Partie 8

9.1K 485 458
                                    

Aujourd'hui, on part en voyage. Ils nous emmènent, nous les TES, à Rome pour une semaine.

Dans le bus, on entre en premier avec Liv et on s'assoit. Je stresse : j'ai l'intention de tout avouer à Aline pendant ce voyage.

-Au fait, tu sais que j'ai largué ma copine ? Elle était un peu trop... immature, et pas beaucoup de discussion.

Je hoche la tête distraitement. Iliès vient d'entrer dans le bus, il cherche une place au fond, toujours. Il va donc passer à côté de nous. 

- Et au fait j'aime bien ton Aline finalement, Thomas, ajoute Liv.

Ça y est, son regard a croisé le mien, il n'en décroche pas et moi non plus. Il se rapproche sans me lâcher, il est superbe avec ses cheveux en bataille dans lesquels je rêve de tirer.

La tension augmente, inutilement d'ailleurs, car il passe sans rien dire ni rien faire pour aller s'installer au fond.

Je m'étale sur les sièges d'à côté : comme ils ont réquisitionné un bus par classe, on a de la place.

-C'est quoi qui fait des gens des victimes ? 

-Tu parles pas pour toi j'espère, mon chou.

-Non Liv, en général.

-C'est eux-même : quand tu te dis que tu es une victime, tu en seras une. C'est tout.

-Personne ne choisit de se dire "je suis une victime".

-J'en sais rien. A mon avis, c'est une question de lâcheté, quand on préfère se dire que les choses arrivent parce qu'on est une victime. Faut résister. Je fais une sieste, maintenant.

Je me mets un film avec mes écouteurs, et nous voilà partis pour un peu plus de 23h de bus.

**

Un de mes écouteurs tombe et je sursaute, plongé dans les aventures torturées d'hannibal lecter. Puis je lève les yeux et je vois Iliès, assis juste à côté.

-Viens là, dit-il.

Je secoue la tête mais il pointe du doigt le siège à sa droite.

-Je vais pas te passer par-dessus pour aller contre la fenêtre ! je râle.

Il sourit.

-Ça me dérangerait pas. 

Alors j'y vais, mais je me casse la gueule. Il rit et je me met à rire irrépressiblement... et beaucoup trop fort car on est en pleine nuit.

Il plaque ses mains sur ma bouche et je ris encore, seulement secoué de spasmes pendant qu'il me dépose sur le siège.

Et puis l'euphorie passe, il retire ses mains de ma bouche et garde sa main gauche contre ma joue. 

-Il y a toute la classe...

-Chut, fait-il.

Il colle sa bouche à mon oreille.

-Met-toi dans la même chambre que moi, à l'hôtel.

Je secoue la tête.

-Aline sera dans l'hôtel...

-Je ferais tout ce que tu veux. 

Je le regarde sans répondre.

-Tout ce que tu veux, répète t-il.

Je hoche doucement la tête.

Il sourit, sa fossette m'interpelle mais je résiste. Il pose sa tête contre ma poitrine quelques instants, puis il s'en va. Alors je retourne m'asseoir à côté de Liv.

Un peu plus que la vie (TERMINÉ)Where stories live. Discover now