Allison Moreau, jeune lycéenne de 17 ans, emménage seule dans un petit appartement parisien. Ce souffle d'indépendance lui permet de gagner la liberté à laquelle elle aspirait tant, mais c'était sans compter l'étrange pressentiment qui la guette con...
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Pour me faire pardonner de cette distance établie entre mes copines et moi, je décidai de les inviter à boire un café en ce samedi après-midi. Plus d'une semaine s'était écoulée depuis les funérailles de ma mère , durant laquelle je n'avais pas mis les pieds au lycée, mais aujourd'hui je ressentais l'envie de m'aérer l'esprit malgré cette douleur amère qui persistait. Mes nombreuses absences en cours durant ces derniers jours ne posaient pas de réel problème dans la mesure où le décès de ma mère demeurait une excuse valable et que le mois de mai s'achevait et bientôt l'année scolaire se terminerait. Je devais simplement garder le fil pour réussir mon bac.
Assise sur la banquette que je partageais habituellement avec mon meilleur ami, un chocolat chaud devant moi, j'attendais la venue de mes deux amis. Mes pensées divaguèrent peu à peu vers ma mère et son souhait de me voir entrer à l'université d'Oxford. Depuis le drame, l'idée de renoncer à ce nouveau changement m'effleurait régulièrement l'esprit. Elle était la raison de ma candidature et maintenant qu'elle ne faisait plus partie de ce monde, quel serait le but à partir à des milliers de kilomètres de chez moi si elle n'était plus là pour le voir ? En intégrant cette université qui représentait son rêve, j'espérais qu'elle me considère enfin au même titre que ma sœur. La rendre fière, une fois dans ma vie... Je pouvais prendre ce souhait comme une dernière volonté de sa part mais il m'était difficile de m'imaginer déménager et laisser mon père et ma sœur seuls face à cette épreuve. Nous devions rester soudés et une voix intérieure en moi me criait de rester ici, mais une autre me poussait à franchir le pas.
La porte émit un bruit sourd et je vis mes deux amies franchir le seuil du café. Jade avec sa longue chevelure rousse maintenant coupée en un carré court, vint s'asseoir sur le siège face à moi. Elena l'imita et je me retrouvai devant elles pour la première fois depuis plusieurs jours. J'avais conscience de ne pas très bien avoir réagi, notamment en ignorant tous leurs appels et messages, et je priais donc pour ne pas qu'elles m'en veuillent. Le sourire qu'affichait la brune me réconforta un peu et je commençais à croire qu'il y avait encore une chance de rectifier le tir.
— Encore désolée d'interrompre votre après-midi, m'excusai-je timidement, mais je suis contente que vous soyez venues.
— Qu'est-ce que tu racontes, idiote ! Tu n'interromps rien du tout et c'est normal que nous soyons là en tant qu'amies, expliqua Elena en me pressant délicatement la main.
Le serveur s'approcha une nouvelle fois de la table lorsqu'il aperçut les nouvelles clientes, prêt à commander leurs boissons. Mes amies demandèrent deux jus de fruits et Jade ne manqua pas de dévorer le jeune homme des yeux.
— Alors de quoi voulais-tu nous parler ? s'enquit la rousse en gardant un œil sur l'homme derrière le comptoir.
