21. Rébellion

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[ Laurel - Fire Breather]

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Affalée au fond d'un fauteuil de mauvais goût, j'attendais depuis un long moment, pour ne pas dire interminable. Mon pied tapait sur le sol en rythme avec la musique pop que diffusaient les haut-parleurs. L'ennuie reprit le dessus et je commençais à me ronger les ongles. Il faisait une chaleur étouffante et ma gorge réclamait désespérément de l'eau. Sous les ordres de ma mère, je me tenais tranquille mais je mourrais d'envie de quitter cet endroit. Pour passer le temps, j'examinais les affreuses toiles accrochées au mur adjacent, qui semblaient représenter des sortes de peintures abstraites qui pouvaient facilement faire penser à celles d'un enfant de cinq ans.

Le sol ciré brillait sous mes pieds, m'arrachant même l'envie d'y poser les semelles de mes chaussures par crainte d'y laisser une tâche. Le haut plafond de la boutique donnait un effet très noble à la pièce. Les murs peints d'un blanc immaculé renforçaient l'effet de lumière tandis que ceux d'un bleu nuit ajoutaient une touche de modernité. Le stéréotype parfait de la boutique chic. Je détaillais depuis une bonne vingtaine de minutes les rideaux noirs tous similaires les uns aux autres des cabines qui se dressaient devant moi, comme si par la force de mon mental, je finirais par pouvoir voir à travers.

Après ce qui me semblait être une éternité, ma sœur tira le rideau de la cabine d'essayage. Elle apparut vêtue d'une robe de mariée qui devait bien faire le triple de sa taille. Le buste était orné de diamants qui coûtaient probablement une fortune. La connaissant, ce choix ne m'étonnait guère. Le col en forme de cœur qui épousait parfaitement sa petite poitrine se prolongeait dans des manches de tissu presque transparentes, parées de dentelle. Le bas de la robe, composé de multiples couches de jupons embelli lui aussi de dentelle blanche retraçant les formes de fleurs, apportait un volume considérable à sa silhouette. L'étoffe touchait le sol et retombait légèrement de la manière d'une traîne dans son dos.

Du coin de l'oeil, je vis ma mère se redresser rapidement dans son fauteuil. Un grand soupir d'émerveillement s'échappa de sa bouche lorsqu'elle posa les yeux sur mon aînée. Ses yeux brillaient de fierté à la vue de ma sœur, vêtue de la robe qu'elle porterait à ce qui devait être le plus beau jour de sa vie. Elle se remit debout à l'aide de ses mains sur les accoudoirs et perchée sur ses escarpins rouges, elle s'approcha de Morgane. Je contemplai le corps de ma génitrice moulé dans cette robe noire qui trahissait aisément son rang social, enlacer celui de ma sœur avec émotion.

- Regarde toi, dit-elle d'une voix raffinée, une vraie princesse !

Plutôt une énorme meringue, oui !

- Merci maman, je suis heureuse qu'elle te plaise, répondit ma sœur émue.

J'assistais à ce moment sentimental, sans pourtant avoir l'impression de faire partie de cette famille. La vieille dame aux cheveux roux colorés et aux colliers kistchs posa une main au creux du dos de Morgane pour la guider jusqu'au géant miroir, perché sur des estrades. Ma mère regagna sa place à mes côtés, en ne manquant pas de me jeter un regard mauvais, pour me sermonner de mon manque de motivation à l'égard du choix de la robe. Je détournai ma tête indifférente et regardai à nouveau ce qui se déroulait devant moi. La dame vint se placer derrière Morgane, entreprit ensuite de placer une couronne de diamants sur sa tête qui scintillait sous les spots de lumière du plafond, au bout de laquelle retombait un long voile en tulle.

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