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SIRIUS
PARIS , LUXEMBOURG

-23:42-
-18 j u i n d e u x - m i l l e s s e p t-

- T'as cinq chats ? S'exclama-t-il en se retournant vers la brune.

- J'te promets que c'est moins choquant que tu pourrais le penser.

- C'est beaucoup.

- C'est les chats qui sont attirés par moi, pas moi qui suis attirée par eux.

Il comprenait les chats. Tout le monde comprenait les chats.

Il concevait bien que la fille qui marchait à coté de lui sur le bitume sale des trottoirs de Paris, talons à la main, ne portait pas juste un simple prénom qui la qualifiait. Elle s'appelait Céleste de Maleville, mais elle était bien plus qu'un patronyme aux yeux des autres.

Elle était d'abord un mystère à elle-même. Mais n'était qu'un bon présage pour eux, ceux qui passaient leur temps à l'envier pour une raison qu'ils ne sauraient expliquer. C'était peut-être son sourire, ses yeux ou bien son profil qui rendait son visage aimable. Qui faisait qu'on ne pouvait que l'apprécier, alors que pourtant, elle, le détestait. Elle le trouvait trop gentil, c'était aussi peut-être pour ça qu'elle tenait tant à le dégrader.

- J'avais quatre ans quand j'ai eu mon premier chat, je l'avais appelé Jaffar parce que c'était l'année des J.

- Comme dans Aladin ?

- Ça lui va bien, il est trop méchant ce chat, rigola-t-elle en tirant une taffe sur sa cigarette. Son mascara avait légèrement coulé sous ses cernes, on aurait pu croire qu'elle avait pleuré, mais ce n'était que l'écho de l'eau froide dans laquelle elle avait plongé sa tête avant de tomber sur ce garçon, qui était curieusement gentil. Puis mon grand-frère était jaloux, il en a eu un l'année d'après. Il l'a appelé Leon, pour le film qui était sorti l'année d'avant. Il l'avait trop kiffé ce film.

- Et les autres ?

Elle souriait en se faisant la réflexion que le garçon à la casquette qui s'était dévoué pour la raccompagner chez elle n'avait pas forcément de mauvaises intentions la concernant. Elle avait l'impression que c'était une première, alors qu'en réalité il n'y avait qu'elle qui avait des mauvaises intentions la concernant, ironiquement.

- J'étais passée devant un refuge pour chats abandonnés avec ma mère et puis on est rentrées à l'intérieur par curiosité. Rien d'exceptionnel jusqu'ici, mais y'en avait un, tout petit, qui arrêtait pas de me coller. On a fini par l'adopter. J'avais 8 ans.

- Il s'appelle comment lui ?

- Omelette. Année des O.

Ken pouffa de rire tandis que la blonde elle, restait très sérieuse.

Infroissable, c'était un mot qu'on aurait pu utiliser pour la qualifier.

- Sérieux ?

Elle acquiesça en jetant sa fin de cigarette à travers les grandes grilles du jardin du Luxembourg, ne craignant même pas de mettre feu à la pelouse avec son mégot mal éteint.

- Le quatrième c'est celui de ma mère. Un main coon. Il s'appelle Sultan.

- Et le dernier ?

- Un chat qui avait été abandonné pas loin de chez moi, je rentrais de soirée d'ailleurs ce soir là. Et celui là, il a pas de nom.

Il savait que « pourquoi ? » aurait été une question bête à lui poser. C'était le genre de fille à qui te ne faisais pas perdre du temps, il fallait simplement suivre sa logique sans se poser trop de questions.

nova (nekfeu)Onde histórias criam vida. Descubra agora