Chapitre 63.

1K 82 116
                                    

Je passe la pire soirée de toute ma vie. J'ai l'impression que le monde s'est arrêter de tourner depuis ce moment fatidique il y a quelques heures. Quand je suis partie avec lui je ne m'attendais pas à ce que les choses prennent une si mauvaise tournure. Nos rires et les bons moments passé ensemble dans cette grange me semblent lointain. Comme un rêve - un mauvais rêve. Je regarde longuement le dessin qu'il a fait de moi à la piscine avant de me rendre compte que je pleure à m'étouffer. L'envie de le déchirer me tiraille, mais au final je suis incapable de le faire.

En me levant ce matin j'étais au meilleur de ma forme et ce soir je me sens plus bas que terre. Brisée. Je suis en train de vivre ma vraie première déception amoureuse. Ça n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu au collège. C'est bien plus douloureux. Même si à l'époque j'avais l'impression que c'était la fin du monde. Je me suis trop approché du soleil, résultat j'ai fini par me bruler. Avant je ne pouvais que rester à distance, l'admirer de loin. Je prends la douche la plus longue de mon existence en espérant qu'elle réussisse à me calmer, à me nettoyer. Mais il n'y a rien à faire. Ma plaie est encore trop récente et elle a besoin de temps pour cicatriser. L'amour que je ressens pour ce type abject est si intense. Ça ne peut pas s'oublier à l'aide d'une simple douche. Je me couche et pleure jusqu'à l'épuisement.

Mercredi 16 Octobre

Le lendemain matin je ne me sens pas mieux. Mon visage est marqué par la fatigue ; j'ai les yeux rougis et des cernes. Super. L'expression facial post heartbreak ne me va pas du tout. Je prends une douche chaude et m'habille d'une jupe et d'un tee-shirt avec une veste par-dessus. J'utilise plus de maquillage que d'habitude en espérant couvrir les marques évidentes de mon cœur en miette sur mon visage. Je suis assez fière du résultat. J'attrape mon sac et mes clés prête à prendre le chemin de la fac.

Quand je me gare sur le parking je suis prise d'un découragement ahurissant. Je n'ai pas envie de me rendre en cours et risquer de le croiser. Ou pire de croiser Hellen. Je ne sais absolument pas comment gérer ça parce qu'à l'époque, Hero n'était pas resté suffisamment longtemps pour que je le côtoie après mon humiliation. Il avait disparu peu de temps après mais cette fois je n'aurais pas cette chance. Je sors du véhicule et m'accroche à mon sac comme une bouée de sauvetage. Je pénètre dans le bâtiment le cœur serré.

Croyez-le ou non mais la première personne que je vois c'est lui. Il marche dans ma direction et je n'ai aucun moyen de l'éviter. Il est toujours aussi beau avec son jean et son tee shirt ainsi que son blouson en cuir. Mon cœur se serre. Je baisse la tête pour ne pas croiser son regard. J'ai la gorge nouée. Pourquoi faut-il que tombe sur lui maintenant ? Au moment où je me crois tiré d'affaire je l'entends m'appeler:

-              Joséphine?

Je ne m'arrête pas et continue ma route.

-              Joséphine attend !

Il attrape mon bras et je me dégage tout de suite. Son contact me brule la peau.

-              Ne me touche pas ! Si jamais tu reposes la main sur moi je te mets une claque c'est clair ! "m'exclamai-je folle de colère et de douleur"

Je ne supporte pas de l'avoir en face de moi. C'est trop tôt, je suis trop blessé, trop vulnérable. Je vois des étudiants nous jeter des regards curieux mais je m'en fiche.

-              Arrête. Je veux juste te parler.

-              Je crois qu'on s'est déjà tout dit. En tout cas je n'ai plus rien à te dire. Alors fiche moi la paix à partir de maintenant c'est clair ! Va te chercher une nouvelle proie pour t'amuser et oublie-moi.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et m'enfuie presque en courant. J'ai besoin de distance entre nous. C'est vital. Sinon cette douleur que je ressens en sa présence ne disparaîtra jamais et dans ce cas : je n'y survivrais pas.

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant