que j'avais presque 16ans, qu'elle devrait être contente que je sois invité... Elle accepta.

J'avais aussi un message d'Aline, qui me demandait si j'avais fait l'exercice de maths.

-Aline ? C'est la petite intello avec qui tu traîne ? La moche qui parle pas ?

-Eh ! Parles pas d'elle comme ça ! C'est mon amie !

-Je parie que vous parlez que de cours par message et même dans la vie, et qu'elle a entouré ton nom d'un cœur rose sur la photo de classe. Et qu'elle espère que tu lui offres un poème et une fleur. Ah, et j'oubliais, elle rêve de regarder un documentaire sur les baleines à bosse avec toi, ainsi que Titanic évidemment.

-C'est intéressant, les baleines à bosse !

-Je regarderais tous les documentaires que tu veux, en commentant bien sûr, si ça peut te faire plaisir  ! Mais ça sera toujours bien mieux avec moi qu'avec elle !

-Tu me fais quoi là, une crise de jalousie ? Et depuis quand t'es prêt à regarder des documentaires sans rechigner ?

-Oh, bien sûr, il y aura une contrepartie...

-Je me disais aussi !

-Mais qui te plaira !

-Je crois que je vais me passer de documentaires et de contreparties pour le moment.

-Tu sais pas ce que tu rates !

-Qui te dit que je suis intéressé ?

-La façon dont tu gémissais mon nom tout à l'heure, par exemple ! fit t-il malicieusement.

Je rougis.

-Mortel, tu rougis !

-T'es trop con !

-Et toi t'es trop canon ! répliqua t-il.

-Mouais.

Je souriais quand même, sans pouvoir m'en empêcher. Être près de lui était ma définition du bien-être.

-On regarde un film ?

-Si tu veux.

-Un film de cul ?

-T'es sérieux ?! m'exclamais-je en rougissant franchement.

-Non enfin !

Puis il me regarda et ajouta :

-T'as déjà vu un film de cul ?

-C'est quoi cette question !

-J'en déduis que non...

-Ah parce que toi si ?

Il fronça les sourcils de plus belle.

-Bah ouais. Sur quoi tu te branles, toi ?

Cette fois c'était trop. Je devins cramoisi et me levais d'un bond pour me rendre dans la salle de bain. Je me passais un coup d'eau sur le visage avant de retourner dans sa chambre. Je me jetais un coup d'œil dans le miroir. Imbécile. Iliès avait beau être adorable, il restait fidèle à lui-même, sans tabous.