nova (nekfeu)

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❝CÉLESTE❞
PITIGLIANO , MAISON DE MAMIE

-16:28-
-03 a o û t d e u x - m i l l e s s e p t-

☼

Je scrutais mon reflet dans la glace de ma chambre en souriant, elle était jolie cette robe. Je m'extasiais sur le fait que je n'avais pas autant grandi que les autres en quatre ans, cette robe que j'enfilais toujours dès la première minute où mes bagages atterrissaient dans ma chambre n'avait pourtant jamais changé.

Le soleil tapait même à travers la vitre de la pièce aux murs blancs, tout étant blanc ici. Des draps à la lampes, des rideaux à la commode, où seul le bouquet d'alpinia rose agrémentait de couleurs vives la pièce. Je détournais mon regard du miroir vers le bouquet de fleur en les touchant, me remémorant celui que Ken m'avait offert il y a tout juste cinq jours. Il était moins joli que celui-là, certes, mais il avait pensé à moi en passant devant un fleuriste.

Et de mon côté, il n'y avait pas que les fleurs qui me ramenait à lui. Je trouvais même dans le blanc de ces murs un moyen de lui faire honneur, même dans la robe que je portais alors qu'il n'avait jamais vu mon corps à l'intérieur.

Je soufflais un bon coup avec l'optique de m'évader de cette chambre, m'aérer l'esprit et peut-être, oublier Paris.

- Bah tu vas où en courant comme ça ? Me souriait ma grand-mère en me croisant en bas des escaliers.

- Me balader à vélo, j'vais profiter du soleil un peu. Je déposais un bisou sur sa joue pour la saluer en lui promettant que je serais rentrée pour le dîner.

- Mais tu veux pas manger un bout avant de partir ? T'as pas déjeuné, ta mère est en train de préparer une salade dans la cuisine.

- J'ai pas très faim mais t'en fais pas, si jamais, je passerais dans le centre me chercher à manger.

- T'as besoin d'argent ? S'agita-t-elle vers le meuble de l'entrée -lui aussi blanc- pour fouiller dans la petite boîte où elle gardait de la monnaie.

- Non non, t'en fais pas mamie, riais-je face à sa mine toute agitée, comme sa fille. Bon j'y vais, à cet aprèm !

- Fais attention en vélo hein ! Tu verras, la route a un peu changé depuis la dernière fois que tu es venue.

J'acquiesçais pour venir attraper le vélo rouge dans la pièce à bricolage de mon grand-père au fond du jardin, et une fois mes fesses posées sur la selle dressée à ma hauteur, je pédalais à toute vitesse le long des grandes routes bétonnés, là où aucune voiture ne circulait.

C'était pas si mal qu'il en paraissait, le retour ici. J'avais toujours eu cette impression que je régnais dans ce village, que j'étais un peu plus libre qu'au milieu de ces grands immeubles en pierre de taille. À Pitigliano, il n'y avait que les reliefs des montagnes toscanes et les arbres pour me dominer.

Je pédalais en sachant pertinemment vers où je me dirigeais, le seul endroit sur la surface planétaire où je me sentais vraiment moi-même.

J'oublierais jamais la première fois où nos amis nous avait emmené ici avec Ulysse, là où on semblait pourtant être au milieu de nul part et les rois du monde à la fois. Puis était venu un temps où ils avaient petit à petit remplacé cet endroit par un autre, faisant de cette terre la mienne.

Mais au milieu de cette terre que j'avais pourtant eu l'habitude de retrouver déserte, un garçon était allongé à quelques mètres plus loin de mon emplacement préféré. Je m'installais tout de même sur celui-ci un sourire en coin, médisant la pensée que je n'étais pas la seule saugrenue qui dans ce repère égaré, s'était léguée au flux radieux qu'anéantissait cet endroit.

J'ouvrais mon livre à la page que j'avais délaissé quelques jours plus tôt, embellie par le jet de lumière que le soleil répandait. Rien que cette lueur me ramenait à Ken, le troisième soleil de mon système chimérique.

- Perdue ?

Je tournais la tête vers le garçon à ma gauche qui venait de m'adresser la parole en abritant son visage du flambeau de l'astre.

- Au parfait endroit.

- Milo.

Je refermais mon livre en coinçant mon pouce entre les deux pages pour mieux contempler le concerné.

- Céleste.

💋

la partie deux commence, accrochez-vous, les drama arrivent..