Chapitre 2

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Je me fixe dans le miroir durant ce qu'il me semble une éternité. Me souvenir de mon ancien amour ne me fais pas du bien. Ça fait maintenant 2 ans qu'il a disparu de ma vie et ce n'est pas comme si lui et moi nous étions proche avant, on ne s'était jamais adressé la parole. Et si ses amis ne lui avaient pas parlé de moi il n'aurait jamais su que j'existais. Allons Joséphine ! Tout ça c'est du passé et tu n'es plus la même, je ne reverrais plus jamais ce garçon grossier de toute manière. Je le détestais. Je m'étais contenté de l'idéaliser pendant des années avant d'ouvrir les yeux sur sa véritable nature, il ne valait pas mieux que les autres. Je grimace un petit sourire pour me donner du courage.

Ce matin, c'était LE matin. J'étais officiellement une étudiante, je partais pour nouvelle école dans quelques minutes et finissais de me préparer. Je m'étais vêtue d'un petit pull léger en coton blanc avec un jean slim qui moulait mes formes. Changement drastique. Avant il aurait été inconcevable que je m'habille avec des vêtements moulants, même si c'était un jean ! Un bruit étouffé me parvient et quand je me retourne, je vois la jolie tête de ma mère dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre.      

-            Bonjour ma chérie tu es prêtes ? Il faut que tu y ailles.
-            Oui je me regardais une dernière fois avant d'y aller. 

Elle avance pour se mettre derrière moi, place ses mains sur mes épaules et contemple mon reflet dans le miroir de la coiffeuse.

-            Tu es très jolie mon cœur. Cette couleur te va très bien.
-            Merci maman. Je voulais un nouveau départ et ceci incluait aussi cette décision.

En effet, après ma perte de poids j'étais passé par l'étape salon de coiffure. Je m'étais teinte en blonde, ma crinière brune ne semblait pas convenir à ma nouvelle image, la nouvelle moi. J'étais méconnaissable et c'était un poids en moins pour moi. Cela ne signifiait pas que je voulais oublier toute trace de la Joséphine d'avant mais je voulais avancer.

-            Je suis fière de toi Jo. Je t'ai dit mille fois que tu n'avais pas besoin de faire tout ça que tu restes toi malgré tout, mais je suis contente que tu aies réussi à te fixer des objectifs et surtout que tu sois parvenu à les réaliser.  
-            Merci maman c'est important pour moi.
-            Tous ces gens ne te méritaient pas. Ne t'en fais pas pour ça, tu trouveras de vrais amis à l'université. N'oublie pas de venir me voir d'accord ?

Je lui souris tendrement. Ma mère et moi étions très proche et me voir partir pour l'université la rendait encore plus émotive que d'habitude.

-            C'est promis.

Elle m'aide à ranger les derniers cartons dans le coffre de ma petite Fiat 500. Après deux/trois aller retours j'étais fin prête. J'avais insisté pour qu'elle ne m'accompagne pas jusqu'à l'école, je détestais les adieux et la voir s'en aller après m'avoir déposé près de l'école me donnerais envie de repartir avec elle. Je la sers dans mes bras une dernière fois et je monte dans ma voiture vers une nouvelle vie, ma vie d'étudiante.

.....

Sur le chemin qui me conduit vers ma nouvelle école je suis pensive. Dans l'optique de m'éloigner le plus possible de cette ville, pleine de fausses amitié, de moqueries et de désillusions j'ai choisi une université à trois heures de routes. J'avais un long chemin à faire mais profiter du trajet en musique n'étais pas désagréable. Allais-je me faire des amis là-bas ? Allais-je réussir à m'intégrer ? Serais-je victime de moqueries encore une fois ? Non. C'est fini tout ça, à l'université la mentalité était différente, nous étions de jeunes adultes qui venaient construire leur avenir. Les centres d'intérêt ne se résumaient plus à se moquer des petites intellos aussi discrètes que réservée comme moi.

