Chapitre 42.

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Je me mets en position assise sur mon lit et tente d'émerger de ce rêve absurde et perturbant. Mon Dieu. Je viens de rêver d'Hero. Et il n'agissait pas de n'importe quel rêve, un rêve érotique. Je me sens encore bizarre, mon corps est humide de transpiration et mes cheveux me collent au jouent. Je me lève de mon lit et me rends dans la salle de bain encore hébétée. Quand je me regarde dans le miroir je ne reconnais pas la fille aux joues rouges et aux yeux brillants qui me fait face. Une lueur étrange se reflète dans mon regard et ma peau est voilée de sueur. Je ressens une drôle de sensation à l'entrejambe presque douloureuse. Je suis mortifiée. Je pose mes mains sur mes joues dans l'espoir de calmer mon émoi sans grand succès. Le cœur battant je déglutis en rougissant de plus bel. Comment avais-je pu rêver de lui ? De nous, dans cette situation ? C'était la première fois que mon esprit se laissait aller à de telles rêveries et je ne savais pas quoi en penser. J'avais l'impression d'être une de ces ados frustrées qui ne pensaient qu'à "ça".

En fixant mon reflet, je suis de plus en plus troublée. Il fallait à tout prix que j'oublie ce qui venait de se passer. Je refusais d'admettre que ce rêve pouvait signifier quelque chose. Mais avant, il fallait faire redescendre la température – j'étais brulante et une bonne douche ne sera pas de trop pour balayer les derniers vestiges de cette hallucination abracadabrantesque.

La soirée avait été relativement calme pourtant, j'avais travaillé un peu, fait quelques recherches sur la famille Roger en vue de mon entretien de Samedi et regardé quelques épisodes de Riverdale pour me mettre au lit deux heures après. Je m'étais interdit de penser à lui de toute la journée. Car sa disparition me rongeait de l'intérieur, et si je continuais d'y penser j'allais devenir folle.

Assez pensé, au lit !

......

Je ne suis pas de meilleure humeur au réveil, toujours incrédule après mon rêve extravagant d'hier soir. Je ne niais pas mon attirance viscérale pour lui, parce que je l'aimais et c'était le cours naturel des choses. Cependant, de là, à imaginer nous retrouver dans cette situation c'était too much. Les paroles obscènes de ce porc de West s'insinuent dans mon esprit :

"Tu préfèrerai que ce soit Hero qui te fasse passer du bon temps au lit ? Tu préfères les bites qui viennent d'Angleterre ? "

J'esquisse une moue de dégout. Non, ce n'était pas ça du tout ! Amoureuse ou pas je ne pouvais pas m'imaginer coucher avec qui que ce soit, je n'étais pas prête. Le laisser me tripoter dans un endroit isolé c'était une chose, mais coucher avec lui s'en était une autre. Ce mufle de West s'immisce un peu trop dans ma tête et je n'aimais pas ça. Peut-être que ces menaces me travaillaient encore finalement. Il avait utilisé un ton si tranchant et lugubre que j'en frisonne encore. Pervers !

Je me prépare en vitesse vu l'heure. J'enfile un pantalon vert kaki, un tee-shirt à rayure aux manches courtes et une veste en jean par-dessus le tout avec des ballerines. J'attache mes cheveux en une queue de cheval et applique un peu d'eye-liner. Mon sac est encore posé sur la table de ma cuisine, je m'en saisi avec une pomme et quitte mon appartement. Je suis en train de me diriger vers ma voiture quand j'entends une voix un peu nasillarde dans mon dos.

-              Elena ! Elena !

Je fais volte-face et regarde une ado aux cheveux roux et à la taille fine, digne d'un mannequin de victoria secret, s'approcher de moi avec une moue arrogante et un brin moqueuse – typique des gens de son âge. Je lève un sourcil, dubitative. Qu'avait-elle dit à l'instant ? Ah oui ! Elena. Qui est Elena ? Elle se plante devant moi en souriant et je suis de plus en plus perplexe.

-              Salut Elena !

-              Heu... Salut.

Voyant mon air largué elle se présente :

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant