Partie 16

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Ça fait à présent des semaines que je révise, que mes fiches sont prêtes. Même si je ne le suis pas, je sais que je devrais être confiant, et j'avoue que ça me rassure un peu.

La semaine et demi, en comptant les oraux, se fait dans une sorte de flou. A la fin, et ce jusqu'à la veille des résultats, il m'est impossible de dire si tout s'est ou non bien passé : je me sens assez vide.

-C'est un mixe de fatigue et de libération, décrète Iliès ce soir, tout en essayant son huitième pantalon.

Allongé sur son lit, amusé, j'observe son manège et analyse ses mimiques à chaque fois qu'il ferme sa braguette.

-Tu as besoin d'aide, peut-être ? je demande.

-Bien sur que non, si je dois faire bonne impression, il faut que ce soit par moi-même.

Tandis qu'il se décide finalement pour un pantalon droit qui lui va parfaitement, je songe à ce dîner avec ma mère. Je l'appréhenderais bien plus si je n'étais pas si fatigué.

Je le regarde enfiler un teeshirt blanc en souriant. Il a tellement changé !
Il a quasiment complètement coupé les ponts avec sa famille, à part avec sa sœur, et même s'il rechigne a en parler, je me doute que c'est à propos de nous deux.

Aujourd'hui il se pose plus de questions, et en même temps il s'en pose moins : il assume qui il est avec moi, il m'embrasse parfois dans la rue et ce soir, il va rencontrer ma mère. A cette idée, mes yeux s'emplissent de larmes émues.

-Bah alors beau gosse ? C'est pas mon style qui te fais cet effet quand même ?

Sans un mot, je me lève et vais le serrer dans mes bras. Il me serre fort contre lui, tellement fort que j'ai une seconde l'impression qu'on va se fondre l'un en l'autre. Puis il s'écarte, me prends la main et m'entraîne.

-Évitons d'être en retard pour commencer !

Tandis qu'on se dirige vers le restaurant ou on a rendez-vous, je le sens commencer à paniquer. Je lui presse la main et il me sourit.
-Ça va ? Je demande.
-Tu veux que je t'appelle comment devant elle ? Chéri ? Bébé ? Mon amour ?
Je ris.
-Thomas, c'est pas mal non ?
-C'est vrai que déjà je vais me concentrer pour me rappeler de ton prénom...
Je le frappe doucement en riant, et il rit avec moi.

-C'est vrai que se tromper dans un cas pareil ça la fout mal ! j'admets.
-C'est que j'ai beaucoup d'amants, plaisante t'il.
-Chouette, tu les présenteras aux miens ?

Il m'embrasse pour toute réponse.

On arrive, on entre et je vois une chose que je n'avais pas prévu : un homme assis à côté de ma mère.

Je m'immobilise.

-Je rêve ou elle a ramené son gadjo ?

Sa formulation me fait rire et je me détends.

-T'inquiète, ajoute t-il. Ça va aller, laisse toi-porter.

Je prends une grande inspiration, la main d'Iliès, et je me dirige droit vers ma mère. Advienne que pourra !

***

-Bon, verdict ? C'était cool, non ?

Je hoche la tête. La soirée s'est finalement très bien passée, même si je serais incapable de la raconter en détails : l'ambiance était bonne, la conversation facile et je suis forcé d'admettre que Chris a un charisme certain.

-Il t'a fait son effet hein, le Chris ?

Je me tourne vers Iliès et son sourire rieur. Je suis plein d'un amour indescriptible envers lui : il a été parfait, adorable, agréable, drôle et intéressant. Lui, au fond.

J'écarte les bras et il vient s'y lover, si fort qu'il me pousse sur le lit et se retrouve sur moi. Je souris et il vient m'embrasser avec force, avec fougue.

Quand il se détache, il me regarde et fait sa jolie moue dont je suis malade, tout en plissant ses yeux de félin. Son côté animal sauvage me plait beaucoup, j'avoue.

-Ça fait un petit moment que j'avais envie de faire ça, susurre t-il.

Très vite, on se retrouve presque nus, l'un contre l'autre, brûlants.
Avec le bac, les révisions, mais aussi les émotions liés au retour de ma mère et à mon père en cure que je n'ai pas encore osé aller voir, on n'a pas eu l'occasion de réitéré notre séquence de la dernière fois.
Comme s'il lisait dans mes pensées, Iliès déclare :

-Je n'ai toujours pas pu tenir ma promesse...

Je l'embrasse avec encore plus de force et le serre contre moi, fort. Il m'étreint, m'empoigne, il me rend fou de désir en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je le tire contre moi et m'assois sur lui, autour de lui, le temps de calmer nos respirations successives.

-Tu es si dur contre moi.... marmonne t'il dans mes cheveux.

Je gémis aussitôt, conscient de l'effet inimaginable qu'il me fait avec seulement quelques mots.

On recommence à s'enlacer, s'embrasser, dans une sorte de danse acharnée et sensuelle.
Quand il retire avec force mon caleçon, je suis plus que prêt ; je suis impatient de nous unir.

Mais il devient doux, me caresse tendrement en préparant tout ce qu'il y a à préparer. La tendresse -toujours teintée d'un désir palpable, que je lis dans ses yeux et dans ses gestes me fait un bien fou.

Si pendant plusieurs semaines on a évité la pénétration, disons le comme ça, ça ne nous a pas empêchés de nous rapprocher physiquement, de nous apprendre.

Mon corps réagit au sien et le sien au mien comme s'ils étaient fait l'un pour l'autre.

-Tu es parfaitement à ma taille, beau gosse.

Je soupire pendant qu'il se colle à mon dos déjà en sueur et qu'il laisse ses baisers impudiques aller partout.

Doucement, il entre. J'avoue que ça fait mal, bordel c'est si douloureux !

Les larmes me montent aux yeux, je ne peux que me concentrer sur la douleur, mordant le coussin et plantant mes ongles dans les draps pour atténuer le ressenti.

Et puis, à force des va-et-vient, je peux sentir mon corps s'habituer. La tension ne me quitte pas, mais je sens certaines zones se détendre.

On adopte un rythme parfait, et je commence à lui répondre, à adopter ses mouvements et à bouger avec lui. Il grogne de plaisir tout contre moi, et, transpirant, on finit par se séparer.

Il pose sa main sur mon sexe, il sait ou aller pour me rendre dingue très vite, trop vite. Je l'imite et je me force à tenir jusqu'à finir en simultané avec lui, ce qui ne tarde pas. Je me laisse aller à ce plaisir rauque, dévorant que son corps en contact avec le mien me procure immanquablement.

Puis on s'enlace un moment, abrutis par la chaleur et le plaisir.

-T'es tellement serré Thomas, c'est pire qu'une meuf !
-C'est tout ce que t'as à dire ? je grommelle.

-Ca m'excite de ouf, beau gosse. J'aurais facilement pu venir en toi, vraiment. Je suis....

Il se passe la main sur le visage.

-À chaque fois, ça me rend teubé. T'as un effet sur moi que je contrôle pas, je crois que tu t'en rends pas compte que je suis à tes pieds.

Je frissonne, ravi de cette déclaration imprévue et improvisée.

Il me serre un peu plus fort et ajoute :

-J'ai jamais autant voulu quelqu'un, Thomas. Je te jure. Jsuis à toi, t'es à moi, jveux jamais que ça cesse, je veux tout et je veux toi.

Tandis qu'il laisse sa tête reposer contre mon torse et qu'il s'endort, je garde les yeux ouverts, un sourire dément aux lèvres. Heureux. Tellement heureux.

***
Ce chapitre, assez court, est l'avant-dernier. J'aurais encore des milliers de choses à dire sur mon duo préféré, mais je me rends compte que j'ai de moins en moins de temps, et qu'il est temps de clôturer. Encore pardon de ce retard et merci à tous <3

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Where stories live. Discover now