Je devais cesser de m'inquiéter pour ça, parmi tous mes malheurs j'avais la chance d'avoir comme parents Élisabeth et Stephen Langford. Avant de mourir d'un cancer du poumons 9 ans plus tôt, mon père avait laissé tout son patrimoine à ma mère. Stephen Langford était connu pour son expertise dans le monde de l'immobilier et il avait très bien réussi professionnellement parlant. Voilà pourquoi ma mère et moi ne manquons de rien. Nous avions les moyens de vivre plus que confortablement, à tel point que ma mère avait pu m'acheter un appartement à 10 min de l'université. Bel appartement de 30 m2, il était très bien situé dans un petit quartier résidentiel ou il n'y avait jamais le moindre problème. Avec son obsession de la sécurité ma mère avait fait des recherches poussées sur l'endroit où je vivrai, je ne me faisais pas de soucis par rapport à ça. C'était un soulagement pour moi de savoir que je n'aurais pas à vivre parmi des étrangers, partager mon intimité avec eux. L'idée de partager des douches, ou même une chambre avec quelqu'un m'angoissais. De plus j'aimais cette sensation de liberté et d'indépendance que me procurait l'idée de vivre seule.

Bien sûr, j'étais consciente que vivre seule signifiait devoir s'assumer seule, je ne pourrais compter que sur moi-même désormais mais cette idée me plaisait. Je voulais me trouver un petit boulot pour aider ma mère à payer l'appartement ainsi que mes dépenses quotidiennes, pas question de rester là sans rien faire ! J'avais aussi décider de m'inscrire à une salle de sport. La nouvelle Jo ne retomberait pas dans les vices de l'oisiveté et du grignotage. J'avais trop galéré pour en arriver là où j'étais, de plus j'avais changé, le sport était vraiment devenu une activité qui me plaisait. Rien de mieux pour se vider la tête, c'est bon pour le mental et le bonheur personnel. Quand on fait des études, avoir une activité physique ou extrascolaire est véritablement bénéfique.

Quand j'arrive auprès de l'école je passe devant un immense portail blanc et un panneau avec le nom de l'école inscrit en lettre capitale. La taille du campus est impressionnante mais j'espère que dans quelques semaines je m'y sentirai chez moi. Les bâtiments de pierre ne manquent pas de charme.  Pas évident pour se garer étant donné la multitude de voiture et de gens sur le parking, on y voit de tout, des enfants embrassant leurs parents, des groupes d'étudiants souriants et heureux et d'autres qui semblent perdus et inquiets. Je finis par trouver une place à l'arrière du parking juste à côté d'une moto. Je ne m'y connais pas en la matière mais elle est vraiment magnifique ! Elle a dû couter cher à son propriétaire. Je prends mon sac à dos et me dirige vers l'amphi pour assister à la réunion d'orientation des étudiants de première année.

Après trois heures de réunion je souris jusqu'au lèvres, cette université me plait déjà. Je n'ai pas eu l'occasion de faire le tour du campus mais cette école est vraiment magnifique et refaite à neuf apparemment. J'ai hâte d'arriver à mon appartement pour déballer mes affaires et commencer ma nouvelle vie d'étudiante ! J'avais le week-end pour commencer à prendre mes marques après tout. Je me dirige vers ma voiture tout en lisant une brochure récupérée à la va vite concernant les différents clubs littéraires auxquels j'aimerais m'inscrire. Je suis tellement concentrée sur ma lecture que je ne remarque pas la personne devant moi et la percute de plein fouet. Génial ! J'atterris au sol dans un bruit sourd quand une voix grave et énervée me parvient. 

-            Tu ne peux pas faire attention ! Putain !

Je lève les yeux incrédules devant tant d'agressivité pour un simple petit accident quand je reconnais mon interlocuteur. Je me fige comme une statue. 

Hero Fiennes Tiffin !?

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant