Chapitre 65.

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-             Joséphine ?

La voix de Félix me ramène au présent, il fronce les sourcils l'air inquiet.

-              Joséphine tu vas bien ?

-              Oui pourquoi ?

-              Tu pleures "chuchote-t-il"

C'est en passant la main sur mon visage que je me rends compte que je suis effectivement en train de pleurer. Oh mon Dieu. Comment ai-je pu me laisser aller devant lui au point de verser des larmes ? J'essuie mes joues à l'aide d'un essuie tout, gênée.

-              Je suis désolé je ne m'en suis même pas rendue compte "balbutiai-je"

-              Non c'est à moi de m'excuser "dit-il en prenant ma main dans la sienne" Je ne pensais pas que ça te mettrait dans un tel état.

-              Je n'aime pas parler de ça Félix. S'il te plait ne me pose plus de question à ce sujet. Dès que je pense à.... à lui je...

J'inspire profondément, l'esprit toujours embrumé. Je n'ai jamais oublié cette journée parce que c'est ce jour-là que j'ai pris conscience de nos différences. Nous étions si éloignés. Il n'était pas celui que je croyais et affronter la réalité fut très dure pour moi. J'ai arrêté de penser que je le connaissais mieux que personne sous prétexte que j'avais assisté à son acte héroïque sous ce pont. Parce que je me suis rendu compte que mon amour pour lui et les journées passées à l'observer ne signifiait rien du tout. Il y avait toujours une partie de lui que j'ignorais. C'est ce qui m'a permis de comprendre et d'accepter qu'il ne se passerait jamais rien entre nous. Et j'avais raison. J'ai conservé ma lettre précieusement au fond du tiroir de mon bureau sachant que je n'en aurais plus besoin. Malgré tout, je n'ai jamais pu me résoudre à m'en débarrasser. J'avais presque oublié l'existence de ce papier caché dans ma chambre chez ma mère à Columbia. En y réfléchissant c'était vraiment stupide de ma part. La stupidité de la jeunesse

-              Je comprends. Je te promets que je n'aborderais plus le sujet.

Sa main se resserre sur la mienne et pour je ne sais quelle raison, je ne le repousse pas. J'absorbe tout le soutien et l'affection qu'il me transmet et m'y accroche comme une bouée de sauvetage. J'ai vraiment besoin de m'appuyer sur quelqu'un en ce moment. Je me maudis d'être aussi faible et aussi fragile mais dès qu'il s'agit de lui, mais je ne peux pas réagir autrement. Il est ma faiblesse, pourtant il s'est révélé être mon bonheur également.

Le peu de temps que j'ai passé à ses côtés a été merveilleux. Je me suis sentie libre comme jamais, féminine jusqu'au bout des ongles, audacieuse et coquine comme je ne m'en serais jamais cru capable et heureuse comme jamais je ne l'ai été auparavant. Je me suis sentie différente. Combien de filles avant moi ont ressenti cette ivresse et cette excitation en étant à ses côtés avant de se rendre compte que ce n'était qu'une illusion? Parce que tout ceci ne fut qu'une illusion. Alors pourquoi ne puis-je ressentir ça avec personne d'autre que lui? Je le souhaiterais pourtant, trouver quelqu'un qui saura m'apporter uniquement la lumière. Un amour confortable et sécurisant parce qu'avec lui je ne sais jamais sur quel pied danser. Il change d'avis et d'attitude comme certains change de chemise. Il est bon et mauvais à la fois. Hero agit comme une drogue sur moi, il me rend accro aux sensations qu'il me procure. J'ai l'impression de planer quand je suis avec lui, pourtant malgré le bien être qu'il m'apporte il est dangereux et me ronge à petit feu.

Admettre tout ça me parait si simple et si facile. Je suis consciente de la dure vérité, pourtant je ne parviens pas à me libérer de cette fascination qu'il exerce sur moi. Mon amour semble être inconditionnel.

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant