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CÉLESTE
PARIS , OBSERVATOIRE

-01:05-
-06 j u i l l e t d e u x - m i l l e s s e p t-

Mon téléphone entre les mains, je caressais la touche qui me permettait de délivrer mon message depuis cinq minutes.

Peur que ma fierté en prenne un coup.

« Fait chier ta fierté de merde, appuie sur la touche. T'y perds rien, Céleste. »

Les rares fois où j'avais décidé d'écouter ma bonne étoile s'étaient aléatoirement fini dans de bonnes conditions.

Alors j'appuyais sur la touche, en espérant que cette fois-ci la chance aléatoire se tourne du bon côté de la pièce.

MESSAGE
-destinataire : ken-
on se voit ?

Mes trois chats, Omelette, celui sans nom et même Jaffar qui habituellement venait juste pour me griffer, me sautèrent dessus en se frottant à mes jambes alors que j'étais assise sur la banquette de ma chambre, dans l'enfoncement d'un des murs de celle-ci. C'était mon endroit préféré. Elle donnait sur une immense fenêtre, m'offrant une vue sur le jardin du Luxembourg, la place d'en face et les toits parisiens lointains.

Ils avaient certainement dû m'apercevoir pleurer pendant les quatre dernières heures, causé par les paroles de mon père que je n'arrêtais pas de remettre en question.

« A part agir comme une peste, tu sais rien faire de ta vie. »

- Tu sais que j't'aime toi ? Lança-je à Omelette en jouant avec les coussins sous ses pattes, même si il détestait ça. Les « je t'aime » avec les chats étaient si simples, étant donné qu'ils ne les comprenaient pas. Ils se contentaient simplement de venir me coller aux pieds, parfois me griffer ou me réveiller, mais les chats étaient d'une simplicité qu'aucun être humain était capable d'acquérir.

-expéditeur : ken-
pour faire quoi

Un battement de coeur.

-destinataire : ken-
jsp se balader

-expéditeur : ken-
ok

Trente-sept battements de coeur.

-expéditeur : ken-
jetais dehors bouge ps jrv dans 10min en bas de chez toi

- On fait quoi les mecs ? À ma grande surprise, aucun d'entre eux ne me répondit.

C'était peut-être après tout ce qui manquait à mes félins.

- C'est mort on va pas rien faire.

Mon éducation fournie par les dessins animés me faisait réaliser de jour en jour que mes animaux eux ne parlaient malheureusement pas, et que je ne vivrais tristement pas heureuse avec beaucoup d'enfants.

Sans surprise, Jaffar planta ses griffes dans mon maillot de Thuram 98, n'étant apparemment pas convaincu de la tenue que je portais.

- T'aimes pas mon maillot ? Il replanta une nouvelle fois ses griffes jusqu'à atteindre ma chair. T'as tort frère, c'est collector cette merde. Un jour j'te ferais un maillot de foot sur-mesure juste pour que t'arrêtes de rager pour rien.

Je prenais le chat noir entre mes mains pour le faire tomber d'un demi-mètre au sol, mes animaux sur-entrainés à ma maltraitance retombaient toujours sur leurs quatre pattes.

nova (nekfeu)Where stories live. Discover now