Un peu plus que la vie (TERMINÉ)

Chapitre 41

On sortit de la salle à 16h45, pour aller s'installer dans un fast-food à côté. Le film avait duré un peu plus de deux heures, deux heures de cascades et d'actions très réussies. Deux heures ou Iliès n'avait pas arrêté de me serrer contre lui malgré les accoudoirs et ou je m'étais béni d'avoir choisi la dernière rangée. En somme, ça avait été agréable. Encore occupé par cette sensation de bien-être, je saisis mon téléphone, et ouvris mon message.

Maman : Ne rentre pas plus tard que 18h, d'accord ? Je veux que tu révises bien pour demain, on pourra discuter un peu... Bisou à toute à l'heure mon fils !

J'en informais Iliès qui hocha la tête. Il semblait ailleurs.

-Ça va ? demandais-je.

-Hein ? Oui, oui, t'inquiète Thomas.

Thomas ? Il était bizarre. Mais avant que je ne puisse insister, il me saisit le poignet pour m'entraîner vers la place où il s'était garé le matin.

-Viens, comme ça on sera là-bas en avance un peu ok ?

-Ok, répondis-je.

Sur le chemin du retour, je m'accrochais à lui et je fermais les yeux. J'imaginais ce qu'il se passerait si on avait un accident, pessimiste comme souvent.

Bientôt, on arriva sur la place qui se trouvait à cinq minutes de chez moi. On descendit de moto et il rangea mon casque. Je m'apprêtais à m'asseoir, quand il m'arrêta. Sa main tordait une mèche de ses cheveux. Il se mordait l'intérieur de la bouche. Son stress était communicatif, et je le fixais, inquiet.

Il prit une petite inspiration.

-Bordel, je sais pas comment on fait ça... Bon, Thomas, c'est sérieux...

Il eut un espèce de rire jaune, ce qui acheva de m'effrayer.

-Quoi ? demandais-je quand même, courageux.

-On arrête, voilà...

Je sondais son regard fuyant à la recherche d'un indice, n'importe lequel.

-C'est une blague, pas vrai ?

-Je ferais pas ce genre de blague, tu le sais.

Je me redressais complètement. Pour l'instant, j'étais encore assez calme.

-Mais dis moi, t'attends une réponse particulière là ? Non parce que t'es pas clair....

Il gémit, ses yeux se posaient partout sauf sur moi.

-Iliès, fis-je encore.

-C'est fini, voilà, je suis désolé, j'ai jamais voulu un truc pareil...

-Attends, attends. Je me permet de te couper. Essaye de préciser, qu'est-ce que t'as pas voulu là ?

Je ne sais même pas comment je parvenais à garder mon calme.

-Tu me compliques trop la tâche, putain... Tout... Je voulais... Je veux pas te faire de peine !

-Trop aimable !

Je commençais à me sentir vraiment très mal.

-Thomas, sérieux, c'est mieux si...

-Attends mais t'entends ce que t'es en train de me dire Iliès ?? Tu veux qu'on arrête, là comme ça ? Sur un coup de tête ?

-C'est pas un...

-Tout ce qu'on a fait aujourd'hui, ça représente rien ? Tu m'a offert ce week-end pour mieux faire passer la pilule ? T'es pas sérieux !!