Allison Moreau, jeune lycéenne de 17 ans, emménage seule dans un petit appartement parisien. Ce souffle d'indépendance lui permet de gagner la liberté à laquelle elle aspirait tant, mais c'était sans compter l'étrange pressentiment qui la guette con...
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Les écouteurs dans les oreilles, je marchais en direction du lycée sous le ciel ensoleillé. Aujourd'hui, Paris respirait la bonne humeur ; les oiseaux chantonnaient du haut des arbres et les parisiens affichaient une mine moins contractée qu'habituellement. Un beau jour s'annonçait et rien ne pouvait nuire à cette gaieté. Les notes d'une musique de The Fray résonnaient dans ma tête au fil de mes pas. J'accélérai la cadence dans le but de ne pas être en retard, encore une fois.
La chaleur de ce mardi matin me convainquit d'enfiler une robe, ce qui demeurait contraire à mes habitudes. Elle m'arrivait au dessus du genoux, et volait de quelque peu au vent tant elle était légère. Je ne voulais pas me démarquer de trop alors la sobriété de celle-ci me convenait très bien. La broderie anglaise et les détails en dentelle apportaient la touche à la fois d'élégance et de simplicité que je souhaitais. L'avantage fut que la taille n'étant pas cintrée, ne dessinait pas mes formes.
Mon téléphone vibra – ce qui coupa temporellement le son de ma chanson – et je vis un message apparaître sur mon écran. Il ne me fallut pas plus de curiosité pour l'ouvrir. Le même numéro masqué s'afficha et je lus les mots que l'homme venait de m'envoyer : « Cette robe te vas à merveille. Le blanc te représente à la perfection : pure et innocente ». Un sourire timide fendit la commissure de mes lèvres. Par réflexe, je tournai sur moi-même en examinant les alentours pour discerner sa silhouette qui m'observait visiblement dans l'ombre.
Comme souvent, je ne le vis pas. Alors, je repris ma route sans me soucier plus que ça du fait que cette homme – dont je ne savais toujours pas le nom – me suivait en permanence. Le fait qu'il n'ait toujours pas abordé le sujet de mon échec cuisant m'étonnait. Je pensais pourtant qu'il me sauterait dessus au premier moment venu, et qu'il me ferait payer mes erreurs. Peut-être n'avait-il pas compris mon stratagème ? Rien ne m'assurait avec certitude que ce fut lui qui avait volé la caméra...
En tout cas, mon plan paraissait fonctionner comme sur des roulettes. Jours après jours, l'homme semblait tomber dans le panneau de mes soi-disant sentiments qui se développaient à son égard. Je devais avouer que je ne gardais pas un si mauvais souvenir du baiser que nous avions échangé. Je pouvais même le qualifier d'agréable. Cela n'avait rien à voir avec toutes mes autres expériences en la matière – bien qu'elles se résumaient essentiellement à Liam. Les mains protectrices qu'il avait posé sur moi me traduisaient un intérêt certain à mon égard, pour moi et non une autre. D'une autre part, je n'oubliais pas que cette situation demeurait inhabituelle, et tout à fait perverse.
Une seconde notification attira mon attention, cette fois-ci, le rouge me monta au joues à la lecture de ces mots obscènes : « Tu es tellement bandante dans toute cette dentelle ». Je voulus dans un premier temps m'emporter en lui écrivant toutes les pensées froissées qui traversaient mon esprit mais mon plan me revint en mémoire ; je ne devais pas tout faire capoter. Ce fut alors avec beaucoup de retenue que je lui adressai ce qu'il espérait entendre sans surprise : « Dans ce cas, vient me chercher ! » et mon pouce envoya le message sans réfléchir aux répercussions.
