20

914 50 37
                                    

SIRIUS
PARIS , BEAUGRENELLE

-20:57-
-08 j u i l l e t d e u x - m i l l e s s e p t-

Jeanne était partie. Tout ce qui pouvait la faire sourire maintenant, c'était Ken.

En quête perpétuelle d'un sourire sur son visage, elle avait répondu présent à une invitation, comme la dernière fois, pour dîner. Il lui avait donné rendez vous au coin de la rue pour arriver avec elle, elle se sentait toujours mieux quand elle était en sa compagnie.

- On y va ?

Il lui attrapa la main, un geste qui devenait à observer presque fatiguant tant leur relation se limitait à ce geste, si on épargnait les paroles peu fréquentes mais présentes de Céleste.

- On mange où ?

- Kebab.

Son ventre gargouillait, cela faisait déjà un bout de temps conséquent qu'elle n'avait pas pu en manger car avec les filles, c'était toujours une pomme, des carottes râpés dans une boîte en plastique, des salades du supermarché.

C'était constamment compter les calories, pleurer devant le miroir lorsqu'une d'entre elles se voyait prendre un gramme.

C'était ne jamais négliger sa taille de guêpe.

- J'ai trop faim.

- Pareil.

Elle voyait non loin la devanture du restaurant où attendaient déjà Victoire, Nassim et Caro', la lumière flottante qui jaillissait des néons blancs se reflétant sur le goudron et le bâtiment en pierre qui lui faisait face. Rien de plus banal qu'une pauvre rue parisienne sans aucun charme, aucun glamour, juste un kebab et un peu plus loin, une épicerie fermée.

Elle jeta son regard sur la plaque de la rue pour regarder au dessus du nom qu'elle portait l'arrondissement dans lequel elle se trouvait: 15eme Arrondissement. Elle ne prêtait jamais attention aux panneaux, ni aux dates, ni aux indications qu'ils comportaient. Mais elle avait remarqué que Ken le faisait constamment pour se repérer.

- C'est pas là où t'habites ?

- Un peu plus loin, genre cinq minutes à pied si tu marches vite.

- Je crois que j'étais passée pas loin pour rentrer de chez Hakim et Idriss.

- Tu commences à avoir le sens de l'orientation, se moqua-t-il.

Leur conversation fut coupée une fois qu'ils avaient rejoint le groupe qui attendait, tâchant de tous les saluer à tour de rôle.

- Coucou Céleste, ça va ? Lui demanda Caroline, toujours aussi poliment.

- Ça va, et toi ?

- Super.. J'ai vu la vidéo de ta pote, j'suis désolée pour elle, c'est des connards ceux qui la partage. J'espère qu'elle va bien en tout cas, reprenait-elle maladroitement, elle aussi, pleine de bonnes intentions.

- Elle a un peu de mal mais elle s'en sort, mentait-elle, par peur que la fissure de leur groupe soit elle aussi exposée, donnant aux jaloux la chance de rire de leur malheur.

Céleste ne réalisait pas réellement l'impact de la vidéo qui avait tourné, ce n'était pas la première -et certainement loin d'être la dernière-, mais savoir que tout le monde parlait d'une de ses meilleures amies qu'elle considérait encore comme tel avait le don de la blesser, savoir qu'elle ne pouvait pas être là pour elle à sa manière.

Ils rentrèrent dans le restaurant alors qu'elle balayait du regard le troupeau à la recherche du brun qui discutait avec Mohamed.

C'était bizarre et égoïste de le vouloir pour elle tout le temps.

- Ça m'fais trop plaisir que tu sois venue, lui souriait Victoire en l'invitant à s'asseoir sur la banquette rouge.

- J'suis contente de te voir aussi, s'enchanta-t-elle de constater que des gens appréciaient la présence de son regard meurtri.

Victoire, c'était quelqu'un qui quoi qu'elle fasse, émanait d'un charme insensé en permanence, qu'elle soit en train de se salir les contours de la bouche en mangeant ou rien qu'en écoutant ses rires.

Alors Céleste ne pouvait s'empêcher de la regarder tout du long, qu'elle soit au comptoir pour passer sa commande où quand elle rétorquait aux blagues de Nassim et Mohamed.

- T'habites près d'ici toi ? Ne put s'empêcher Céleste de lui demander une fois que la conversation ne la concernait plus.

- Nan, j'habite dans le 14ème sur le boulevard Arago.

- Mais gros on habite tout près, dix minutes à pied à tout casser.

- Jure ? T'habites vers où ? S'exclama-t-elle.

- Devant les petits jardins du Luxembourg, je sais pas si tu vois.

Elle acquiesça en écarquillant les yeux, Victoire surprise de se découvrir une -fausse- nouvelle voisine, alors que la plupart du temps les gens habitaient à 10 minutes à pied du domicile de chacun.

Ken observait la scène en prenant un croc dans son grec, Céleste assise face à lui, se sentant presque égoïste de la vouloir rien que pour lui.

Alors il fit glisser son pied contre celui de la blonde pour capter son attention discrètement, un geste auquel elle répondit de manière presque élémentaire.

Elle échangea quelques regards avec lui tandis que Victoire continuait la conversation, ses joues remontées par l'action occulte de Ken.

Elle aimait savoir que ce qui se trouvait sous cette table, elle seule en connaissait la puissance et les frissons injustifiables que leurs gestes constamment répétés lui provoquait.

Une vibration de son téléphone coincé entre ses cuisses interrompit pendant un court instant la conversation avec Victoire, de ses yeux par ce qu'elle lisait à ses pieds qui gardaient un contact avec l'expéditeur du message souriaient davantage.

MESSAGE
-expéditeur : ken-
dès que t'as fini de manger on part en cavale ?

💋

le kebab.. pour celles qui lisent oaristys, c'est le même :) j'espère que vous allez bien, on a déjà dépassé la moitié du calendrier de l'avent et j'aimerais vous remercier, particulièrement les grandes folles que je vois voter tous les soirs sur mes deux fictions.. incroyable, merci milles fois. désolé celles pour qui le rythme est un peu terrible, j'aurais été dans la même position lol donc aucun remords

bisous, passez une bonne semaine!

nova (nekfeu)Where stories live. Discover now