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SIRIUS
PARIS, OBSERVATOIRE

-19:56-
-20 a o û t d e u x - m i l l e s s e p t-

Le jour où Ulysse était rentré à Paris, il avait directement rejoint Hugo chez lui pour se rouler un joint, qui avait terminé en une dizaine.

Il était rentré chez lui le soir, un peu tard, il avait eu besoin d'argent liquide pour subvenir à sa consommation. Il savait où trouver de l'argent chez lui, dans le bureau de son père, dans son coffre-fort. Lorsqu'il retira une dizaine de billets de la liasse, un DVD retenu son attention. Il était placé sous un emballage vert transparent, et Ulysse se souvenait d'en avoir vu des similaires chez lui, son père lui avait répondu il y déjà a quelques années que c'était tous les enregistrements vidéos d'eux enfants qu'il avait fait graver.

Le fait que ce disque soit dans son coffre-fort avait particulièrement touché Ulysse. Il avait voulu volontairement mettre un souvenir d'eux enfants en sécurité. C'était comme une preuve d'amour, insensible était-elle pourtant. Alors Ulysse attrapa le DVD pour le mettre dans le lecteur sous sa minuscule télé dans sa chambre, avant d'enclencher la vidéo, il apparaissait si heureux.

C'était avant d'en avoir vu le contenu.

Il n'avait suffit que de quelques minutes de vidéo pour que les dix joints se transforment en une vingtaine quotidienne.

- Céleste y'a tes potes qui viennent ou pas ? Criait Ulysse avachi sur le canapé autour de son groupe de pote, un joint à la main.

C'était le retour des soirées de Ulysse et Hugo, une centaine de personnes qui allaient traverser la porte de l'appartement. À chaque fois que ses parents étaient hors de la ville apparaissaient bouteilles d'alcool, pochetons de beuh, shit, et cigarettes. Céleste ne s'était pas rendue à ces soirées depuis longtemps. Elle sortait quelques minutes avant que Hugo débarque, en espérant pourtant qu'elle le croise devant la porte de l'immeuble. C'était dans ces soirées là que tout avait commencé.

Ce soir, Ulysse avait sorti les plus belles bouteilles d'alcool de la collection de son père. Il n'avait plus aucune pitié. Il n'avait plus peur de le décevoir. Il voulait s'éloigner de cette bête inhumaine, s'éloigner de ces images qui ne cessaient de trembler dans sa tête en permanence.

- Ouais, ils m'ont dit qu'ils seraient là dans cinq minutes.

Elle avait invité Ken, Victoire et Jeanne, et les avait laissé inviter qui ils souhaitaient à la chaîne.

- Viens t'asseoir Céleste, lui pointait une fille qui avait le bras de son frère autour du cou le canapé. Il n'était qu'en comité restreint pour l'instant, mais dans une dizaine de minutes une foule allait s'entrechoquer devant la porte d'entrée.

Alors Céleste s'asseyait, sur le canapé où Hugo n'était pas. C'était encore étrange de le voir ici, dans cette pièce. Devant elle.

Pourtant elle s'y attendait. Et ce serait mentir si elle disait qu'elle ne l'avait pas attendu. Elle s'était faite jolie, à la fois pour Ken, mais c'était aussi son subconscient qui lui avait dit que Hugo ne la quitterait pas des yeux si elle se faisait plus belle que la veille. C'était égoïste, naïf, manipulateur.

Mais on appelait ça l'adolescence, je crois.

- Y'aura Ken ? Lui demandait Ulysse en tirant une latte sur son joint.

- Ouais, avec ses potes.

- C'est ton petit copain ?, Curieuse était la blonde qui se trouvait dans les bras du blond.

nova (nekfeu)Where stories live. Discover now