28. Réalité tangible

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[ M83 - Wait ]

Hello ! Je voulais juste vous prévenir que mon ordinateur vient de LÂCHER SANS RAISON ( le cauchemar de tout auteur ) et que donc je dois utiliser celui de ma soeur. Le problème c'est que je ne sais pas si elle pourra me le prêter aussi souvent en attendant que le miens soit réparé donc il risque d'y avoir du retard dans la publication des chapitres...
Bonne lecture quand même !

 Bonne lecture quand même !

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   Les ricanements de mes amis retentirent lorsque je m'approchai du groupe. Ils étaient réunis autour d'une table dans la cour de l'établissement et paraissaient agités. J'aperçus Enzo, un sourire qui étirait son visage et se tordant presque de rire.

- Qu'est-ce qui se passe ? dis-je en mettant court à l'hilarité générale.

    Je me tenais debout derrière Evan, l'air curieuse. Les deux filles de même que le brun ne pouvaient pas retenir leurs railleries. Elena, assise à côté d'Enzo, s'empressa aussitôt de me répondre :

- Tu n'as qu'à constater par toi-même, se moqua la brune en me désignant mon meilleur ami d'un signe de tête.

   Evan qui se tenait jusque-là de dos, se retourna lentement dans ma direction et ce que je vis me frappa de plein fouet. Son visage d'ange demeurait mutilé ; une entaille traversait sa lèvre inférieure, une plaie béante parcourait sa pommette et de nombreuses ecchymoses coloraient sa peau au niveau de ses yeux et de sa mâchoire. Un tableau sordide. Je détaillais silencieusement ces cicatrices avec un air horrifié.

- Evan ! m'écriai-je en prenant son visage en coupe. Que t'est-il arrivé ?

   Je lui posais la question bien que je sache pertinemment ce qui en était la cause, ou plutôt qui. Une culpabilité sans nom m'envahissait à la pensée que celui que j'aimais plus que tout au monde souffrait par ma faute. J'aurais aimé pouvoir réagir, empêcher cela d'arriver. Comme d'habitude, je faisais les mauvais choix et je me retrouvais maintenant dans une position des plus délicates, car je ne pouvais pas lui expliquer ce qui s'était réellement passé. Il payait pour ma lâcheté.

- Un gars du basket m'a cherché et on s'est battu, murmura-t-il renfrogné, il n'y a rien de plus à expliquer !

    Sans doute qu'il devait en avoir assez de répéter les mêmes réponses à chaque personne qui le lui demandait et qu'on se marre devant son visage défiguré. Je ne pouvais pas avaler ces mensonges et en possesseuse de la vérité, je n'éprouvais pas les mêmes réactions que mes amis à cette situation.

- Tu souffres, je soufflai plus comme une affirmation qu'une question.

   Mes doigts passèrent sur sa lèvre balafrée et continuèrent leur chemin jusqu'à sa joue. Des croûtes apparaissaient à la surface de ses blessures, signe qu'elles guérissaient malgré tout. J'imaginais aisément qu'à l'intérieur, cet affront devait lui causer des dommages bien plus graves. À cet instant, je me sentais comme la pire des amies. Jamais je ne pourrais me racheter auprès de lui, surtout après ce qu'il subissait. Et si les remords m'ensevelissaient progressivement, ma fureur elle aussi grandissait à l'égard d'une personne. Je cultivais une rage profonde pour l'auteur de ce crime.

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