Allison Moreau, jeune lycéenne de 17 ans, emménage seule dans un petit appartement parisien. Ce souffle d'indépendance lui permet de gagner la liberté à laquelle elle aspirait tant, mais c'était sans compter l'étrange pressentiment qui la guette con...
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Le fameux jour tant attendu arriva ; aujourd'hui ma sœur et son fiancé s'apprêtaient à s'unir par les liens sacrés du mariage. Dans la maison familiale, l'excitation était à son comble. Ma mère ne cessait de courir dans tous les sens, incapable de contenir sa nervosité mêlée à son enthousiasme. Ma génitrice et mon aînée s'agitaient au sujet du rouge à lèvres idéal pour parfaire l'apparence de ma sœur. Elles finirent par se mettre d'accord pour un rose poudré très discret. Morgane vêtue de sa robe pailletée et dont la crinière brune bouclée descendait en cascade dans son dos, ressemblait à une vraie princesse. Ma mère comme à son habitude, portait une robe très stricte de couleur beige et ses cheveux blond furent tirés vers l'arrière dans un chignon sophistiqué.
- Allison tu es prête ? Nous n'allons pas tarder à partir ! s'écria ma mère à l'étage inférieur.
À quelques minutes du départ, je m'observai une dernière fois dans la glace de la chambre. Mes cheveux étaient tressés sur le côté et je revêtais la robe bleue qui m'avait été offerte par l'homme. L'image que renvoyait le miroir me plaisait et pour la première fois depuis un long moment, je me sentais en accord avec mon corps. Satisfaite de mon allure, je rejoignis mes parents dans le séjour.
- Parfait, nous pouvons décoller, déclara mon père.
Peu de temps après, nous pénétrâmes dans le véhicule. Si Morgane avait envisagé ce mariage en grand, elle avait au moins eu l'obligeance de ne pas louer de limousine. Ainsi je me retrouvais coincée à l'arrière de la voiture, écrasée par toutes les couches en tulles de la robe de ma sœur. Je grognai tandis que mon père démarra le contact. Le moteur se mit en marche et nous roulâmes jusqu'à l'église.
Un grand bâtiment brun défraîchi se dressait au centre de la ville sur la grande place. Mon père se gara et j'ouvris la portière du véhicule pour m'en extirper. La température était chaude et le soleil rayonnait dans le ciel, annonçant une belle journée qui se préparait. Dehors les environs étaient calmes ; nous étions les derniers arrivés mais l'agitation pouvait se faire entendre à l'intérieur du bâtiment religieux. Le moment fatidique se concrétisait à mesure que nous avancions jusqu'à l'entrée. Ma sœur et mon père s'arrêtèrent et ma mère se retourna pour embrasser Morgane.
- Je suis tellement fière de toi, souffla ma génitrice serrant la main de ma sœur.
Katie demeurait soulagée que l'une de ses filles suive le bon chemin et épouse un homme qu'elle jugeait digne de leur rang social. Louis était le gendre idéal, friqué et bien élevé, et Morgane et lui se bâtissaient une petite vie parfaite dans le cadre des exigences de la société. Ils se mariaient, allaient avoir un enfant et s'aimaient d'un amour pur. Alors oui, ma mère se sentait reconnaissante que mon aînée relève l'honneur de la famille en dépit de mon cas, qu'elle estimait désespéré.
