Prologue

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    Il fait nuit et je suis à l'intérieur. La maison est vide, ce qui est parfait pour ce que je m'apprête à faire. Les volets sont fermés plongeant le lieu dans l'obscurité la plus totale ; de mieux en mieux. Je suis entré par la porte du sous-sol. Crocheter la serrure était facile. Très décevant. L'alarme s'est déclenchée. Je l'éteins immédiatement. Un code cliché. La date de naissance de leur fille préférée. Ce n'est pas toi. Mais ça, tu le sais déjà.

    Ils ne te méritent pas.

    Elle ne va pas tarder à rentrer. Il faut que je me dépêche. Je rejoins l'étage. J'effleure du bout des doigts le meuble à l'entrée. Des cadres et photos de famille. Aucune de toi. Le vilain petit canard. Je plonge la main dans la poche de mon jean sombre et y trouve une photo de toi, pliée en quatre, que je garde précieusement sur moi. Tous les jours. Je contemple ton joli visage d'ange. Tu sirotes ton chocolat chaud dans ce café en centre-ville. Ton préféré. Tu parais heureuse. Il est à tes côtés et te scrute avec convoitise, sa main posée sur la tienne. Mes poings se serrent. La rage m'envahit. Il ne peut pas te faire sourire. Tu es à moi. Je devrais peut-être l'éliminer lui aussi... Ce sera le prochain. Je serais bientôt le seul à te procurer de la joie. La seule lumière dans ta vie, parmi toutes ces ombres.

    Ta famille ne perçoit que le pire côté de ta personnalité. Ils ne discernent que le mauvais en toi. Je suis le seul qui te connaît réellement. Le seul qui aime chaque partie de toi. Ta bonté, ta générosité et ta délicatesse comme la noirceur qui t'habite. Je sais tout de toi. Nous sommes pareils et cela ne peut que me pousser à t'aimer d'autant plus. Ils ne te voient pas comme moi, je te vois. Tant mieux. Je t'ai pour moi tout seul. C'est tout ce qui compte.

    J'avance encore. La décoration me donne envie de vomir. Tes parents ne sont que des nouveaux riches qui pensent qu'habiter dans un quartier huppé de la capitale leur permet de mépriser les autres. Tout ça depuis que ton père a fait fortune dans l'immobilier. Ils se sont permis d'emménager dans une grande maison au style opulent, tandis que toi, tu loges dans un petit appartement ordinaire. Trop négligé à mon goût. Je pourrais t'offrir plus. Tout ce dont une femme peut rêver. Mais toi tu n'es pas comme ça. Tu aimes les choses simples.

    Le bruit d'une voiture se fait entendre. Je vérifie par la fenêtre. C'est bien elle. Elle se gare puis sort de son véhicule de marque de luxe. Je me cache. Elle ne doit pas me voir. La porte s'ouvre puis se referme dans un claquement. L'alarme est désactivée pour la deuxième fois de la soirée. Mais ça, elle ne le sait pas.

    Elle dépose son sac et son trousseau de clés sur la commode à l'entrée. L'écho de ses talons aiguilles résonne dans toute la demeure, ce qui a le don de me rendre fou. Mon cœur palpite au même rythme que ses pas.

    Je tremble, d'excitation.

    Pour elle ce n'est qu'une journée banale de plus. Elle rentre du travail aux alentours de neuf-heures, fidèle à son habitude. Mais ce coup-ci, elle n'est pas seule. Je me tiens dissimulé. Dans le faible espace entre le réfrigérateur et le mur. Elle ne me voit pas. Elle ne peut pas. Il fait trop sombre. La noirceur de la nuit masque ma silhouette. Ses ongles manucurés d'une teinte rouge sang grattent contre la rampe de l'escalier. Je reconnais le son de l'eau qui coule à l'étage. Elle remplit sa baignoire. Cela fait quelques minutes. Je quitte ma cachette.

    Je foule le sol. En silence.

    Je gagne moi aussi le palier. La porte est restée entrouverte. Son corps nu est enfui sous une couche de mousse. Mon regard retrace ses courbes. Mes yeux s'attardent sur la naissance de sa poitrine mais je ne ressens rien. Car elle n'est pas toi. Mon entrejambe gonfle. Je t'imagine à sa place. Dans ce bain, sans défense. Si tu savais comment ta naïveté et ta pureté me font bander... Reconcentre-toi ! Je ne dois pas me laisser distraire. Je l'observe à nouveau. Je n'éprouve que de la répulsion à son égard. Une haine indescriptible.

