45. Interrogatoire

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[ The Neighbourhood - Wires ]

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- Alors monsieur... Nathanaël Andres, articule mon interlocuteur tandis qu'il lit une feuille qu'il tient entre ses mains.

Le policier prend place et la chaise racle bruyamment contre le sol lorsqu'il se rapproche. Mon regard dérive sur la pièce qui m'entoure pendant qu'il vérifie des informations silencieusement. Les murs sont sombres et augmentent cette impression d'étouffement. Une table nous sépare mais le reste est vide, ce qui crée des échos lorsque sa voix retentit.

- Veuillez nous excuser pour ce processus un peu trop formel, précise-t-il avec un sourire chaleureux.

Le visage serein, je lui renvoie son rictus d'un geste poli. Assis sur cette chaise en bois miteux, j'évite tout geste nerveux qui pourrait trahir ma culpabilité. Aucune trace d'angoisse ne franchit la barrière de mon esprit.

- Oh, ne vous en faites pas, rassuré-je aussitôt avec confiance. Je comprends totalement l'urgence et le sérieux de cette affaire.

Cet homme aux cheveux poivre et sel m'inspire une certaine candeur que je pourrais placer en ma faveur...

- Je suis l'officier Richard, se présente-t-il, et ma collègue ne va pas tarder à arriver. Pour tout vous dire, nous ne pensions pas vous recevoir aussi tardivement... Mais après l'avoir prévenue, elle m'a demandé de l'attendre pour procéder à la suite de l'interrogatoire. J'espère juste que cela ne sera pas trop long, car je ne voudrais pas risquer de rater le match de ce soir...

- Un fan de football ? Remarqué-je faussement. Nous avons déjà un point commun.

L'officier sourit et s'engage dans une conversation de sport sur laquelle je reste évasif. J'acquiesce à tout ce qu'il raconte et prétend supporter la même équipe que lui.

Étape numéro une : créer des liens et une affection chez autrui.

Le fait de devoir faire face à deux personnes me redresse les poils des bras.

- J'imagine que la raison de ma présence ici n'est que protocolaire...

- Exactement, confirme-t-il. Ce n'est que le procédé habituel dans le cadre d'affaires plus graves que la moyenne.

À ce même moment, une femme franchit le seuil de la porte en fer. Perchée sur ses haut talons et moulée dans son tailleur, elle inspire la confiance et la détermination. Elle foule le sol dans un concert de claquements bruyant et prend place à côté de son collègue.

- Bonjour monsieur Andres, lance-t-elle d'un ton beaucoup plus formel que le policier. Je suis l'inspectrice Meyer.

Le ton de sa voix m'indique qu'elle ne partage pas la même naïveté que son collègue et qu'il sera donc plus difficile de la faire flancher. Il me faudra user de plus de malice pour la mettre de mon côté et lui faire effacer tout soupçon ou doute me concernant.

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