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SIRIUS
PARIS, JAURÈS

-17:02-
-06 a o û t d e u x - m i l l e s s e p t-

Ken rentrait chez lui en traînant des pieds après une journée de plus sans elle. Par quoi pouvait-il bien remplacer sa présence ?

Personne n'arrivait à lui faire oublier qu'elle était à l'autre bout de l'Europe, alors il avait écrit pour se sauver. Il allait se réfugier dans des parcs toute l'après-midi jusqu'à ce que le soleil se couche, grattait des lignes et des lignes sans jamais en venir à bout d'une chanson. Il avait des bribes, des phrases, des mélodies, peut être un peu trop de bribes, de phrases et de mélodies.

Les phrases sonnaient presque comme une musique de rupture amoureuse. Son cœur avait prit ses vacances comme une trahison, il lui suppliait de revenir, de ne plus jamais repartir. Avec elle, il n'avait plus peur de l'éternité.

- Salut.

Ken jeta ses clefs nonchalamment sur la table basse de son salon sans prendre la peine de regarder sa mère, assise sur le canapé.

Elle était furieuse, anxieuse, instable depuis près d'un an. Il avait changé, elle ne reconnaissait plus son propre fils. Elle n'avait jamais reconnu son fils. Il avait tellement changé pour essayer de rentrer dans la forme qu'on attendait pas de de lui, qu'il avait rejeté tout ce qui le rongeait au milieu de celui-ci.

Il avait arrêté l'école, ce qui la rendait d'autant plus furieuse. L'assistante sociale n'y changeait rien, l'ambiance était bien plus anxiogène depuis qu'elle était rentrée dans leur vie.

Ken la détestait. Il avait l'impression que même auprès d'elle, il demeurait incompris.

- Tu peux ne pas t'enfuir dans ta chambre comme un fugitif s'il te plaît ? J'ai à te parler.

- Nan.

- Ken !

Sa mère se relevait en peine pour le poursuivre jusqu'à sa chambre qui empestait le tabac froid. Il n'y avait plus rien à faire, il la rendait malheureuse, elle était désespérée. Plus on lui interdisait, plus il rétorquait avec des actes bien plus intenses que les fois précédentes.

- Tu peux m'écouter pour une fois dans ta vie ?

Il se laissa retomber sur son lit en s'allongeant, regardant son plafond blanc pour éviter les remords qu'il pourrait avoir si il fixait sa mère dans le blanc des yeux.

- Dans moins d'un mois c'est la rentrée Ken, j'ai contacté des lycées professionnels qui pourraient accepter de te recevoir, et..

- J'y irais pas, tu perds ton temps.

Elle inspira un bon coup, avant de reprendre la parole qui sonnait bien plus violente qu'elle ne l'avait prévu:

- Tu peux faire tout c'que tu veux de ta vie, fumer, boire, sortir jusqu'à pas d'heure, nous parler mal, mais si y'a bien une chose que je te laisserais jamais faire c'est te donner l'occasion de faire des choses que tu pourrais regretter un jour. Crois-moi, quand t'auras quarante ans, que tu seras endetté jusqu'au cou, tu t'en mordras les doigts de pas avoir été au bout de ta scolarité. J'peux pas te laisser foutre ta vie en l'air comme tu le fais là, alors soit tu m'écoutes, soit c'est ton père qui va s'en occuper !

Le père de Ken s'énervait rarement, si ce n'était pour dire jamais. Mais quand Zeus jetais son pouvoir sur lui, ce n'était pas une tempête, une tornade, un tsunami qui s'abattait dans l'appartement. Il était la seule chose qui pouvait faire en sorte que Ken se sente coupable.

- À toi de décider.

- C'est à toi de décider, vu qu'c'est toi qui décides de ma vie.

Il n'avait pas eu l'occasion de participer à une conversation civilisée avec ses parents, il en était incapable. C'était devenu son défouloir, toute la haine qu'il avait depuis qu'il ne pouvait plus voir Céleste.

On dit souvent que l'amour fait renaître, mais dans son cas, l'amour l'avait tué.

💋
merci pour les 10k et le changement de nom de l'histoire ptdr... posez pas de questions 💀 c'est temporaire!

double update 🤍

nova (nekfeu)Where stories live. Discover now