    Je me demande ce que tu fais en ce moment même. Tu ne te doutes de rien. Tu dois probablement être dans ta chambre. Peut-être que tu lis un livre. Peut-être même que tu penses à moi. Tu aimerais savoir qui je suis. Tu voudrais connaître mon identité mais tu ne peux pas. Il n'est pas encore temps.

    Bientôt.

    Quand j'aurai une totale confiance en toi.

    Quand tu seras mienne.

    Pour toujours.

    Elle enjambe la paroi et ses pieds rencontrent le sol. Des nombreuses gouttes d'eau s'effondrent parterre. Je me délecte d'avance. Elle enroule une serviette blanche autour de son buste. Je recule. Je me renfonce dans l'obscurité. Le moment est enfin venu. Je l'ai repassé une centaine de fois dans ma tête. Je me suis représenté un tas de scénarios. Tous plus morbides que les uns que les autres. Tous plus jouissifs les uns que les autres.

    Ne m'en veux pas. Tu ne comprendras certainement pas au début. Ton monde s'écroulera. Plus rien n'aura de sens. Tu la pleureras et elle te manquera car tu tiens à elle, malgré qu'elle ne t'ait jamais aimé. Même si tu ne devrais pas, je te le pardonnerai. Je serai là, pour essuyer tes larmes. Je m'imprégnerai de chacune de tes souffrances et panserai tes blessures. Tu finiras par me remercier. Enfin, elle va récolter ce qu'elle mérite pour avoir brisé le peu d'innocence qu'il te restait dans ce monde. Pour avoir essayé de nous séparer. La porte grince, signe qu'elle sort de la pièce. Mon dos est plaqué contre le mur. Je suis en effervescence.

    Elle est la proie.

    Je suis le prédateur.

    La frénésie du jeu m'emporte. C'est l'heure. Maintenant ou jamais. Je rase le mur discrètement. Elle ne se doute de rien. Quand je suis assez proche, elle se retourne. Ses pupilles s'arrondissent et sa bouche s'entrouvre. Je me nourris de la peur dans ses yeux. Je bouillonne intérieurement. Elle n'a pas le temps de réagir que je la pousse violemment. Son corps déboule les marches.

    Quand sa tête se fracture en bas des escaliers en marbre dans un fracas assourdissant, je souris malicieusement.

    Je descends lentement jusqu'à son corps écroulé quelques mètres plus bas. Son crâne saigne. Des gouttes ont tâché la serviette qui l'enveloppe. Celle-ci est retroussée au niveau de ses jambes. On pourrait presque apercevoir son anatomie. Je m'accroupis et admire mon œuvre.

    Oh, que j'en suis fier !

    Une traînée rouge émane de sa tête. Son corps est pris de convulsions. Sous le choc de la chute, elle finit par céder.

    Quand la lueur dans son regard s'éteint en même temps que ses tremblements, je me tords de rire.

    Le silence règne. La mélodie de la mort. Je contemple son enveloppe charnelle dépourvue de vie une dernière fois puis l'abandonne dans cette position indécente. Obscène. Une punition bien méritée. J'ai tellement hâte que tu l'apprennes. Son décès. Je me retrouve à fantasmer sur la tristesse qui te submergera. Mais comprends-moi, je n'avais pas le choix. Elle était néfaste. Elle voulait nous séparer. Elle ne voulait pas ton bien, contrairement à moi. Tu es mon obsession. Ma passion déviante. Je ne laisserai personne t'enlever à moi. Si je ne peux pas t'avoir, aucun autre non plus.

    Je ne te quitterai plus. Où que tu ailles, je serai derrière toi. À suivre chacun de tes faits et gestes. À te regarder dormir. À t'observer, dans tes moments les plus intimes. Et si tu me résistes, sache que je te retrouverai toujours. Je t'en fais la promesse.


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Bonjour à tous !

J'espère que ce prologue et ce premier goût en quelque sorte vous aura plu et vous convaincra de poursuivre votre lecture. Alors, quels sont vos avis sur ce prologue ?

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