Allison Moreau, jeune lycéenne de 17 ans, emménage seule dans un petit appartement parisien. Ce souffle d'indépendance lui permet de gagner la liberté à laquelle elle aspirait tant, mais c'était sans compter l'étrange pressentiment qui la guette con...
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Où suis-je ?
Cette unique question me vint à l'esprit alors que j'examinais la pièce des yeux. Après avoir émergé de mon sommeil, mon regard dériva sur cet endroit inconnu dans lequel je dormais encore quelques minutes auparavant. Le soleil qui filtrait à travers l'unique fenêtre baignait la pièce de lumière. La chambre était grande et le lit sur lequel je reposais trônait contre le mur du fond. Les draps pourpre d'une douceur incontestable s'enroulaient délicieusement autour de mes jambes. Il n'y avait pas beaucoup de meubles, mis à part une commode rustique ainsi que deux tables de chevet. Comme mes poignets demeuraient attachés aux barreaux du lit grâce à ce qui s'apparentait à des cordes, je ne pouvais pas me lever du matelas. Je me redressai le plus possible pour soulager mes bras courbaturés de cette position peu confortable.
Mais c'est vraiment une manie chez lui de m'attacher partout...
J'ai l'impression d'être un chien en laisse !
Les images des évènements de la veille ainsi que de mes échecs lamentables de tentatives de fuite se cognèrent dans mon esprit et aussitôt mon humeur s'embruma. Chaque essai tombait à l'eau et les suivants confirmaient mon incapacité à me sortir d'une situation délicate. Dans toute l'histoire des évasions, je méritais la palme d'or de la plus mauvaise fugitive. Un fossé considérable me séparait de Michael Scofield pour tout dire...
Les escaliers grincèrent alors que je tirais sur mes liens, ce qui m'indiqua que quelqu'un se dirigeait à l'étage. Mon instinct – mais surtout le peu de probabilité de voir quelqu'un d'autre apparaitre – me laissa penser que cette personne n'était autre que Nate. Sans que je ne sache pourquoi, je repris ma position allongée et feignis un sommeil profond. Je ne voulais ni le voir, ni l'entendre, et encore moins lui parler. Les pas se rapprochèrent et bientôt le matelas s'affaisser au coin du lit. J'usais de tous mes talents cachés pour le tromper et ne pas avoir à affronter ce monstre, bien que retarder la chose ne me sauverait pas.
- Allison, commença-t-il réprimandeur, je sais que tu ne dors pas.
Mon jeu d'acteur était si mauvais que ça ?
Étaient-ce mes paupières tremblantes qui me trahissaient ou bien la grimace que je peinais à réprimer ? Néanmoins je persistais dans ma ruse bien qu'il perdait patience face à mes enfantillages. L'idée de poser mes yeux sur le visage de celui qui me retenait prisonnière et qui par ailleurs, me trompait depuis des mois entiers ne m'enchantait guère et suite aux échecs que j'affrontais déjà, une couche de plus allait clairement me faire péter les plombs.
- Je ne suis pas dupe, tu sais... se vexa-t-il faussement face à mon immobilité. Tu me crois sérieusement aussi bête que ça ?
Résignée à affronter son regard aussi dangereux qu'une armée de chiens enragés, j'entrouvris les paupières dans un soupir agacé. Ses iris bleues se plongèrent immédiatement dans les miennes et un sourire suffisant étira ses lèvres pleines tandis que je le fusillais férocement du regard, son corps à présent criblés de balles dans mon esprit. Je visais plutôt la jambe pour une mort lente et douloureuse !
