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SIRIUS
PARIS , OBSERVATOIRE

-20:42-
-11 j u i l l e t d e u x - m i l l e s s e p t-

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Il entendit trois coup sur la porte, accompagnés d'un chuchotement de la blonde à travers elle. Il avait attendu vingt minutes dans cette foutue pièce, remettant sans cesse en question les réponses de l'ami de son grand-frère.

Pourquoi fallait-il qu'il fasse attention ? Avoir peur de Céleste ? D'elle ? Les peurs de Céleste étaient bien plus considérables que les peurs qu'il devait avoir à son encontre, même si elle avait agit misérablement autrefois. Le mensonge, son mensonge, elle avait arrêté de s'en mordre les doigts.

Elle l'avait aimé, après tout. Tout était pardonnable de son point de vue, même les piètres paroles de Béatrice.

- Sors.

Céleste actionna la poignée pour laisser Ken s'échapper, en regardant cinq fois derrière elle pour être sure qu'elle n'était pas surveillée. Elle avait croisé la route de quelqu'un, un regard qui lui en avait rappelé déjà suffisamment.

La blonde lui attrapa la main pour le diriger vers une des multiples pièces que Ken n'avait pas encore visité. Une fois à l'intérieur, elle lui sauta au cou sauvagement, d'une telle fugacité qu'il n'eut le temps d'observer les alentours. Trois immenses bibliothèques en bois sombre situées aux coins visibles de la pièce rectangulaire, un bureau colossal posé en son centre. Seule la lampe à la lumière jaune placée sur celui-ci illuminait le foyer.

Elle l'embrassait pour déchaîner tous ses démons, cette haine vis-à-vis de la situation qu'elle venait de subir.

Banquet de son père, présentation de personnes importantes, écouter quelqu'un parler de son avenir à sa place, se fondre sur place, sourire constamment, paraître heureuse. Un train de vie qu'elle aurait aimé aimer.

Mais c'était croiser les yeux de Matthieu qui lui rappelait sa bêtise. Ça lui rappelait aussi celles qu'elle avait fait avec son meilleur ami, et qu'elle et lui avaient toujours rêvé de faire dans le bureau de son père.

Son lieu favori, là où il passait tout son temps libre au milieu de ces trois grandes bibliothèques garnies. Elle voulait le faire, dessus, sur son bureau, lâcher prise et prendre du plaisir qui allait dans le sens opposé de ses valeurs transmises.

Ken n'avait même plus le temps de respirer au vue de la brutalité des baisers de Céleste, agrippée à sa taille, ses jambes enroulées autour de son buste.

Alors comme il était écrit dans son script, il fit retomber ses fesses sur le bureau pour reprendre son souffle. Tout était prévisible, toujours. Elle savait qu'il allait agir comme ça, c'était un automatisme chez les autres. Elle n'avait eu besoin que de faire tourner la poignée et s'acharner sur ses lèvres pour qu'il agisse comme elle l'avait souhaité.

- T'as une capote ? Lui demanda-t-elle.

Il était à la fois surpris et agité, comme tout garçon de son âge à qui on proposait de valser. Il fouillait ses poches avec espoir d'en trouver une au fond de celles-ci, étant donné qu'il en avait miraculeusement sorti, et utilisé une, il y a deux semaines.

Il fit un non de la tête, et Céleste qui s'impatientait se mit à fouiller dans les tiroirs du meuble sur lequel elle était assise à la recherche d'un emballage en aluminium. Elle était déjà tombée dessus quand elle avait onze ans, ne sachant de quoi il s'agissait.

Maintenant elle savait.

- Trouvée, lança-t-elle fièrement, les cheveux ébouriffés en faisant dépasser sa tête du bureau.

nova (nekfeu)Where stories live. Discover now